Mai-Juin 2020

L'analyse de Pap Ndiaye
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MAI-JUIN 2020

Le "crayon bleu" de la censure

Appel à communications - Deadline 10/07
  • Appel à communications - Le crayon bleu de la censureAppel à communications - Le crayon bleu de la censure

Appel à communications

Le « crayon bleu » de la censure : le contrôle, le contournement et la circulation
des informations dans les régimes non-démocratiques au XX siècle

Colloque international transdisciplinaire (colloque junior du Centre d'histoire)
Paris, France
2 octobre 2020

Eugène Lyons, journaliste américain accrédité à Moscou à la fin des années 1920, décrivait dans ses mémoires le travail d’un correspondant étranger en URSS, qui, de par son métier, était régulièrement confronté à la censure : outre les contraintes imposées, on y voit aussi les pratiques spécifiques de la lecture d’une presse sous le contrôle étatique comme source tout de même majeure d’information, la nécessité pour les correspondants de maîtriser les codes comportementaux et langagiers pour pouvoir exercer convenablement leur travail, les interactions et les sociabilités multiples entre les journalistes rivaux et les censeurs, le profil et les pratiques quotidiennes de ces derniers (Lyons 1938).

Loin de l’image d’un censeur à crayon bleu exerçant l’acte répressif du pouvoir d’État dans un vacuum social, cette description de Lyons invite à réinterroger la censure d’informations dans des pays non-démocratiques au XXe siècle dans un cadre plus large de l’histoire sociale, attentive aux acteurs, à leur pratiques, et aux circulations. Ainsi, la notion même de la censure doit être élargie à « un large spectre de pratiques qui sont présentes à tous les niveaux de la société et qui dirigent le discours et le comportement à travers tout un ensemble de mécanismes qui sont parfois subconscients » (Sherry 2015). Ce thème de la censure nous permet en outre de questionner la notion même d’un régime non-démocratique qui est traditionnellement définie par opposition à celle de la démocratie1 ainsi entrainant le modèle de l’opposition binaire. Des études récentes témoignent de la remise en question de cette distinction prétendument nette : telles notions que « la démocratie illibérale »2 ou « la démocrature »3 se voient apparaître à la fin du XXe siècle pour caractériser des régimes de nature hybride qui empruntent certaines caractéristiques de la démocratie libérale mais qui sont caractérisés par le pouvoir autoritaire, ce qui nous permet de les attribuer également aux régimes non-démocratiques. [Lire la suite (Word, 30Ko)]

Comité d’organisation :
Yuqing Qiu, Anna Shapovalova, Anna Sidorevich
Conseil scientifique : Olga Bronnikova (Université Grenoble Alpes), Sabine Dullin (CHSP, Sciences Po), Marc Lazar (CHSP, Sciences Po), Isabelle Thireau (EHESS, CNRS)

Attention deadline : le 10 juillet 2020

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Faire l'histoire des graffitis politiques

Appel à communications
  • The george bush snarl overseas (2006) Copyright : torbakhopper @flickrThe george bush snarl overseas (2006) Copyright : torbakhopper @flickr

« Faire l’histoire des graffitis politiques
Entre appropriation de l’espace public et révolte graphique (XIXe-XXIe) »

Appel à communications

En vue d'une journée d'études qui se tiendra le vendredi 2 octobre 2020 à l’Université de Paris.

Il est permis de penser que la situation sera rétablie à cette date, et nous espérons que se projeter dans un avenir normalisé pourra contribuer à redonner de l'espoir à chacun.e.

Comité d'organisation : Virgile Cirefice (Ecole française de Rome, IHTP), Grégoire Le Quang (IHTP) et Ariane Mak (Université de Paris, LARCA)

« On les efface (c'est difficile), on arrête les graffitistes, on les met en prison, on interdit la vente des marqueurs, ou des bombes, rien n'y fait, ils en fabriquent artisanalement et recommencent toutes les nuits(1) ».

Le graffiti, entendu comme message manuscrit apposé sur une paroi exposée dans un lieu accessible à un public(2), fait l'objet d'une attention croissante des sciences sociales. Des anthropologues, des sociologues, des historiens de l'art et quelques historiens ont souligné les enjeux spécifiques de cette forme de communication qui passe par un médium original mais longtemps resté marginal(3).

Pour autant, le graffiti est demeuré une source occasionnelle pour les historiens, permettant de compléter, par exemple, l'étude de certains mouvements sociaux ou politiques. Son caractère éphémère, puisque l'action du temps est souvent doublée par de promptes actions de nettoyage, n'empêche pas, pourtant, de saisir le graffiti par le biais de nombreuses sources (archives policières, sources médiatiques...). Aussi, un des premiers enjeux méthodologiques est-il sans doute d’interroger les logiques de constitution de ces fonds, ainsi que le geste de collecte de graffitis par les contemporains, la lecture jamais neutre qu’en font les policiers, les collectifs d’enquêteurs ou d’artistes – on pense notamment à Brassaï et aux surréalistes, traquant les écritures de rue bien avant l’avènement du street art. Le graffiti constitue donc un objet spécifique dont les enjeux méthodologiques attendent encore d'être précisés par une réflexion collective et comparative à laquelle nous entendons contribuer. La dynamique de patrimonialisation récente des graffitis, mis à l'honneur par de nombreuses expositions, et au cœur d'une campagne du Centre des monuments nationaux en 20184, invite à prendre au sérieux un objet d'étude qui est passé, en quelques années, du statut de geste considéré comme infrapolitique voire comme simplement délinquant à celui de marqueur de dissidence, voire geste artistique légitime.
Nous proposons donc d’organiser une journée d’étude préparatoire à la publication d’un numéro de revue thématique, consacrée aux graffitis politiques et à leur lien avec l’espace public. [...]

Modalités de soumission

Pensée comme un atelier ouvert au public devant conduire à la rédaction d'un numéro spécial de revue, la journée d'étude aura lieu le vendredi 2 octobre à l'Université de Paris. Afin de favoriser les échanges, chacun des participants sera invité à discuter une autre communication. Pour cela, l'envoi des textes à l'avance est demandé pour le 1er septembre .

Les propositions de communication (2 000 caractères maximum) et une courte bio-bibliographie doivent parvenir,  avant le 15 mai 2020, aux trois adresses suivantes :

Les réponses aux propositions seront retournées par les organisateurs à la fin du mois de mai 2020.

Cette journée d'études est organisée en partenariat avec l'Institut d'histoire du temps présent (Paris 8-CNRS), le LARCA UMR 8225 (Université de Paris) et l'Iris Scripta-PSL "Histoire et pratiques de l'écrit".

Notes :
(1) Jean Baudrillard, « Kool Killer ou l'insurrection par les signes »,L'échange symbolique et la mort<">, Paris, Gallimard, 1976, p. 125.
(2)  Nous incluons donc les graffitis carcéraux, et ceux qui ont couvert et recouvrent encore souvent les murs des lieux de l'intime, comme les toilettes publiques en tant qu'ils sont accessibles, sous certaines conditions, à un public. Sur les latrinalia<"> des vespasiennes, cf. l’exposition récente de Marc Martin « Les Tasses – Toilettes publiques affaires privées » (Point Éphémère, novembre-décembre 2019). Nous nous intéressons aussi bien aux graffitis essentiellement textuels qu’aux jeux entre texte et image propres aux graffitis, dont le caractère hybride pourra constituer l’un des objets de réflexion.
(3) Nous renvoyons à la bibliographie indicative. Plusieurs manifestations scientifiques récentes pointent vers l’intérêt grandissant des sciences sociales pour le graffiti : le récent colloque interdisciplinaire « Écritures urbaines, écritures exposées », qui s’est tenu à Paris et Marseille les 11 et 18 octobre 2019, ainsi que le Workshop Scripta « Écritures exposées : la fabrique des espaces « publics » » des 19 et 20 mai 2020.

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Edenz Maurice reçoit le Prix Robert Mallet

  • Edenz Maurice au Salon du livre en 2014. Copyright : fgx / http://www.fxgpariscaEdenz Maurice au Salon du livre en 2014. Copyright : fgx / http://www.fxgparisca

Pour sa troisième édition (2019), le prix Robert Mallet en histoire de l’éducation a été décerné par un jury de spécialistes d’histoire ou de sciences de l’éducation réuni par Madame Stéphanie Dameron, rectrice de l’académie d’Amiens, et comprenant : Antoine Prost (président), Claude Lelièvre (vice-président), Bruno Poucet (secrétaire), Julien Cahon, Véronique Castagnet, Clémence Cardon-Quint, Jean-François Condette, Ismail Ferhat, Marguerite Figeac, Jean-Noël Luc et Marianne Thivend.

Le prix a été attribué à Edenz Maurice pour sa thèse "Faire école dans une vieille colonie. Un État colonial aux prises avec le monde scolaire de la Guyane française (1928-1950), soutenue en 2018 à Sciences Po, sous la direction de Romain Bertrand. Ce prix de 3000 euros permet la publication de la thèse chez un éditeur des Hauts-de-France.

Une mention a été attribuée à Hayarpi Papikyan pour sa thèse L’éducation aux confins de l’Empire : la scolarisation des filles et l’entrée des femmes arméniennes dans l’espace public au Caucase, soutenue en 2017 à Paris V sous la direction de Rebecca Rogers.

Une remise officielle du prix aura lieu officiellement en juin 2020 au plus tard.
Le prix 2021 est ouvert à toute candidature n’ayant pas déjà concouru au prix et ayant soutenu une thèse en histoire de l’éducation avant le 15 janvier 2021.

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Les transactions coloniales

Florence Bernault nous présente son dernier ouvrage dans Cogito n°9
  • Cogito, le magazine de la rechercheCogito, le magazine de la recherche
  • Cogito, le magazine de la rechercheCogito, le magazine de la recherche

Florence Bernault, "Les transactions coloniales", Cogito, le magazine de la recherche, Sciences Po, 11 fév. 2020.

Historienne de l'Afrique subsaharienne, chercheuse au Centre d'histoire, Florence Bernault examine dans son dernier ouvrage Colonial Transactions: Imaginaries, Bodies, and Histories in Gabon (Duke University Press, 2019) les "moments" où, entre colonisés et colons, se négociaient des idées, des choses, des pouvoirs et des statuts. Un travail qui lui permet de déconstruire, pièce après pièce, une vision de deux univers aux imaginaires étanches. Entretien...

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