Les Etudes du CERI

 

Les études du CERILa particularité des Études du CERI est de proposer des analyses qui peuvent tout autant éclairer les non spécialistes que servir de référence aux chercheurs. Quel qu’en soit le thème – un enjeu global majeur ou une évolution spécifique au « local » – chaque volume obéit aux règles d’une publication scientifique à comité de lecture, la double évaluation anonyme par les pairs étant appliquée lors de la sélection des textes. Autre trait significatif de cette collection, chaque livraison est le fruit d’une enquête de terrain réalisée par l’auteur.

En plus des monographies, la collection offre deux publications collectives à périodicité annuelle, consacrées l’une à l’Amérique latine, l’autre à l’Eurasie. Tous les volumes parus depuis 1995 sont disponibles en libre accès sur ce site.

Rédactrice en chef : Judith Burko, judith.burko@sciencespo.fr, tél. +33158717004

Marc Valeri

Le sultanat d'Oman en quête d'un second souffle
N°122
Décembre 2005
Energies/ressources naturelles, Etat, Identités, Multinationales/entreprises, Nationalisme, Oman, Proche et Moyen-Orient, Les études du CERI

Le brusque fléchissement de la production pétrolière depuis 2001 n’a fait que rendre plus cruciale la question de l’alternative à un modèle économique fondé sur la rente pétrolière, alors que le pays a connu un développement fulgurant ces trois dernières décennies. Dans cette perspective, la politique de nationalisation de la force de travail conditionne tous les autres enjeux, car, au-delà du seul problème économique, elle bouleverse le tissu social épargné durant l’ère de prospérité, et donc la légitimité même du modèle. La société omanaise vit actuellement une montée des frustrations, qui se traduit par une résurgence des préjugés et des revendications particularistes. Ce phénomène s’accompagne d’une aggravation des inégalités, sous la forme notamment d’une confusion des pouvoirs économique et décisionnel dans les mains d’une oligarchie bénéficiaire de la rente depuis 1970. On peut se demander dans quelle mesure les mutations aujourd’hui à l’oeuvre en Oman recèlent une menace pour la stabilité d’un régime considéré comme l’un des plus stables de la zone.

Comment citer ce volume :

Marc Valeri

, Le sultanat d'Oman en quête d'un second souffle / Les Études du CERI, N°122, Décembre 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Jean-Pierre Pagé

Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2005 (volume 2)
N°121
Décembre 2005
Comment citer ce volume :

Jean-Pierre Pagé

, Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2005 (volume 2) / Les Études du CERI, N°121, Décembre 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Jean-Pierre Pagé

Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2005 (volume 1)
N°120
Décembre 2005
Comment citer ce volume :

Jean-Pierre Pagé

, Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2005 (volume 1) / Les Études du CERI, N°120, Décembre 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Marwa Daoudy

Le long chemin de Damas. La Syrie et les négociations de paix avec Israel
N°119
Novembre 2005
Energies/ressources naturelles, Israël, Paix/maintien de la paix, Proche et Moyen-Orient, Règlement des conflits, Sécurité internationale, Syrie, Territoire, Les études du CERI

De 1991 à 2000, ces deux acteurs-clés du conflit moyen-oriental que sont la Syrie et Israël ont poursuivi de longues négociations de paix. Que nous apprend ce dialogue sur les objectifs, les motivations, et les perceptions propres d’un protagoniste syrien qui reste très méconnu ? Telle est la question à laquelle souhaite répondre cette étude, en disséquant les enjeux majeurs du processus : le territoire, la sécurité et les ressources en eau. L’analyse des obstacles rencontrés sur le chemin de la paix permettra en outre de prendre la mesure des perspectives actuelles de reprise du dialogue, dans un contexte profondément bouleversé. Le décès du président Hafez Al-Assad en juin 2000 et l’arrivée au pouvoir de son fils Bachar, la détérioration de la situation israélo-palestinienne depuis le déclenchement de la seconde Intifada et l’élection d’Ariel Sharon en Israël, la guerre américaine en Irak, l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, le retrait des troupes syriennes du Liban en avril 2005, et la tenue du 10e Congrès du parti Baas en juin ont transformé l’échiquier intérieur et régional. Cette analyse entend apporter un nouvel éclairage sur les contraintes que subit la Syrie et les opportunités qui s’offrent à elles, en s’efforçant d’apprécier l’impact de ces changements sur sa position de négociation.

Comment citer ce volume :

Marwa Daoudy

, Le long chemin de Damas. La Syrie et les négociations de paix avec Israel / Les Études du CERI, N°119, Novembre 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Shahrbanou Tadjbakhsh

Human Security: Concepts and Implications with an Application to Post-Intervention Challenges in Afghanistan
N°117
-118
Septembre 2005
Afghanistan, Droits de l’homme, ONG/société civile, Organisations internationales, Paix/maintien de la paix, Politiques de sécurité, Proche et Moyen-Orient, Vie politique/systèmes politiques, Violence, Les études du CERI

Le concept de « sécurité humaine », en discussion dans les organisations internationales et les milieux académiques depuis 1994, n’est-il que du vent, comment l’affirment ses détracteurs ? Ou bien offre-t-il un cadre pertinent pour élaborer des solutions multisectorielles et intégrées, mieux adaptées à notre monde de plus en plus « interconnecté » ? S’il n’en existe pas de définition consensuelle précise, on peut dire du moins qu’il s’agit de dépasser la notion habituelle de sécurité pour s’intéresser plus spécifiquement à des considérations de développement et de respect des droits de l’homme. Pour certains, c’est là une notion séduisante mais faible sur le plan analytique, car elle fait intervenir trop de variables qui ne sont pas nécessairement liées entre elles. Pour d’autres, il faut en limiter l’usage aux situations marquées par une poussée ou une menace de violence. Pour ceux qui préfèrent en donner une définition plus large (c’est le cas du présent auteur), l’approche en question offre des moyens d’apprécier les causes profondes d’un conflit (inter- ou intra-étatique), de proposer des politiques adéquates pour résoudre les crises et d’aboutir à l’établissement d’une paix durable. A cette fin, les politiques de sécurité humaine prennent en compte de manière privilégiée les questions sociales et économiques en ce qu’elles affectent l’individu, considérant que la sécurité (au sens étroit) dépend de tout un tissu de facteurs qui exigent une approche globale. L’auteur présente les divers écrits sur le sujet produits par les organisations internationales, examine le problème de la relation entre recherche académique et production des politiques, et relève un certain nombre de cas où des nations ou des organisations régionales ont fait entrer la sécurité humaine parmi leurs options de politique étrangère. Tout au long de l’article, il est spécialement fait référence à l’Afghanistan, dont le cas est traité dans l’étude reproduite en annexe.

Comment citer ce volume :

Shahrbanou Tadjbakhsh

, Human Security: Concepts and Implications with an Application to Post-Intervention Challenges in Afghanistan / Les Études du CERI, N°117-118, Septembre 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Odette Tomescu-Hatto

Comment conjuguer l'élargissement de l'Union européenne et la sécurité de ses frontières ? Le chapitre roumano-moldave
N°116
Septembre 2005
Europe centrale et orientale, Européanisation, Fédération de Russie, Frontières, Intégration régionale, Moldavie, Organisations internationales, Politiques de sécurité, Règlement des conflits, Roumanie, Union européenne, Les études du CERI

L’élargissement de l’Union européenne en direction des pays de l’Europe centrale et orientale suscite des interrogations en ce qui concerne les nouvelles lignes de frontière tracées par Bruxelles entre les Etats membres et leurs futurs voisins. Quelles seront les conséquences de l’élargissement pour les relations roumano-moldaves et les implications de ces dernières sur la sécurité de la nouvelle frontière européenne et la stabilité de la région ? L’analyse, d’une part, de l’impact de l’application de l’acquis communautaire à la frontière roumano-moldave sur la république de Moldavie et sur les relations roumano-moldaves et, d’autre part, des limites de la nouvelle Politique européenne de voisinage par rapport à la Moldavie permet de décrire les difficultés que rencontre l’UE à conjuguer à la fois sécurité et intégration.

Comment citer ce volume :

Odette Tomescu-Hatto

, Comment conjuguer l'élargissement de l'Union européenne et la sécurité de ses frontières ? Le chapitre roumano-moldave / Les Études du CERI, N°116, Septembre 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Nicolas Revise

Le système Thaksin : coup de frein au processus de démocratisation ou « voie thaïlandaise » vers la démocratie ?
N°115
Juin 2005
Asie du Sud-Est, Démocratisation, Mobilisations collectives, ONG/société civile, Thaïlande, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

Thaksin Shinawatra, le Premier ministre thaïlandais, est l’homme de tous les superlatifs : magnat des télécommunications, milliardaire, il est le seul chef de gouvernement thaïlandais élu ayant réussi à boucler une législature avant d’être reconduit triomphalement pour un deuxième mandat. Son parti, le Thai Rak Thai (« Les Thaïlandais aiment les Thaïlandais »), gouverne avec une majorité parlementaire écrasante. Parvenu au pouvoir dans le sillage de la crise asiatique de 1997 et de la Constitution démocratique thaïlandaise promulguée la même année, Thaksin constitue une synthèse de l’histoire récente du pays : il est l’héritier des régimes militaires autoritaires des années 1960-1970 et le produit d’une libéralisation politique et économique ayant porté au pouvoir des hommes d’affaires mus en politiciens professionnels. Mais que le « système Thaksin » – mélange d’autoritarisme et de libéralisme – marque un coup d’arrêt à vingt-cinq ans de démocratisation politique ou qu’il incarne une « voie thaïlandaise » vers la démocratie, le Premier ministre ne peut gouverner à sa guise : il a face à lui une société civile dynamique, complexe et structurée qui a déjà fait par trois fois au moins la démonstration éclatante de sa capacité de mobilisation politique.

Comment citer ce volume :

Nicolas Revise

, Le système Thaksin : coup de frein au processus de démocratisation ou « voie thaïlandaise » vers la démocratie ? / Les Études du CERI, N°115, Juin 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Renaud Egreteau

Birmanie : l’armée referme le jeu politique
N°114
Mars 2005
Acteurs transnationaux, Asie du Sud-Est, Birmanie, Démocratisation, Etat, Identités, Mobilisations collectives, Vie politique/systèmes politiques, Violence, Les études du CERI

Arrivée au pouvoir en 1962 puis renouvelée par un second coup d’Etat militaire en septembre 1988, la junte birmane n’a eu de cesse de conforter son contrôle sur l’ensemble des institutions et de la conduite des affaires du pays (renommé Myanmar en 1989). Pourtant, en août 2003, l’initiative du Premier ministre et chef des Services de renseignements militaires, le général Khin Nyunt, proposant une « feuille de route vers la démocratie », a laissé entrevoir la possibilité d’une « transition démocratique », graduelle et contrôlée par le régime militaire. Mais l’éviction de Khin Nyunt en octobre 2004 marque le retour de la ligne dure du régime et des derniers caciques nationalistes de l’armée, opposés à toute négociation avec l’opposition démocratique civile menée par Aung San Suu Kyi, en résidence surveillée depuis mai 2003. Grâce à un environnement stratégique favorable, le régime a toutes les chances de pérenniser son pouvoir en dictant ses propres règles du jeu « démocratique », recherchant la stabilité plutôt que la libéralisation du pays, au détriment de l’opposition et des minorités ethniques.

Comment citer ce volume :

Renaud Egreteau

, Birmanie : l’armée referme le jeu politique / Les Études du CERI, N°114, Mars 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Philippe Létrillart

L'Eglise catholique et la « société civile » à Cuba
N°113
Mars 2005
Amérique latine et Caraïbes, Cuba, Démocratisation, Justice, Mobilisations collectives, ONG/société civile, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

Tandis que Cuba continue l’édification de sa société socialiste, une « société civile de fait », essentiellement composée des mouvements de la dissidence, se met en place. L’Eglise catholique cubaine, seule institution non castriste, joue un rôle important dans cet équilibre, et sa nature à la fois universelle et particulière lui permet de concevoir de manière singulière sa relation à la société cubaine, d’autant que son but est avant tout de retrouver son influence et à d’affirmer sa centralité. Cette ambition s’appuie sur deux instruments, l’un et l’autre essentiellement gérés par le monde laïc et en particulier par les équipes qui entourent Dagoberto Valdés. Il s’agit d’une approche pratique fondée sur le travail social et sur l’activité des centres de formation d’une part, d’un effort réflexif visant à penser le rôle de l’Eglise dans la société et à affirmer la possibilité d’une nouvelle citoyenneté proche des valeurs catholiques d’autre part. Si l’action caritative des catholiques est acceptée par le régime, il n’en va pas de même de leur volonté participative assimilée à la défense d’options conservatrices et passéistes. La relation de l’Eglise et de la dissidence demeure par ailleurs difficile. Cette position ambiguë pourrait fragiliser l’approche de la transition post-castriste par le monde catholique, alors même que son expertise sera nécessaire à la réconciliation nationale.

Comment citer ce volume :

Philippe Létrillart

, L'Eglise catholique et la « société civile » à Cuba / Les Études du CERI, N°113, Mars 2005, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Jean-Pierre Pagé

Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2004 (volume 2)
N°112
Décembre 2004
Comment citer ce volume :

Jean-Pierre Pagé

, Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2004 (volume 2) / Les Études du CERI, N°112, Décembre 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Jean-Pierre Pagé

Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2004 (volume 1)
N°111
Décembre 2004
Comment citer ce volume :

Jean-Pierre Pagé

, Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2004 (volume 1) / Les Études du CERI, N°111, Décembre 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Rémi Castets

Opposition politique, nationalisme et islam chez les Ouïghours du Xinjiang
N°110
Octobre 2004
Asie centrale/Caucase, Asie du Nord-Est, Chine, Colonisation/décolonisation, Diasporas, Droit, Identités, Mobilisations collectives, Nationalisme, Religions, Vie politique/systèmes politiques, Violence, Les études du CERI

Peuplé majoritairement d’Ouïghours, le Xinjiang (Turkestan oriental) constitue après l’Ouzbékistan le second foyer de peuplement turcophone musulman en Asie centrale. Tardivement intégré à l’Empire chinois, il a connu un passé tumultueux émaillé d’ingérences extérieures et d’insurrections séparatistes. via un contrôle étroit du système politique régional et un processus de colonisation démographique massif, le régime communiste a progressivement intégré ce territoire stratégique – riche en hydrocarbures – au reste du pays. Pourtant, depuis vingt ans, les troubles se sont multipliés de façon préoccupante. Moins connu en Occident que le problème tibétain, le problème ouïghour n’en constitue pas moins aux yeux de Pékin une question bien plus aiguë. Après un long black out médiatique sur la question jusqu’en septembre 2001, le gouvernement chinois a finalement publié une série de documents dépeignant l’opposition ouïghoure comme une force terroriste exogène liée aux réseaux jihadistes transnationaux. Une telle rhétorique, qui présente les troubles actuels comme le fait de déstabilisations extérieures, cache cependant un profond mal-être sociopolitique et une opposition qui, dans la réalité, s’exprime selon des formes bien différentes des clichés imposés.

Comment citer ce volume :

Rémi Castets

, Opposition politique, nationalisme et islam chez les Ouïghours du Xinjiang / Les Études du CERI, N°110, Octobre 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Alexandra Goujon

Les nouveaux voisins de l'Union européenne. Stratégies identitaires et politiques en Ukraine, Biélorussie et Moldavie
N°109
Septembre 2004
Biélorussie, Europe centrale et orientale, Européanisation, Identités, Intégration régionale, Moldavie, Ukraine, Union européenne, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

Depuis le 1er mai 2004, l'Ukraine et la Biélorussie sont des nouveaux voisins de l'Union européenne (UE). La Moldavie étant amenée à le devenir avec l'entrée prévue en 2007 de la Roumanie. Cet élargissement à l'Est de l'UE a entraîné des débats sur les relations que devaient entretenir l'UE avec ses nouveaux Etats frontaliers qui n'étaient pas censés en devenir membres à court terme. Ces débats ont abouti à l'élaboration d'une politique européenne de voisinage (PEV) qui combine une approche régionale fondée sur des valeurs communes et une démarche différenciée s'adaptant à la spécificité des pays concernés. Depuis leur indépendance, l'Ukraine, la Biélorussie et la Moldavie ont élaboré des stratégies identitaires distinctes, auxquelles la PEV souhaite répondre en évitant la création de nouveaux clivages. Ces stratégies mettent, en effet, dos à dos ceux qui veulent intégrer les valeurs européennes au modèle politique de leur pays et ceux, au contraire, qui rejettent ces valeurs. La relation entre identité et politique est d'autant plus cruciale pour les voisins orientaux de l'UE qu'elle renvoie à des pratiques faiblement institutionnalisées que ce soit dans les domaines de la construction nationale, du système politique ou de la politique étrangère. La démarche comparative conforte l'idée que les nouveaux voisins de l'UE forment une singularité régionale en raison de leur passé commun de républiques soviétiques et de leur situation géostratégique. Elle montre aussi la différenciation progressive de ces Etats entre eux et leur transformation en espaces politiques distincts impliquant la création de modes nationalisés d'identification et de politisation.

Comment citer ce volume :

Alexandra Goujon

, Les nouveaux voisins de l'Union européenne. Stratégies identitaires et politiques en Ukraine, Biélorussie et Moldavie / Les Études du CERI, N°109, Septembre 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].
Le Soudan d’un conflit à l’autre
N°107
-108
Septembre 2004
Afrique de l'Est et Corne de l'Afrique, Conflits/guerres, Droit international humanitaire, Etat, Organisations internationales, Règlement des conflits, Sécurité internationale, Soudan, Terrorisme, Les études du CERI

La guerre au Sud-Soudan qui a débuté en 1983 semble toucher à sa fin grâce à la signature d’accords de paix en mai 2004. Pour tenter d’évaluer les chances de la paix, il convient de cerner l’évolution du régime islamiste depuis sa prise de pouvoir en 1989, et les effets produits par ses divisions internes et l’accès à des revenus pétroliers significatifs, comme par l’impact régional du 11 septembre. Il faut également s’interroger sur le contenu des accords et les difficultés auxquelles les Sud-Soudanais devront faire face dans leur délicate mise en oeuvre. La crise au Darfour souligne la modestie des résultats obtenus malgré une forte intervention internationale. D’une part, les problèmes structurels du Soudan (citoyenneté, forme de l’Etat) n’ont pas été résolus ; de l’autre, le régime ne paraît pas disposé à se réformer radicalement.

Comment citer ce volume : Roland Marchal, Le Soudan d’un conflit à l’autre / Les Études du CERI, N°107-108, Septembre 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Diana Hochraich

L’intégration régionale en Asie depuis l’entrée de la Chine dans l’OMC
N°106
Juillet 2004
Acteurs transnationaux, Asie du Nord-Est, Asie du Sud-Est, Chine, Commerce, Echanges économiques, Economie politique, Intégration régionale, Marchés/finances, Multinationales/entreprises, Organisations internationales, Les études du CERI

Les pays de l’Asean, essentiellement producteurs de biens intensifs en main-d’oeuvre, se caractérisent, depuis le début de leur démarrage économique, par une forte intégration régionale produite par la segmentation du processus de production menée par les entreprises japonaises. Les délocalisations successives ont provoqué dans ces pays une intégration économique de facto, qui s’est superposée à divers groupements d’ordre politique dont le but était de faire barrage au communisme. Depuis son accession à l’OMC, la Chine, atelier du monde, est devenue la plaque tournante des échanges avec les pays développés. Face à cette concurrence de poids, les pays de l’Asean doivent démontrer leur capacité à maintenir leur place dans la chaîne de valeur représentée par la production de l’ensemble des pays asiatiques. Si différents travaux économétriques tendent à prouver qu’ils pourraient y parvenir, grâce à la spécificité de leur appareil productif, il ne faut pas négliger, d’une part, la capacité d’apprentissage rapide de la Chine et sa volonté de remonter les filières productives, d’autre part, l’absence totale d’une quelconque politique industrielle des gouvernements de ces pays qui suivent les conseils des organisations internationales. Il semble que les pays de l’Asean, livrés aux seules « forces du marché », ne puissent que perpétuer leur faible capacité à remonter les filières.

Comment citer ce volume :

Diana Hochraich

, L’intégration régionale en Asie depuis l’entrée de la Chine dans l’OMC / Les Études du CERI, N°106, Juillet 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

François d'Arcy

Dix-huit mois après l'accession de Lula au pouvoir, où en est le Brésil ?
N°105
Juillet 2004
Amérique latine et Caraïbes, Brésil, Démocratisation, Pauvreté, Pays émergents, Politiques sociales, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

S'interrogeant sur les chances de réussite du gouvernement de Luiz Inácio Lula da Silva, cette étude part de l'idée que le principal obstacle réside dans la structure du système politique brésilien. Faute de pouvoir le réformer, le président Lula a su, non sans habileté, s'y adapter, au prix cependant d'alliances hétérogènes. Respectant par ailleurs ses engagements de campagne, qui lui avaient permis d'être élu après trois échecs consécutifs, il a maintenu une politique de lutte contre l'inflation et de stricte discipline budgétaire, ainsi que de respect des contrats concernant tant la dette publique que les entreprises issues des privatisations. Cette politique macroéconomique, dans la continuation de celle de Fernando Henrique Cardoso, a dominé la première année de son gouvernement, retardant la mise en place de nouvelles politiques sociales ou de développement durable. Telles que celles-ci se dessinent, elles sont davantage marquées par la continuité que par la rupture, ce qui est sans doute le gage de leur réussite.

Comment citer ce volume :

François d'Arcy

, Dix-huit mois après l'accession de Lula au pouvoir, où en est le Brésil ? / Les Études du CERI, N°105, Juillet 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Matthieu Salomon

Les arcanes de la « démocratie socialiste » vietnamienne
N°104
Mai 2004
Asie du Sud-Est, Démocratisation, Droit, Etat, Vie politique/systèmes politiques, Viêt Nam, Les études du CERI

Depuis les années 1980, et plus symboliquement depuis le VIe Congrès du Parti Communiste, le Viêt-Nam s’est engagé sur la voie des réformes (Dôi moi, « Renouveau»). Si ces réformes s’inscrivent en premier lieu dans une perspective de changement des règles régissant l’activité économique, elles renvoient également, depuis les années 1990, à des évolutions politiques, institutionnelles et légales. Sous l’influence tant de contraintes endogènes dues à la nécessaire adaptation de l’environnement politico-légal et à l’évolution des processus de légitimation du pouvoir, que de contraintes exogènes nées de la volonté d’intégration à la communauté et à l’économie internationales, le discours des autorités vietnamiennes et les textes politiques fondamentaux ont été renouvelés. Dans les faits, il semble impossible de nier que le système politico-légal vietnamien, malgré ses pesanteurs et ses permanences, évolue lentement et se « normalise ». Il ne s’agit pas d’avancer l’idée que le Viêt-Nam serait sur la voie d’une « transition démocratique » tendant vers un modèle occidental de référence. L’objectif du pouvoir peut être défini ainsi : « conforter le monopartisme tout en satisfaisant aux exigences de la modernisation ». A travers une analyse du système des assemblées populaires élues par la population et du système juridique/judiciaire, cette étude tente d’apporter un éclairage sur cette capacité d’innovation politico-légale du régime, et notamment sur sa capacité à structurer de nouveaux espaces de débats. Elle s’interroge sur les évolutions complexes des règles et acteurs de cet aspect des évolutions vietnamiennes trop souvent délaissé par l’analyse.

Comment citer ce volume :

Matthieu Salomon

, Les arcanes de la « démocratie socialiste » vietnamienne / Les Études du CERI, N°104, Mai 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Florence Padovani

Les effets sociopolitiques des migrations forcées en Chine liées aux grands travaux hydrauliques. L'exemple du barrage des Trois-Gorges
N°103
Avril 2004
Asie du Nord-Est, Chine, Economie politique, Environnement, Etat, Migrations, ONG/société civile, Pays émergents, Politiques sociales, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

L'étude des mouvements de populations suscités en Chine par les grands travaux hydrauliques donne l'occasion d'observer, au-delà des apparences, la réalité des transformations des relations entretenues par l'Etat chinois et la société. La construction du barrage des Trois-Gorges par exemple, source de polémiques importantes tant à l'étranger qu'en Chine même, est exemplaire. Ce projet d'aménagement du territoire touche aux domaines politique, économique, juridique et bien sûr social, en particulier parce qu'il a provoqué des migrations forcées. La façon dont cette question a été gérée tant par le gouvernement central, qui l'a planifiée, que par les gouvernements provinciaux qui sont en prise directe avec des impératifs de temps, de moyens financiers et humains, témoigne de l'évolution du pays par rapport au modèle autoritaire de l'époque maoïste. Son étude permet d'observer la manière dont les autorités locales ont traduit dans la réalité les directives venues du Centre, et la difficulté que les dirigeants de Pékin ont à faire respecter leur vision centralisée de la nouvelle Chine. La gestion de la délicate question des migrations forcées, enfin, met en lumière les enjeux des disputes entre différents acteurs : les cadres des multiples administrations, les pouvoirs locaux, les populations déplacées et celles d'accueil. Les modes de justification spécifiques à chaque catégorie donnent des pistes pour comprendre la complexité de la nouvelle « société civile » chinoise.

Comment citer ce volume :

Florence Padovani

, Les effets sociopolitiques des migrations forcées en Chine liées aux grands travaux hydrauliques. L'exemple du barrage des Trois-Gorges / Les Études du CERI, N°103, Avril 2004, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].
Les administrations publiques et les modes de gouvernement à l'épreuve de l'européanisation. Une comparaison Europe du Sud, Europe de l’Est
N°102
Décembre 2003
Etat, Europe centrale et orientale, Européanisation, Grèce, Pologne, Portugal, Union européenne, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

L’élargissement constitue aujourd’hui la priorité de l’agenda européen. Dans une perspective comparative, en considérant le Portugal et la Grèce d’un côté, la Pologne de l’autre, cette Etude analyse les cheminements originaux et singuliers de chacune des configurations nationales, à partir de l’examen des changements administratifs et étatiques, notamment à travers la dimension régionale, la réorientation des politiques et les transformations des modes de gouvernement. Du fait de l’importance de l’acquis communautaire à intégrer, de la nature des interventions de la Commission et du caractère avant tout réglementaire des directives européennes, cette dimension paraît l’une, voire la plus importante à l’oeuvre dans le processus d’européanisation : l’administration joue comme un filtre dans cette dynamique et les Etats nationaux se trouvent paradoxalement renforcés par la construction européenne. Cette comparaison permet de souligner l’importance des innovations et la singularité des modes de gouvernement, suggérant que certains arrangements mis en oeuvre dans les pays de la cohésion peuvent jouer comme autant de sources d’inspiration pour les nouveaux entrants, confrontés à des problèmes similaires de compétences administratives, de blocages bureaucratiques, et d’héritages politiques et étatiques éloignés du modèle de gestion publique, d’organisation bureaucratique et des règles européens. Sous l’effet de la contrainte européenne, une triple dynamique s’opère : une dynamique de délégation ou de privatisation via la création d’agences, de bureaux ou d’instituts, une dynamique de (re)centralisation politisée, et une dynamique d’innovation politique, institutionnelle et sociale. On assiste ainsi à des emprunts partiels et sans cesse remodelés, à la formation de constructions hybrides, et donc à des configurations qui n’en sont pas moins européennes que ce qui est donné à voir dans ce que l’on nomme le « coeur » de l’Europe.

Comment citer ce volume : Béatrice Hibou, Les administrations publiques et les modes de gouvernement à l'épreuve de l'européanisation. Une comparaison Europe du Sud, Europe de l’Est / Les Études du CERI, N°102, Décembre 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Jean-Pierre Pagé

Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2003 (Europe orientale)
N°101
Décembre 2003
Comment citer ce volume :

Jean-Pierre Pagé

, Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2003 (Europe orientale) / Les Études du CERI, N°101, Décembre 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Jean-Pierre Pagé

Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2003 (Europe centrale)
N°100
Décembre 2003
Comment citer ce volume :

Jean-Pierre Pagé

, Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2003 (Europe centrale) / Les Études du CERI, N°100, Décembre 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Marc Dixneuf

La santé, enjeu de la gouvernance mondiale ?
N°99
Décembre 2003
Acteurs transnationaux, Gouvernance, Mondialisation, ONG/société civile, Organisations internationales, Santé, Les études du CERI

Dans les pays en développement, l’impact de l’épidémie d’infection à VIH a révélé les effets potentiellement dévastateurs de politiques de santé inadaptées : disparition des adultes en âge de travailler, diminution des ressources alimentaires, arrêt de la croissance, instabilité interne, monopolisation des faibles ressources au détriment d’autres investissements. Cet impact négatif des épidémies ne se limite pas aux Etats, mais intéresse directement la gouvernance mondiale. La santé apparaît comme un domaine d’intervention majeur des politiques internationales pour les années à venir, une mésestimation des enjeux pouvant conduire à une plus grande instabilité globale. Notre objectif est de montrer dans cette Etude l’importance de la santé pour la gouvernance mondiale et de faire l’état des transformations qu’elle suscite ou requiert au niveau global. Dans un premier temps, elle s’intéresse aux acteurs. La place croissante prise par les acteurs non gouvernementaux souligne les limites des Etats et des organisations internationales, et ceux-ci doivent ajuster leurs pratiques aux enjeux sanitaires. Dans un second temps, l’étude s’intéresse aux cadres d’élaboration des politiques de santé, en s’interrogeant sur la participation de certains acteurs à l’orientation des politiques et à l’adéquation du cadre commercial multilatéral avec les enjeux de la santé. Dans la mesure où elle remet en question ses modes de régulation, la santé apparaît comme un enjeu de la gouvernance mondiale.

Comment citer ce volume :

Marc Dixneuf

, La santé, enjeu de la gouvernance mondiale ? / Les Études du CERI, N°99, Décembre 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Christian Milelli

La Corée du Sud, nouveau modèle de la « nouvelle économie » ?
N°98
Septembre 2003
Asie du Nord-Est, Corée du Sud, Etat, Nouvelles technologies, ONG/société civile, Les études du CERI

« Nouvelle économie » rime en Corée du Sud avec Internet. En effet, « le pays du matin calme » est devenu en 2003 « le pays le plus connecté au monde ». La présente Etude multiplie les éclairages sur ce phénomène où Internet est appréhendé non seulement comme un réseau physique mais aussi comme un levier de transformation de la vie économique et sociale du pays. Si le rôle de l’Etat a été décisif et demeure central, il ne suffit pas toutefois à expliquer l’extrême rapidité de la propagation du nouveau média électronique et renvoie à un faisceau de causalités. L’expérience coréenne se différencie des autres expériences nationales antérieures par le « débordement » de la sphère marchande dans les domaines de l’éducation, de l’action associative et même de la vie politique. L’émergence d’une dimension nationale constitue une deuxième caractéristique qui semble, a priori, paradoxale, tant Internet est porteur d’universalité ; l’observation de l’évolution du trafic Internet au plan national atteste pourtant de cette orientation. La Corée du Sud n’est pas un cas isolé en Asie, bien au contraire, mais le pays a pris de l’avance sur ses voisins pour devenir un nouveau « modèle ». Au-delà de ces traits singuliers, l’expérience coréenne dans l’usage d’Internet constitue un nouvel avatar au plan mondial de la mise en oeuvre de la « révolution informationnelle » entendue comme un processus remodelant à un rythme rapide les fondements matériels de l’ensemble d’une société.

Comment citer ce volume :

Christian Milelli

, La Corée du Sud, nouveau modèle de la « nouvelle économie » ? / Les Études du CERI, N°98, Septembre 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Caroline Dufy

Troc et transactions interentreprises en Russie : vers une normalisation des échanges après la crise du rouble de 1998 ?
N°97
Septembre 2003
Droit, Echanges économiques, Economie politique, Fédération de Russie, Marchés/finances, Multinationales/entreprises, Régulation, Russie, Les études du CERI

Le troc a été un objet saillant du débat public des années 1990 en Russie : il a engagé une réflexion globale sur la nature de l'économie russe et sur l'objectif visé par les réformes économiques. Ces enjeux majeurs ont cristallisé plusieurs lignes de fracture. L'opposition au gouvernement a présenté le troc comme un effet pervers des politiques économiques privilégiant la finance aux dépens de la sphère productive nationale. Pour d'autres, il était à interpréter comme l'héritage d'une industrie soviétique peu compétitive. La crise du rouble d'août 1998 a ouvert la voie à un mouvement inverse de diminution brutale du troc. Contrairement à la phase initiale de croissance, la réduction du troc a suscité peu de commentaires. Pourtant, ces évolutions heurtées fournissent l'occasion de revenir sur la pertinence des interprétations proposées. Par ailleurs, le travail de recontextualisation du troc dans une perspective historique donne des clés pour la compréhension des bouleversements intervenus au cours des années 1990 en Russie. L'indicateur statistique du troc nous servira d'appui pour poser une question centrale : comment interpréter cette baisse rapide du troc après un mouvement long de hausse soutenue ? S'agit-il d'une adaptation des comportements d'échange à de nouvelles conditions économiques, ou est-ce l'effet de normes juridiques plus contraignantes ? Dans ce dernier cas de figure, cette diminution officielle peut-elle masquer des pratiques économiques qui se tournent vers le secteur informel ? Comprendre les échanges en troc implique de ne pas en rester aux seuls faits stylisés. Par nature, la statistique tend à objectiver des phénomènes qui revêtent des facettes multiples. Notre analyse s'inscrit dans une anthropologie des échanges économiques, attentive à restituer la dimension dynamique et subjective que confèrent au troc les pratiques et les discours des acteurs. De ce point de vue, nous mettons en évidence que le troc est le produit d'interactions constantes entre processus juridique, conjoncture économique et contexte socioculturel. La diminution statistique de l'indicateur « troc » apparaît dès lors comme l'un des effets émergés des changements profonds qui marquent le nouvel environnement des entreprises russes.

Comment citer ce volume :

Caroline Dufy

, Troc et transactions interentreprises en Russie : vers une normalisation des échanges après la crise du rouble de 1998 ? / Les Études du CERI, N°97, Septembre 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Sébastien Colin

Le développement des relations frontalières entre la Chine et la Russie
N°96
Juillet 2003
Asie du Nord-Est, Chine, Commerce, Echanges économiques, Fédération de Russie, Frontières, Migrations, Russie, Territoire, Les études du CERI

Depuis la reprise de leurs pourparlers au milieu des années quatre-vingt, les relations entre la Chine et la Russie – qui était encore l'Union soviétique lors de cette relance – sont particulièrement dynamiques. Sur le plan international, les deux pays possèdent en effet plusieurs points de vue qui convergent. Ces préoccupations communes ont abouti à la signature d'un partenariat stratégique en 1997, puis à celle d'un nouveau traité d'amitié en 2001. La complémentarité qui règne entre les deux pays dans les secteurs de l'énergie et de l'armement rend également la coopération dynamique. Cependant, cette alliance n'est pas sans limites. Principalement visés par elle, les Etats-Unis ont largement les moyens de la court-circuiter, comme ils l’ont fait juste après les attentats du 11 septembre 2001. Dans le domaine de la coopération, l'intensité et la structure du commerce entre les deux pays sont également insuffisantes. L'évolution du commerce durant la décennie quatre-vingt-dix a été très irrégulière et marquée par une chute entre 1994 et 1996, dont les causes principales se situent à l'échelle locale, le long de la frontière sino-russe. Après avoir été dynamique entre 1988 et 1993, l'ouverture de la frontière a provoqué l'apparition de nouveaux problèmes comme l'immigration illégale chinoise dans les régions frontalières peu peuplées de la Russie. Si cette dernière a été très mal vécue par les populations locales russes, c'est surtout la question de la rétrocession de certains territoires à la Chine, lors de la démarcation frontalière entre 1993 et 1997, qui a radicalisé les esprits, paralysant la coopération frontalière. Les gouvernements russe et chinois sont intervenus activement pour essayer d'apporter des solutions à la plupart de ces problèmes, comme le montre l'épisode du programme Tumen. Depuis, les différentes autorités des deux pays tentent de relancer la coopération frontalière, mais il subsiste encore un certain nombre de problèmes, principalement d'ordre économique, qui varient selon les régions frontalières.

Comment citer ce volume :

Sébastien Colin

, Le développement des relations frontalières entre la Chine et la Russie / Les Études du CERI, N°96, Juillet 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Frédéric Massé

Les Etats-Unis et l’Europe face au conflit colombien
N°95
Juin 2003
Colombie, Conflits/guerres, États-Unis, Europe occidentale, Politiques de sécurité, Règlement des conflits, Terrorisme, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

Le conflit colombien est devenu en l’espace de quelques années un véritable « casse-tête » pour les Etats-Unis comme pour les Européens. Violations massives des droits de l’homme, déplacements forcés de population, trafic de drogue, terrorisme... La Colombie semble désormais incarner tous les problèmes sécuritaires d’aujourd’hui. Avec le lancement du Plan Colombie en 1999, les Etats-Unis ont considérablement renforcé leur aide à ce pays. Aujourd’hui, les Américains soutiennent activement le gouvernement d’Alvaro Uribe dans sa lutte contre les mouvements de guérillas désormais qualifiés de « narcoterroristes » et les rumeurs d’intervention armée reviennent régulièrement à l’ordre du jour. Longtemps restée en marge de la « tragédie colombienne », l’Europe semble quant à elle condamnée à jouer les seconds rôles. L’option militaire représentée par le Plan Colombie avait dégagé un espace politique que les Européens avaient commencé à occuper. Mais avec la rupture des négociations de paix, cet espace s’est rétréci et a peut-être même définitivement disparu. Face aux efforts américains pour monopoliser la gestion du conflit colombien, on voit en effet mal comment l’Union européenne pourrait revenir sur les devants de la scène dans cette région du monde qui reste le pré carré des Etats-Unis. D’autant que l’on n’entend plus guère de voix s’élever pour demander aux Européens de faire contrepoids aux Etats-Unis. Entre concurrence, recherche de complémentarité et incompréhension, le cas colombien est une nouvelle illustration de l’état des relations Europe-Etats-Unis.

Comment citer ce volume :

Frédéric Massé

, Les Etats-Unis et l’Europe face au conflit colombien / Les Études du CERI, N°95, Juin 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Emmanuelle Le Texier

Latino power ? L'accès au politique des Latinos aux Etats-Unis
N°94
Mai 2003
Amérique du Nord, Diasporas, Etat, États-Unis, Identités, Migrations, ONG/société civile, Transnational, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

Depuis le début des années quatre-vingt-dix, la visibilité nouvelle des Latinos en politique a fait parler du réveil d'un « géant endormi ». Le changement qualitatif de leur prise de parole politique, qu'il s'agisse des mobilisations contestataires durant les mouvements pour les droits civiques ou de la participation au système électoral, marque un tournant de l'intégration des Hispaniques dans la sphère publique américaine. Avec un nombre croissant d'électeurs, de candidats et d'élus, les Latinos sont sortis de l'ombre. Le rôle de plus en plus influent de groupes d'intérêt panethniques et les nouvelles opportunités de participation politique créées par le développement de stratégies transnationales contribuent à l'élaboration de ce nouveau cadre participatif. Pourtant, leur poids électoral et politique reste en deçà de l'importance démographique, économique, sociale et culturelle de ces quelque 35 millions d'individus qui forment plus de 12 % de la population américaine. Pour la majorité des minorités, les obstacles à l'accès au politique restent importants. Ils sont d'ordre structurel, mais aussi internes au groupe : aux divisions sur enjeux domestiques ou extérieurs, s'ajoutent des fragmentations selon l'origine nationale, le statut ou la génération. La nature singulière de l'immigration en provenance d'Amérique Latine, la continuité des flux migratoires et leur diversité, ravivent en permanence les divergences sur la stratégie de participation des Latinos au débat public. Elles mettent aussi en lumière le caractère fictif, à la fois fonctionnel et dysfonctionnel, de la catégorisation ethnique aux Etats-Unis. Instrument de participation, le carcan ethnique peut aussi s'avérer être un obstacle majeur à l'entrée en politique des minorités.

Comment citer ce volume :

Emmanuelle Le Texier

, Latino power ? L'accès au politique des Latinos aux Etats-Unis / Les Études du CERI, N°94, Mai 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Ivan Crouzel

Les municipalités en Afrique du Sud : une autonomisation à polarisation variable
N°93
Avril 2003
Afrique australe, Afrique du Sud, Etat, Territoire, Vie politique/systèmes politiques, Les études du CERI

En Afrique du Sud, la transition négociée qui vise à la construction d’un ordre politique postapartheid a conduit à une transformation radicale de l’Etat. Un enjeu central de cette refondation était relatif à la forme territoriale du nouvel Etat. Les négociations constitutionnelles se sont traduites par la production d’un système hybride de type fédéral qui consacre un renforcement marqué de la sphère du gouvernement local, notamment pour en faire un contrepoids aux neuf provinces. Dans le même temps, un mode plus fluide de relations intergouvernementales a été introduit avec le principe du « gouvernement coopératif ». En rupture avec le système centralisé de l’apartheid, le gouvernement local est consolidé par un nouveau statut constitutionnel, qui lui garantit notamment une « part équitable » du revenu national. Il permet également la représentation des municipalités au niveau central à travers une organisation nationale du gouvernement local qui participe à différentes structures de relations intergouvernementales. Le nouvel espace d’autonomisation ainsi accordé au gouvernement local se heurte cependant à la pratique centralisatrice des relations intergouvernementales. Dans le contexte sud-africain, le gouvernement coopératif se révèle être un vecteur de consolidation du pouvoir national. Cette logique est également accentuée par la configuration du système de parti sud-africain. La position dominante de l’ANC à tous les échelons de gouvernement a ainsi un impact centralisateur sur la gestion des relations centre-périphérie. Pourtant, cette dynamique résulte en partie d’une centralisation « par défaut » liée à la faiblesse institutionnelle des gouvernements sub-nationaux. L’utilisation par les municipalités de leur nouvel espace constitutionnel dépend donc étroitement des capacités dont elles disposent, traduisant ainsi une dynamique d’autonomisation asymétrique. Faute de ressources propres, les municipalités rurales demeurent fortement dépendantes du gouvernement central. Au contraire, les métropoles parviennent à renforcer leur pouvoir et à se positionner en concurrentes de certaines provinces, devenant des acteurs centraux des relations intergouvernementales.

Comment citer ce volume :

Ivan Crouzel

, Les municipalités en Afrique du Sud : une autonomisation à polarisation variable / Les Études du CERI, N°93, Avril 2003, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Olivier Cattaneo

Comprendre le cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha
N°92
Décembre 2002
Acteurs transnationaux, Commerce, Echanges économiques, Marchés/finances, Multilatéralisme, ONG/société civile, Organisations internationales, Les études du CERI

Cette étude se propose de fournir toutes les clés nécessaires à la bonne compréhension du nouveau cycle de négociations commerciales multilatérales lancé par les membres de l’Organisation mondiale du commerce, à Doha, le 14 novembre 2001. Elle présente d'abord les circonstances qui ont entouré et permis le lancement d’un nouveau cycle de négociations. En effet, après l’échec de la conférence ministérielle de Seattle, de sérieux doutes planaient sur la possibilité d’ouvrir de nouvelles négociations commerciales multilatérales. Néanmoins, différents facteurs, tels que l’amélioration des relations transatlantiques, la prise en compte des revendications des pays en développement et de la société civile, une meilleure préparation de la conférence et les événements du 11 septembre ont créé un contexte favorable à Doha. Elle décrit ensuite les caractéristiques et les enjeux du nouveau cycle de négociations. La lecture de la Déclaration de Doha est complexe, y compris pour les négociateurs eux-mêmes, tant ce texte recèle de compromis diplomatiques de dernière heure. L’organisation et les modalités pratiques des négociations sont également confuses et méritent quelques efforts de clarification. Cette étude présente donc, de manière synthétique, d’une part les différents sujets de négociations ainsi que leurs enjeux, et d’autre part l’organisation et les principales échéances des négociations. Elle analyse, enfin, l’état des lieux et les perspectives des négociations, sans entrer dans les détails, ni prédire l’avenir. Alors que les membres de l’OMC sont en cours de négociations, toute conclusion de ce type aurait vocation à être immédiatement dépassée. Néanmoins, cette étude révèle que le contexte qui prévalait à Doha n’existe plus, et que le progrès des négociations se heurte aujourd’hui à de nombreux obstacles, ainsi qu’en témoignent leurs débuts difficiles.

Comment citer ce volume :

Olivier Cattaneo

, Comprendre le cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha / Les Études du CERI, N°92, Décembre 2002, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].

Jean-Pierre Pagé

Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2002 (Europe orientale)
N°91
Décembre 2002
Comment citer ce volume :

Jean-Pierre Pagé

, Tableau de bord des pays d'Europe centrale et orientale 2002 (Europe orientale) / Les Études du CERI, N°91, Décembre 2002, [en ligne, www.sciencespo.fr/ceri/fr/papier/etude].
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