Accueil>Shirin Ebadi : “Je souhaite la libération de Madame Adelkhah”
05.06.2020
Shirin Ebadi : “Je souhaite la libération de Madame Adelkhah”
Le 5 juin 2019, Fariba Adelkhah et Roland Marchal, tous deux chercheurs au Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), étaient arrêtés et emprisonnés à Téhéran. Un an plus tard, malgré la libération de Roland Marchal le 20 mars 2020, Fariba Adelkhah demeure incarcérée dans la prison d’Evin. À l’occasion de ce triste anniversaire, Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix, soutient la chercheuse dans la message relayé par Olivier Duhamel, Président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), et Frédéric Mion, Directeur de Sciences Po.
Shirin Ebadi demande la libération de Fariba Adelkhah
"Son combat pour la liberté est le nôtre"
Lettre d'Olivier Duhamel, Président de la FNSP, et Frédéric Mion, Directeur de Sciences Po
Ce 5 juin 2020 marque un très triste anniversaire : notre collègue, notre amie, Fariba Adelkhah, chercheuse au Centre de recherches internationales de Sciences Po, est emprisonnée, sans motif, en Iran, depuis un an.
Depuis un an, elle lutte avec un courage, une ténacité et une constante dignité qui font notre l’admiration.
Au cours de cette année d’incarcération, son état de santé a été fragilisé, notamment après plusieurs semaines de grève de la faim. Il reste aujourd’hui menacé en raison de l’épidémie de covid-19 qui continue de sévir en Iran. Pour autant, Fariba Adelkhah s’investit auprès de ses codétenues au sein de la prison d’Evin avec la générosité qui lui est coutumière. Elle leur donne des cours de français et est devenue responsable de la bibliothèque de la prison.
La libération de notre collègue Roland Marchal et son rapatriement le 20 mars dernier, grâce à l’action du ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères, de celle de l’ensemble des autorités publiques françaises et des nombreuses initiatives du Comité de soutien à Fariba et Roland, a constitué une première victoire. Toute notre mobilisation est aujourd’hui tournée vers l’espoir de la libération de Fariba.
Le jugement du procès de Fariba, rendu le 16 mai dernier, l’a condamnée à six ans de prison : cinq ans pour “collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale” et un an pour “propagande contre le système”. Cette peine très lourde n’est fondée sur aucun élément sérieux et revêt un caractère politique, comme l’ont rappelé les autorités françaises dans un communiqué. Pour autant, cette sentence n’est pas encore définitive puisqu’elle doit être examinée par la cour d’appel et la Cour Suprême.
Plus que jamais nous devons poursuivre nos efforts, soutenir sans relâche notre collègue et amie dans sa lutte et appeler à sa libération immédiate.
Fariba Adelkhah peut compter sur de très nombreux soutiens parmi lesquels la Ville de Paris et celle de Strasbourg, où elle a étudié, toutes deux résolument engagées à ses côtés depuis le début de son emprisonnement. Mme Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix, a souhaité elle aussi apporter son soutien à la cause de Fariba et à celle des nombreux autres prisonniers politiques retenus en Iran. Son message est un appel à sa libération au nom des principes fondamentaux des droits de l'Homme.
Fariba Adelkhah sait que nous sommes auprès d’elle en pensées et que nous ne cesserons de l’être jusqu’au jour de sa libération. Son combat est le nôtre.”
Olivier Duhamel, Président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP)
Frédéric Mion, Directeur de Sciences Po
Pour en savoir plus et soutenir Fariba :
- E-manifester en soutien à Fariba
- Lire l'article de Béatrice Hibou Pourquoi le combat de Fariba Adelkhah est le combat de tous sur The Conversation
- Lire le message d'Alain Dieckoff sur le site du CERI
- Visiter la page À propos de Fariba Adelkhah et Roland Marchal : ce que l’on sait