Expérience étudiante : représenter Sciences Po et la France à Bruxelles

Le ConSIMium est la première simulation du Conseil Européen et du Conseil de l’Union organisée par le Conseil. Cet événement a réuni 162 étudiants de tous les pays membres de l’Union. Chaque pays a envoyé une délégation de 6 étudiants ayant des rôles différents : un chef d’État, un ministre, un ambassadeur, deux experts nationaux et un journaliste. 

Pendant deux jours, nous avons été mis dans les conditions réelles du Conseil. Les chefs d’États ont dû faire une déclaration devant les journalistes avant le Conseil Européen pour rappeler leurs priorités nationales. Le Conseil Européen a négocié la conclusion du Conseil et a défini l’axe politique du reste des négociations. Les experts nationaux se sont réunis ensuite dans leurs groupes de travail pour discuter plus techniquement des régulations. Les ambassadeurs et les ministres ont finalisé les négociations pour arriver à un compromis sur les régulations en question. 

La délégation française était composée de 6 étudiants venant d’universités différentes. Personnellement, j’ai postulé à la suite de l’appel à candidature fait par le Master affaires européennes et j’ai eu l’honneur d’être sélectionné par Sciences Po pour faire partie de cette délégation. À la suite de cela, nous avons organisé plusieurs réunions avec le reste de la délégation afin de se préparer le mieux possible à la simulation et à bien défendre notre position nationale. 

Nous avons travaillé sur la problématique de la transition énergétique et plus particulièrement sur la régulation sur le déploiement d’infrastructures pour les carburants alternatifs et sur la régulation concernant le renforcement des normes de performance en matière d’émissions de CO2 pour les voitures particulières neuves et les véhicules utilitaires légers neufs. 

Durant la simulation, j’ai incarné le rôle de Président de la République Française. En tant que Président, j’ai représenté les intérêts de la France au Conseil Européen où j’ai négocié pour intégrer dans les conclusions du Conseil Européen la notion de compétitivité industrielle pour protéger au mieux les industries automobiles françaises et européennes afin d’atteindre notre autonomie stratégique ainsi que la protection de l’énergie nucléaire pour réaliser notre objectif d’avoir des sources d’énergie décarbonée et arriver à une souveraineté énergétique dans les années à venir. 

Cette expérience a été très enrichissante tant sur le plan académique que sur le plan personnel. En effet, ce genre de simulation permet de donner un sens pratique aux théories que nous apprenons en cours et donne de la perspective sur la réalité des négociations. Il est nécessaire de ne pas se cantonner aux manuels surtout si l’on envisage ce genre de carrière dans le futur. 

Par ailleurs, on se rend aussi compte de la diversité d’opinion et de culture dans l’Union Européenne en ayant la possibilité de rencontrer des jeunes de tous les Etats membres. Nous avons eu la chance d’échanger sur nos différents parcours, sur nos ambitions professionnelles, et sur la possibilité qu’un jour nous nous retrouvions dans cette même enceinte pour incarner nos rôles dans la vraie vie ! 

De plus, les fonctionnaires du Conseil ont été très présents et à nos côtés dans la préparation et la réalisation de la simulation. Nous avons pu discuter avec eux à la suite de la simulation et ils ont tous été agréablement surpris du réalisme de nos négociations et de notre préparation. 

Dans le cadre de mon Master affaires européennes, spécialité Europe in the World, de l’École d’affaires publiques, je vais effectuer mon stage de fin d’études au sein de la Commission Européenne à la DG DEFIS (Defence Industry and Space) à l’unité coordinations et relations interinstitutionnelles. Dans le cadre du stage Bluebook, je vais notamment suivre les différentes négociations entre le Conseil, le Parlement, la Commission et d’autres acteurs du secteur sur les sujets concernant l’industrie de la défense et du spatial au niveau européen. Je vais participer à la conception et la mise en œuvre des nouvelles politiques européennes dans ce domaine.

Je vais aussi continuer mon activité associative en tant que Président des Jeunes Européens – Sciences Po avec l’organisation d’un voyage à Bruxelles pour visiter les institutions et rencontrer des hauts fonctionnaires européens et la préparation d’un cycle de conférence en vue des élections européennes de 2024.  

J’ambitionne de poursuivre ma carrière dans les affaires européennes, notamment au sein de la Commission. Je souhaite passer les concours de la fonction publique européenne pour devenir haut fonctionnaire européen par la suite.