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01.12.2022

Découvrez les lauréats du concours d’histoires courtes de Sciences Po

Deux lauréates du concours d'histoires courtes de Sciences Po, édition 2022 (crédits : Thomas Arrivé / Sciences Po)

Le distributeur d’histoires courtes du 27 Saint-Guillaume en agrémente le hall central depuis février 2022. Quelle meilleure occasion que l’inauguration du distributeur du campus Saint-Thomas pour remettre leurs prix aux trois lauréats du concours d’histoires courtes organisé par le Centre d’écriture et de rhétorique (CER) de Sciences Po ? 

En juillet 2022, le CER et la direction de la communication s’étaient associés pour une initiative inédite auprès des différentes communautés de Sciences Po (étudiants, enseignants et salariés) : un défi d’écriture estivale autour du thème “Racontez-nous Sciences Po quand nous n’y sommes pas”.

Parmi les 65 textes reçus, deux étudiantes et un étudiant ont ainsi su convaincre le jury et se sont vus remettre chacun un exemplaire du roman vrai, le livre des 150 ans de Sciences Po. La remise des prix, qui s’est déroulée le 22 novembre 2022, a permis d’inaugurer le nouveau distributeur d’histoires courtes à la cafétéria du campus Saint Thomas. La remise des prix a eu lieu en présence de membres du jury dont Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po, qui a félicité personnellement les deux lauréates présentes, ainsi que Frédérique Leichter-Flack, professeur de littérature, Delphine Grouès, directrice de l’Institut des compétences et de l’innovation et Esther Rogan, responsable du CER.

Le thème du concours, “Sciences Po quand nous n’y sommes pas” semble avoir enflammé les esprits des trois gagnants, Clara Gervaise-Volaire, Mathias Muzart et Clémence Petit. Interview.

Quel est votre profil étudiant et littéraire ?

Clara Gervaise-Volaire : Je suis en deuxième année de master de sociologie au sein de l'École de la recherche. J'écris de temps à autres de la poésie sans trop me poser de questions sur le pourquoi et le comment. Je crois que j'écris par étonnements et par tâtonnements.

Mathias Muzart : Je suis actuellement élève en première année au sein du Master Finance et stratégie de l’École du Management et de l’impact que j’ai intégré après avoir étudié au sein du Collège universitaire à Poitiers, puis à Dublin, en échange avec Trinity College Dublin. J’écris de façon régulière depuis mon entrée au Collège universitaire, principalement de la poésie mais aussi quelques histoires courtes et nouvelles. Mes goûts et influences sont à rechercher principalement chez les auteurs du XIXe siècle, à la fois romantiques et naturalistes, que j’ai lus dès l’enfance et qui m’ont beaucoup marqué.

Clémence Petit : Je suis étudiante en deuxième année en Bachelor à Paris, majeure humanités et politiques. J’écris tout le temps, notamment via l’application « notes » qui est mon trésor absolu. Tout est précieusement gardé dans le cloud donc on peut dire que quand j’écris, je suis sur mon petit nuage. J’aime particulièrement mélanger les genres et tenter de faire se rencontrer poésie, récit et philosophie dans l’idéal, tout en jouant avec les mots.

Quelle a été votre inspiration pour lancer votre imagination sur le thème de “Sciences Po quand nous n’y sommes pas” ? Que souhaitez-vous illustrer au travers de votre récit ?

Clara Gervaise-Volaire : J'ai passé mon été à Sciences Po dans le cadre d'un stage effectué dans un laboratoire de recherche. Lors de la pause dominicale, j'ai apprécié le fait de manger dans la cour du campus Saint Thomas où a été aménagé un potager. Lorsque j'ai entendu parler du concours fin septembre, j'ai tout de suite pensé au devenir des salades lors des semaines de fermeture estivale. Cour bascule canicule est un texte, un brin malicieux, qui contient une petite dédicace à Camille Etienne et Adeline Baldacchino - deux alumni qui portent de l'importance au rôle des mots et de l'affect dans notre appréhension et appropriation individuelle d'une catastrophe écologique qui, de par son échelle, nous dépasse.

Mathias Muzart : Ma nouvelle s’intitule Sous les pavés, la plage. Je dois dire ne pas avoir trouvé le thème imposé très inspirant en commençant à écrire, aussi me suis-je laissé aller à ce qui ressemblait plus au début à un exercice de style, avec en tête les nouvelles fantastiques de Maupassant. Je recherchais ce ton aigre-doux, entre émerveillement et effroi, et une fin ambiguë qui laisse place à l’interprétation. En outre, le dôme de la péniche, ni vraiment transparent, ni tout à fait opaque, m’est très vite apparu comme un bon ressort pour créer une ambiance mystérieuse, en plus de m’évoquer une sorte de hublot énorme. J’ai donc pris le parti d’un récit sous-marin un peu surréaliste. 

Clémence Petit : J’ai vu le sujet entre deux cours, en bibliothèque, alors que je n’avais pas la force de travailler. J’ai relevé la tête : il y avait des étudiants plus bosseurs que moi partout autour, un code civil sur la table, des feuilles recouvertes de notes et quelqu’un qui dormait la tête entre les bras. Je me suis dit que c’était aussi ça, Sciences Po, un cerveau en surchauffe permanente constitué de nous tous. Je voulais écrire là-dessus, mais aussi, et surtout, rassurer. Au premier semestre, j'ai été impressionnée par tout et tout le monde, avec le sentiment de débarquer dans une écurie de formule 1 à mobylette. Le but d’Une tête bien remplie était aussi de démystifier tout ça. 

L'inauguration du distributeur d'histoires courtes du campus Saint Thomas (crédits : Thomas Arrivé / Sciences Po)

Sciences Po donne-t-il suffisamment de poids aux arts dans le cadre de la formation qui est dispensée à ses étudiants ?

Clara Gervaise-Volaire : Pendant la formation du Bachelor, le poids des arts m'a semblé adapté, notamment grâce aux ateliers artistiques lors des semestres de printemps et dont je garde de bons souvenirs. En master, j'ai eu la chance de pouvoir m'inscrire à deux ateliers d'écriture proposés dans le cadre de la Chaire d'écrivain en résidence du Centre d'écriture et de rhétorique. Cependant, nos emplois du temps de master ne nous permettent pas toujours de nous inscrire à ces ateliers ce qui peut causer des frustrations.

Mathias Muzart : Je n’appartiens pas à une filière naturellement portée sur les arts au sein de Sciences Po, ce qui pourrait laisser entendre que ceux-ci n’y ont aucune place. C’est pourtant faux: deux des dix cours que j’ai pu choisir ce semestre sont consacrés à l’art, et ce nombre aurait pu être plus grand en fonction de mes choix. La force de la formation de Sciences Po, à mon avis, c’est le très large choix de cours électifs, qui nous permettent d’explorer des voies parfois éloignées de notre cursus général mais non moins intéressantes. Je pense que c’est quelque chose d’assez unique, qu’une école de commerce (dispensant une formation équivalente à celle que je suis), par exemple, ne pourrait pas nous apporter.

Clémence Petit : C’est trop facile de répondre que ce n’est jamais assez, mais c’est sûr que je ne dirais pas non à plus. Je trouve que les ateliers artistiques sont déjà une vraie opportunité et montrent que l’art a sa place. Les initiatives associatives sont aussi au rendez-vous et permettent d’ouvrir le champ à encore plus d’art dans nos journées pour notre plus grand plaisir. Mathias Vicherat nous a dit vouloir donner à l’écriture une plus grande place à Sciences Po, donc j’attends de voir la suite !

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