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09.09.2022

Climate x Project : les étudiants au rendez-vous

Garance Breuil et Naman Kapoor, ambassadeurs du projet Climate x (crédits : Christian Leifhold Frederiksen, Kushagra Kapoor)

Garance Breuil et Naman Kapoor racontent leur expérience en tant qu'ambassadrice et ambassadeur au sein du programme pilote “Climate x”, un projet pédagogique conjoint des 15 universités membres du GAUC initié par Sciences Po et l'Université Tsinghua.

Sciences Po est l'un des membres fondateurs parmi les 15 universités à l'origine de la Global Alliance of Universities on Climate Change (GAUC), une alliance internationale d'universités qui s'unissent sur les questions de changement climatique. Fondée en 2019, l'alliance a lancé en 2022 le “Climate x” leadership training pilot (eng), un programme ayant pour ambition d'éduquer et de former une communauté étudiante issue des quatre coins du monde aux problématiques du changement climatique. Plus de 500 étudiants et étudiantes ont postulé et 150 personnes ont été sélectionnées. Deux des trente étudiants ambassadeurs de Sciences Po reviennent sur cette expérience unique.

Le changement climatique : plusieurs profils et parcours, un seul objectif

Tous deux étudiants à Sciences Po, ces deux participants au programme n'en sont pas à la même étape dans leur parcours universitaire.

Garance Breuil a obtenu son diplôme à l'été 2022, le master Ecological Transition in European Cities (eng) de l'École urbaine. Elle affirme que le climat est au cœur de ses études et de sa carrière et qu'il est nécessaire pour elle de se préparer à l'avenir. Elle ajoute : “le climat impacte nos vies très concrètement et il reste encore beaucoup de choses à faire. Il impacte nos besoins vitaux. Que l'on songe ne serait-ce qu'à notre alimentation et notre eau : l'agriculture dépend du climat, les sécheresses sont plus fréquentes et l'eau potable se fait plus rare. Le climat a aussi le pouvoir de rendre un espace vivable ou non, si l'on considère la hausse des températures ou le niveau de la mer qui augmente. C'est pour cela qu'il faut que l'on s'attaque à la question du changement climatique et je souhaite y prendre part.”

Naman Kapoor est un étudiant indien de troisième année du collège universitaire, majeure Politique et Gouvernement. Il est persuadé que le changement climatique est un enjeu politique contemporain majeur et que les humains sont capables de changer le monde. Il cite : “comme le dit l'adage “with great power comes great responsabilités”. Ma responsabilité en tant que personne ayant le privilège de suivre des études de haut niveau et citoyen du monde est d'agir et de trouver des solutions au changement climatique.”

Un enjeu mondial mène à une coopération internationale

Avec 50 % de ses étudiants originaires des six continents, Sciences Po est l'un des établissements d'études supérieures le plus international en France. Fonder la GAUC en 2019 et le programme “Climate x” en 2022 ont été des choix évidents. Sciences Po a toujours été convaincu que le multiculturalisme et le dialogue international sont les clés d'un monde meilleur, tout comme les deux membres étudiants du programme.

Naman Kapoor explique qu'il a souhaité étudier à Sciences Po dans l'objectif d'améliorer la qualité de vie de tous les êtres humains. En grandissant, il a remarqué que “les régions les plus pauvres et les personnes qui sont le moins responsables du changement climatique sont celles qui en souffrent le plus. Quand j'étais enfant, on me mettait toujours de côté lorsque je questionnais cet état de fait et je ne savais pas défendre mes positions. Grâce à mes études à Sciences Po et à la formation reçue par le projet “Climate x” de la GAUC, j'ai confiance en mes connaissances et capacités de convaincre et agir pour changer la situation.” Il est aussi certain que “travailler et étudier afin de résoudre les questions climatiques à une échelle européenne et internationale est un atout car cela permet d'optimiser la répartition des ressources en partageant les idées, l'aide financière et le transfert des technologies.”

Garance Breuil, quant à elle, se rappelle d'une phrase qui a défini sa premiere année universitaire puis ne l'a plus quittée : “je veux être utile”. Elle assure que Sciences Po lui a procuré une expérience universitaire complète, y compris avec des conférences mémorables et l'accès à des réseaux comme la GAUC, qui lui ont permis d'assouvir son désir d'une trajectoire qui ait “du sens et un impact”. Elle confirme que le contexte international est intéressant en ce qu'il permet aux étudiants d'entendre différentes perspectives au sujet du changement climatique. Selon elle, l’intensification de la coopération internationale universitaire en cours actuellement est très encourageante.

La naissance de deux projets étudiants internationaux et ambitieux

Les 150 ambassadeurs et ambassadrices du projet pilote “Climate x” se sont vu proposer de composer des équipes internationales afin de travailler sur des défis liés au climat. Ils ont tous élaboré des projets originaux et complexes.

Garance Breuil faisait partie du groupe Brace for Impact avec des étudiants de l'université de Stellenbosch en Afrique du Sud (Willem Malherbe), de Tsinghua en Chine (Shangchen Zhang), du Indian Institute of Sciences (Rohan P. Unni) et de l'université de Columbia (Dongping Song). Leur projet est venu du constat que “bien que les catastrophes climatiques soient devenues communes et risquent d'être plus fréquentes, plus graves, on ne s'y sent pas du tout préparé. Notre but est de donner la possibilité à n'importe qui de se préparer (Brace for Impact). Nous sommes donc en train de créer un site internet où le visiteur pourra trouver, selon sa position géographique, des informations sur les risques climatiques, des cas pratiques afin d'apprendre à y faire face et une boutique en ligne permettant de faire le lien vers des produits utiles comme des kits de survie.”

Le défi pour Naman Kapoor et son équipe internationale a été d'imaginer des solutions afin de remédier aux besoins économiques en augmentant la base des investisseurs. Ils ont en effet réalisé que “le soutien financier nécessaire pour s’attaquer aux défis climatiques est immense et que les titres financiers verts sont un instrument permettant de connecter les projets verts avec les marchés financiers et pour les investisseurs de diriger leur capital vers le développement durable. Cependant, les titres financiers verts sont contrôlés par les individus à haut capital et disposent de barrières d'entrées pour le reste des investisseurs. Notre projet démocratise les titres verts en créant une plateforme pour les investisseurs qui veulent diversifier leur portefeuille avec des placements qui soient plus rentables que des dépôts fixes et moins risqués que des actions, tout en rendant la planète plus verte.”

Un lancement inspirant par deux professeures de Sciences Po

Le projet pilote organise des cours conjoints entre les 15 universités de la GAUC. Les étudiants ont la chance de suivre les cours de professeures et professeurs qui sont des spécialistes de leurs domaines respectifs et qui enseignent partout dans le monde, y compris au sein du corps professoral de Sciences Po.

Naman Kapoor se souvient avec enthousiasme des deux premiers cours donnés par la docteure Carola Klöck (sur la négociation climatique) et par la professeure Charlotte Halpern (au sujet de la gouvernance climatique) : “le premier cours du Dr. Carola Klöck a confirmé ma confiance dans le programme. Il traitait du lien entre inégalités et changement climatique et la façon dont cela impacte les dynamiques de négociation. La justice sociale au sein des politiques climatiques est rarement abordée et cela m'a enchanté d'apprendre à résoudre ce problème qui me tient à cœur. Le cours de la professeure Charlotte Halpern m'a permis de comprendre le paysage politique et environnemental de l'Union européenne mais aussi d’approcher  les politiques publiques liées aux défis environnementaux.”

Quant à Garance Breuil, elle a l'impression d'avoir beaucoup appris en matière de leadership et sur l’adaptation de ses méthodes de travail en équipe. “J’ai pris connaissance de l’importance centrale des plans de communication. Avant de mettre en place un projet, il faut penser à la façon dont on touchera son public.”

Vers un bel avenir ?

Les jeunes générations vont être au cœur de la lutte contre le changement climatique. Elles ont de l'espoir pour le futur et sont en cela une source d'inspiration et d'optimisme. Pour cette raison, Sciences Po a pour objectif de les préparer à s'attaquer aux défis actuels et futurs, y compris climatiques.

L'ambassadrice et diplômée Garance Breuil espère que les dirigeants seront encore plus ambitieux dans leurs objectifs climatiques afin de protéger la biodiversité et l'humanité. Elle espère continuer à développer “des solutions et des projets” et s'épanouir à Amsterdam, où elle projette de s'installer.

Naman Kapoor se définit comme un optimiste réaliste et croit fermement que “nous allons réussir à résoudre le problème du changement climatique, si nous prenons les bonnes actions en termes de recherche et mise en place de solutions vertes pour la production d'électricité, les transports, l'industrie, l'agriculture et la sylviculture.”

Reste à suivre les conseils de l'étudiant de troisième année : fermer les yeux pour contempler le merveilleux monde de demain, sourire et écouter en silence “What a Wonderful World” de Louis Armstrong. 

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