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29.06.2022
CIVICA : deux étudiants présentent leurs recommandations au salon VivaTech 2022
Deux étudiants de CIVICA, l'Université européenne des sciences sociales - Giulia Geneletti (Sciences Po) et Daniel Eid (Université de Bocconi) - ont participé à l’Assemblée des étudiants européens qui a réuni 275 étudiants issus de 38 alliances d’universités européennes à Strasbourg, en mars dernier. À l’invitation de l’Université franco-allemande et du French-German Tech Lab, ils ont ensuite pu présenter leurs recommandations lors de la 6e édition du salon VivaTech organisé en juin 2022 à Paris.
Que pouvez-vous nous dire de votre participation au Salon VivaTech ?
Giulia : Cette invitation de l’Université franco-allemande (UFA) – l’un des principaux partenaires de l’Assemblée des étudiants européens (European Students Assembly - ESA), – a été pour nous un immense privilège. VivaTech2022 est l’événement européen le plus important pour la tech et les start-up : le lieu idéal pour parler d’innovation sociale. Les conséquences des nouvelles technologies sur la société font se rejoindre les préoccupations et les objectifs de l'Assemblée et de VivaTech.
Daniel : La principale conférence européenne sur l’innovation technologique était le lieu idéal pour partager nos recommandations en matière de cybersécurité. Giulia a évoqué l’Assemblée et la phase de dissémination, tandis que j’expliquais nos recommandations en matière de cybersécurité, des partenariats public-privé à la sous-représentation des femmes. Notre partenariat avec le French-German Tech Lab a été un succès.
Quel était votre rôle au sein de l’Assemblée européenne des étudiants ?
Giulia : Le master Affaires européennes que je suis à l'École d'Affaires publiques de Sciences Po est spécialisé dans le numérique, les nouvelles technologies et les politiques publiques. Participer à l'Assemblée comme coordinatrice étudiante du panel sur la cybersécurité avait donc du sens. J’ai produit des documents supports et coordonné le travail de négociation et de rédaction des 20 étudiantes et étudiants membres du panel. Au sein de l’équipe d’organisation, j’ai pu tirer parti de mes expériences de coordination dans le domaine de l’éducation et du volontariat.
Daniel : Passionné d’innovation et de technologie, dans un contexte de montée des cyberattaques russes et chinoises, j’ai immédiatement senti que le panel sur la cybersécurité pourrait me correspondre. La phase préparatoire, qui consistait à se documenter et à dialoguer avec des experts, m’a permis de dépasser l’appréhension que je partageais avec mes camarades concernant la technicité du sujet. Nous nous sommes découvert des intérêts communs, nous familiarisant avec le sujet pour formuler des recommandations.
Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre cette initiative ? quels enseignements en avez-vous tiré ?
Giulia : L’Assemblée des étudiants européens a été une opportunité enrichissante sur le plan personnel et professionnel, une façon d’apprendre en faisant plus que suivre des cours. Il est crucial pour les jeunes, non seulement de comprendre les dynamiques et la complexité du processus de décision européen, mais aussi de participer activement pour faire entendre leur voix de la manière la plus efficace. Mettre d’accord 275 étudiants sur un seul texte est un véritable exercice démocratique, qui montre que derrière toute politique de qualité se cache un travail d‘étude, de collaboration et de compromis.
Daniel : Le troisième objectif de la stratégie européenne pour les universités est de « renforcer le poids des universités comme des acteurs du changement dans les transitions écologique et numérique », mais quel rôle les étudiants peuvent-ils jouer si leur voix n’est pas entendue au niveau institutionnel ? Une initiative comme l'Assemblée des étudiants européens peut changer les choses.
En tant qu’ambassadeur CIVICA à l'Université Bocconi de Milan, j’ai pris connaissance du projet pendant une réunion du board, et j’ai diffusé l’information auprès des étudiants. J’ai postulé pour contribuer au débat public au niveau européen. L'Assemblée nous a permis d’expérimenter le rôle de la coopération et de la diversité dans le processus politique. Venant de 28 pays et de milieux différents, nous avons mis en commun des perspectives variées qui ont apporté une valeur ajoutée à nos propositions. Nos yeux sont désormais tournés vers les institutions européennes, dans l’espoir que nos recommandations feront l’objet de réponses politiques et auront un impact sur notre avenir.
Quels sont les liens entre la cybersécurité et la démocratie européenne ?
Giulia : Depuis la pandémie, la présence en ligne des citoyens européens s’est accrue, tout comme l’usage inégalé des outils numériques ; les jeunes et les étudiants ne font pas exception. Une prise de conscience est nécessaire sur la sécurité des données et de la navigation en ligne. Il faut aussi déployer des formations spécifiques, en commençant par l’université, et prévenir les risques d’atteinte à la cybersécurité en améliorant la résilience des infrastructures. Nous défendons une approche humaine des nouvelles technologies, dont le cadre ne doit pas être défini par des experts mais de manière participative, en accord avec la société.
Daniel : Les attaques contre la cybersécurité augmentent, et c’est particulièrement visible pendant les élections. La garantie d’élections justes est au cœur de la démocratie et les attaques qui les visent cherchent à affaiblir la confiance dans les institutions démocratiques. Elles révèlent les dangers et les faiblesses de nos systèmes démocratiques. Il est crucial de prévenir les cyber menaces et d’améliorer la sensibilisation en ligne.
Quelles sont les prochaines étapes pour l'Assemblée des étudiants européens ?
Giulia : Notre participation au salon VivaTech s’inscrivait dans l’effort de dissémination entrepris depuis l’Assemblée. L’objectif est de toucher les personnes, les événements et les contextes susceptibles de nous faire entendre auprès des décideurs. Notre équipe a eu la chance de rencontrer deux représentants de la Commission européenne : Mattia de’ Grassi, membre du cabinet de la vice-présidente Dubravka Šuica, et Tine Delva, cheffe-adjointe à l’enseignement supérieur à la Direction générale de l'éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture (DG EAC). Nous avons également été invités à présenter nos recommandations lors d’un événement public au Parlement européen le 26 juillet prochain. Nous allons poursuivre dans cette voie, tout en préparant avec enthousiasme la deuxième édition de l’Assemblée européenne des étudiants, en 2023.