Axes de recherche

Les recherches au CERI sont conduites autour de cinq grands axes thématiques. Il n’y a pas étanchéité absolue entre les axes, certains chercheurs pouvant, en fonction de leurs intérêts de recherche, relever à titre principal d’un axe et à titre secondaire d’un deuxième. Chaque axe est copiloté par deux responsables.

Axe : 4 - Violences et gestion du danger

Pilotes : Laurent Gayer et Sandrine Revet

Membres à titre principal : Claire Andrieu, Adam Baczko, Didier Bigo, Gilles Favarel-Garrigues, Laurent Fourchard, Laurent Gayer, Benoit Pelopidas, Sandrine Revet, Jacques Semelin

Membres à titre secondaire : Laurent Bonnefoy, Dominique Colas, Stéphanie Latte, Sandrine Perrot, Frédéric Ramel

Les sciences sociales semblent parfois désarmées face aux crises extrêmes. Par-delà leur diversité, guerres, génocides ou catastrophes de tous types - technologiques ou naturelles - présentent un défi analytique commun. Comment réinjecter des logiques d'action, des rapports de pouvoir et plus généralement une certaine forme de cohérence sociologique dans ces moments de délitement apparent de l'ordre social ? Comment penser le social, le politique ou l'économie lorsque la violence des hommes ou les grondements de la nature font vaciller les évidences ? La part du désordre propre aux sociétés contemporaines ne se cantonne pourtant pas à la gestion de crises effectives. De manière plus diffuse, elle se manifeste à travers toute une série de dispositifs préventifs et d'assemblages sécuritaires, à travers lesquels l'Etat se redéploye face à de nouvelles menaces et populations désignées comme " à risque ". C'est à ces thématiques que s'est consacré cet axe de recherche, à travers des travaux sur les " rationalités " des violences de masse, la prise en charge des catastrophes dites " naturelles ", les formes contemporaines de la sécurité ou encore la fabrique du politique en contexte de conflit armé. Un travail conceptuel autour des notions mêmes de " violence ", de " catastrophe ", de " sécurité ", de " désordre ", de " vulnérabilité " ou de " génocide ", entre autres, a été mené par les différentes composantes de l'axe, afin d'en interroger la pertinence, les usages et les limites.

Violence de masse et crises extrêmes

Un premier groupe de chercheurs de cet axe est confronté aux entreprises génocidaires et aux violences de masse. Ces travaux tendent également à rendre compte des formes de résistance déployées par les victimes désignées, ainsi que des solidarités dont elles peuvent bénéficier pour faire obstacle au projet génocidaire. Un autre ensemble de recherches entreprises se penche sur les formes de mise en ordre émergeant au sein même des situations de crise extrême (catastrophes, conflits armés...), qu'il s'agisse d'interventions justifiées par l'objectif d'une sortie de crise ou bien de pratiques routinières, faiblement objectivées, instaurant une " normalité de l'anormal ". Les travaux réalisés dans cette direction ont en commun de penser ces situations de crise dans leur historicité et leur " créativité " propre, en les déliant de l'horizon temporel et normatif du retour à l'ordre. Ce faisant, ils interrogent l'ordinaire du désordre - qu'est-ce que gouverner, produire ou habiter en situation de danger chronique ?

Sécurité et insécurité

Parallèlement, les chercheurs de l'axe observent les transformations de la " sécurité " au sens large - à la fois comme imaginaire, discours, marché et ensemble de pratiques. A la croisée des security et des surveillance studies, de la sociologie politique et des études urbaines, ces travaux ont notamment contribué à un renouvellement des analyses sur le policing, à la fois au niveau transnational et au niveau des Etats : recherches sur les transformations des pratiques de surveillance en lien avec le numérique et notamment, l'hybridation des rapports publics et privés et à la redéfinition de la " sécurité nationale " en relation aux droits fondamentaux ; réflexion sur la prise en charge des catastrophes dites " naturelles " à l'échelle internationale en tant que reflet de la transformation dans les pratiques de " sécurité " depuis les années 2000 ; ré-interrogation du concept de vulnérabilité face au risque nucléaire, ; études sur le vigilantisme…

Les travaux menés dans le cadre de cet axe se développeront prochainement avec le lancement d'un groupe de recherche interdisciplinaire consacré à la (re)production du quotidien dans les situations d'incertitude collective chronique.

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