Un champ d’action régionalisé ? Le PKK et ses organisations sœurs au Moyen-Orient

04/2014

Le processus de transnationalisation1 du mouvement kurde de Turquie, et notamment de son acteur de référence, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, fondé en 1978), commence à la fin des années 1970 mais s’accélère après le coup d’Etat de 1980 et le début du conflit avec l’Etat turc en 1984. Cette transnationalisation s’apparente plus à une déconcentration qu’à une décentralisation, même s’il est arrivé que la branche européenne s’autonomise quelque peu de son organisation-mère, notamment au milieu des années 1990.

Mais on assiste depuis une dizaine d’années avec la naissance, entre 2002 et 2004, d’organisations sœurs du PKK en Iran, en Irak et en Syrie, c’est à dire dans les trois autres pays où vivent des Kurdes à un phénomène a priori nouveau, que l’on pourrait qualifier de régionalisation. Certes, le PKK a toujours inclus dans son discours  toutes les parties du Kurdistan : son pankurdisme prenait la forme d’une théorie du Kurdistan colonisé qu’il fallait libéré des Turcs, des Perses et des Arabes. Pour autant, il n’avait toujours combattu que la Turquie, en passant d’ailleurs des alliances de circonstance ou de long terme avec les gouvernements iranien, irakien et syrien.

Les choses changent à partir de 2002 quand, à l’issue de sa 5e conférence (fin janvier) et de son 8e congrès (début avril), le PKK se transforme en KADEK (Congrès pour la liberté et la démocratie au Kurdistan) et décide de fonder des partis « autonomes », mais qui lui sont idéologiquement rattachés, dans les trois autres parties du Kurdistan. Ainsi, le PÇDK (Parti pour une solution démocratique du Kurdistan) est fondé en avril 2002, le PYD (Parti de l’union démocratique) est créé en septembre 2003 et le PJAK (Parti de la vie libre du Kurdistan) en avril 2004. Et si ces différents partis voient le jour sur une période de deux ans, c’est sans doute essentiellement pour des raisons techniques, car, dès septembre 2002, on entend parler de la fondation de trois organisations sœurs du PKK : le PÇDK en Irak, un certain « Mouvement pour la liberté et la fraternité du Kurdistan » en Iran et un « mouvement Selahaddin Eyyubi » en Syrie2.

Peut-on alors parler d’une régionalisation du champ d’action du PKK au Moyen-Orient à partir du début des années 2000 ? Ce phénomène est-il comparable au processus de transnationalisation mis en œuvre par l’organisation au début des années 1980 ? Répondre à ces questions nécessite tout à la fois d’analyser les causes et/ou les objectifs de cette régionalisation, mais surtout ses modalités pratiques et ses différentes dimensions. Après avoir observé les conditions et circonstances de la création de ces organisations par le PKK, nous nous intéresserons aux relations qu’elles entretiennent les unes avec les autres et à leur structuration à l’échelle régionale, qui apparaît très intégrée. L’observation des agendas politiques des différents partis permettra enfin de montrer leur relative autonomie : si l’objectif principal de la transnationalisation était de soutenir le PKK dans sa lutte contre l’Etat turc, la régionalisation apparaît davantage comme la tentative de constituer un pôle idéologique régional regroupant des entités relativement libres de leurs actions.

Un environnement contraignant qui impose des adaptations

Il paraît d’abord nécessaire de rappeler que la dynamique de régionalisation suit de quelques mois le 11 septembre 2001 et les redéfinitions sécuritaires que cet événement a impliquées : rapprochement turco-iranien pour lutter contre l’Organisation des Moudjahidin du peuple iraniens et le PKK au début de l’année 2002 et poursuite de la coopération turco-syrienne contre le PKK, débutée en 1998. Par ailleurs, les Etats-Unis évoquent dès novembre 2001 une intervention en Irak, ce qui signifie que le PKK, pour la première fois de son histoire, n’a plus aucun allié parmi les Etats de la région : le système de diplomatie parallèle mis en évidence par Hamit Bozarslan3 ne peut dès lors plus fonctionner. A cela s’ajoutent de véritables craintes concernant le caractère transnational de l’organisation puisque l’Union européenne menace d’inscrire le PKK sur sa liste des organisations terroristes, ce qui sera effectif en mai 2002. Le contexte politique est donc particulièrement contraignant pour l’organisation d’Öcalan, qui doit tout à la fois repenser sa stratégie et s’adapter à ce nouvel environnement.

Parallèlement, à partir de 1996-1997, le PKK intègre de plus en plus de Kurdes d’Iran et d’Irak, ce qui s’explique notamment par la déception de certains segments de la population kurde à l’égard des partis traditionnels : PDK et UPK au Kurdistan d’Irak, PDKI et Komalah (Comité) au Kurdistan d’Iran. Si le PKK, hébergé par Damas entre 1982 et 1998, avait permis de canaliser les revendications kurdes en Syrie dès le début des années 1990, de nombreux Kurdes de ce pays victimes d’une nouvelle répression rejoignent le Mont Qandil4 après 1998-1999. Le premier processus de régionalisation – qui n’est pas sans précédent dans l’histoire kurde – peut ainsi être assimilé à la diversification progressive de l’origine des Kurdes au sein du PKK5.

Enfin, le début des années 2000 correspond à un moment crucial de redéfinition des objectifs politiques et des modalités de lutte du PKK, après la capture d’Öcalan en 1999. Il n’est plus alors question d’indépendance6 ou d’autonomie des régions kurdes de Turquie : les revendications articulent le concept de « civilisation démocratique » et d’« Union démocratique du Moyen-Orient », qui deviendront à partir de 2003 le projet de Confédération démocratique du Moyen-Orient. Ces aménagements idéologiques accompagnent et permettent de légitimer le renoncement à la lutte armée, dans l’objectif du passage à une lutte strictement politique qui dépasserait donc les frontières territoriales de la Turquie et inclurait toutes les parties du Kurdistan.

Le PÇDK, le PYD et le PJAK sont fondés dans ces circonstances. Si le PÇDK s’appuie sur la présence déjà ancienne du PKK au Kurdistan d’Irak, le PYD se forme en 2003 comme le successeur du PKK en Syrie et subit à ce titre la répression du gouvernement syrien, notamment après les émeutes de Qamishli en 2004. Il cherche aussi à marginaliser ses challengers Rêkeftin (Concorde) et Al Wifaq (l’Entente), qui avait fait sécession en 2004 et 20057. Enfin, c’est Osman Öcalan, le propre frère d’Abdullah, qui aurait participé à la création du PJAK en Iran. En 2005, un groupe nommé « Comité pour la réorganisation du PJAK » fait sécession et s’installe au Kurdistan d’Irak sous le nom d’Union démocratique du Kurdistan. La même année, certains membres de ce groupe font à leur tour sécession et créent une éphémère « alliance kurde »8. Dans tous les cas, les ailes favorables au PKK restent majoritaires. Par ailleurs, même si le PYD et le PJAK sont passés ultérieurement à la lutte armée et si le PÇDK dispose dès juillet 2002 d’une force armée, tout porte à croire que ces partis ont à l’origine des objectifs essentiellement politiques, dans le sillage du PKK et de sa nouvelle stratégie.


Une structuration fortement intégrée

Dans le cadre de la transnationalisation de l’organisation PKK, de nombreux cadres sont envoyés en Europe après le deuxième congrès (1982) afin d’encadrer les sympathisants, les mobilisations et plus généralement les populations kurdes immigrées. La branche européenne du parti est ainsi placée sous la tutelle directe du centre basé en Syrie : dans les années 1990, il n’était pas rare qu’un cadre du parti en Allemagne reçoive directement des ordres d’Öcalan sur son téléphone mobile au cours d’une manifestation.

Les différents partis kurdes d’Irak, d’Iran et de Syrie se disent quant à eux indépendants du PKK et affirment n’avoir que des affinités idéologiques avec lui. Pour autant, l’analyse démontre leur réelle intégration au sein du dispositif organisationnel du PKK. Ainsi, le PÇDK, le PYD et le PJAK sont tous membres du KCK (l’Union des communautés du Kurdistan), organisation à vocation régionale qui a remplacé le KKK (Union des organisations du Kurdistan). Or le KCK est une organisation dotée d’un parlement (le Kongra-Gel) qui chapeaute toutes les organisations de la mouvance PKK et dont le président est… Abdullah Öcalan lui-même. Quel est alors le degré d’autonomie des membres du KCK ? L’exemple du Parti de la femme libre du Kurdistan (PAJK), qui se déclare désormais « indépendant » du PKK tout en restant membre du KCK, montre une réelle intégration politique et militaire à l’organisation historique d’Öcalan9.

Au-delà de ces caractéristiques institutionnelles, un certain nombre d’éléments incite à croire à la dépendance du PÇDK, du PYD et du PJAK vis-à-vis du PKK. Ainsi, les HPG (Forces de défense du peuple, aile militaire du PKK) et les HRK (Forces du Kurdistan de l’Est, aile militaire du PJAK) sont toutes deux basées sur le Mont Qandil, au Kurdistan d’Irak. On sait aussi que le PÇDK ravitaille régulièrement (en vivres ou en argent) les forces militaires du PKK et du PJAK, et que des membres du PÇDK sont toujours présents aux funérailles de guérilleros du PKK… Et quand le PYD prend le contrôle militaire d’une ville ou d’un village du Kurdistan de Syrie, le drapeau que l’on hisse n’est pas la bannière kurde mais le drapeau du PKK (combiné parfois à celui du PYD).

Dans le même sens et au delà des affinités idéologiques existant entre elles, on peut parler de mimétisme institutionnel entre les quatre organisations : le PÇDK, le PYD, le PJAK et le PKK possèdent la même structuration organisationnelle, avec une branche politique, une branche armée, une organisation dédiée aux femmes, une branche jeunesse, etc. Pour ce qui est du terrain européen, on sait également que les manifestations du PÇDK et du PYD étaient organisées dès 2003 par les associations légales pro-PKK.

Enfin, il est notable que les cadres dirigeants des différents partis étaient presque tous membres du PKK dans les années 1990. Ainsi, les commandants qui encadrent les guérilleros kurdes du PYD sont d’anciens cadres de l’ARGK (Armée populaire de libération du Kurdistan, ex-branche armée du PKK devenue HPG)10 et le représentant du PYD en Europe était en 2004 un ancien cadre de la guérilla en Irak. De même, certaines sources affirment que les forces armées du PYD (YPG, Unités de défense du peuple) auraient au départ été constituées de 500 à 1 000 combattants du PKK venus début 2011 du Mont Qandil11. L’observation de nombreuses trajectoires individuelles est éclairante et montre des circulations similaires. Ainsi en est-il par exemple de Viyan Karox (Viyan Soran ou Leyla Weli), qui s’est immolée par le feu pour protester contre les conditions de détention d’Öcalan le 1er février 2006 : née à Süleymaniye (Kurdistan d’Irak) en 1981, elle rejoint le PKK en 1997 ; en 2002, elle participe à la coordination du PÇDK tout en encadrant également le TJAK (Mouvement des femmes libres du Kurdistan), la branche féminine du PÇDK. Elle est ensuite élue membre du Kongra-Gel (le parlement de l’ex-KKK) et chargée de la coordination du PJAK. Elle revient enfin au sein des HPG (forces du PKK), est élue au Conseil de l’organisation, participe au Comité pour la renaissance du PKK (après ses changements de noms successifs) puis aux travaux de l’organisation militaire féminine du PKK (YJA-Star, Union des femmes libres) avant d’être envoyée dans la région d’Haftanin (Kurdistan de Turquie) où elle s’immolera par le feu12

Le processus de régionalisation ressemble bien à la transnationalisation du PKK du début des années 1980, avec de réelles velléités d’encadrement, de contrôle et d’homogénéisation. Pourtant, si la mise en pratique du « confédéralisme démocratique » d’Abdullah Öcalan doit être l’objectif premier des organisations, les agendas politiques et les objectifs des ces dernières ne sont pas strictement similaires, ce qui permet de nuancer l’idée que la régionalisation du PKK ne serait qu’une déconcentration sans décentralisation.

Des objectifs politiques convergents mais des agendas relativement indépendants

Lorsqu’on étudie les processus de transnationalisation du PKK au cours des années 1980 et 1990, tous les indices montrent que les organisations évoluant dans l’espace européen n’ont qu’un seul objectif : soutenir et défendre la guérilla au Moyen-Orient13. En bref, il s’agit de financer l’organisation, de recruter des jeunes pour la guérilla et de mobiliser l’opinion publique et les gouvernements européens contre l’Etat turc, tandis que la guérilla occupe le terrain militaire au Moyen–Orient. Il existe ainsi une véritable division du travail militant. Les plus grandes vagues de mobilisations en Europe (1982-1983, 1987-1988, de 1993 à 1995 et enfin 1998-1999) ont eu lieu quand le PKK ou son chef étaient en grande difficulté au Moyen-Orient. On a donc pu mettre en évidence une instrumentalisation directe de la branche européenne par l’organisation mère14.

A première vue, on peut se demander s’il n’en est pas de même en ce qui concerne la régionalisation du PKK, qui utiliserait les autres organisations pour atteindre ses propres objectifs. On observe ainsi que les débuts de l’action armée du PJAK contre l’Iran coïncident avec la reprise des affrontements armés systématiques entre le PKK et l’armée turque en 2004. Le PKK aurait également pu utiliser des anciennes bases du PJAK en Iran pour mener des actions militaires contre des objectifs turcs en août 2012. Pour autant, la lutte armée du PJAK n’a jamais eu pour objectif de soutenir le PKK vis-à-vis de la Turquie, et son lancement semble surtout répondre à l’ouverture d’opportunités politiques et militaires liées à la doctrine Bush du « Grand Moyen-Orient » et à l’importance accrue de la question du nucléaire iranien sur la scène internationale. Le cessez-le feu signé en août 2011 entre le PJAK et l’Iran est d’ailleurs plus ou moins bien respecté depuis deux ans et demi, alors que l’arrêt des hostilités entre le PKK et la Turquie n’interviendra qu’en mars 2013.

En ce qui concerne le PYD, les observateurs ont souvent souligné l’ambivalence du parti de Salih Muslim vis-à-vis du gouvernement syrien : une certaine tolérance à l’égard du régime aurait permis de faire pression sur la Turquie tout en soutenant le PKK. L’élection du Docteur Bahoz (un Kurde de Syrie partisan d’une politique assez pragmatique avec Bachar el-Assad) à la tête des HPG du PKK en 2007 est un élément également avancé pour expliquer pourquoi le PYD se montrait très mesuré vis-à-vis du régime syrien. Il apparaît pourtant que de véritables tensions existent au sein du PYD sur la question des relations que ce dernier doit entretenir avec le PKK15. Le parti ne peut se mettre la population kurde de Syrie à dos et il ne peut être que le relais du PKK. La question de son maintien au sein de la mouvance PKK pourrait se poser si cette tutelle commençait à lui nuire. La situation est identique pour le PÇDK, privé de scrutin en 2009 et qui a obtenu 6% des voix aux élections législatives organisées au Kurdistan d’Irak en septembre 2013, mais qui reste sans doute plus dépendant du PKK que ses autres organisations sœurs.

Les logiques qui président à la régionalisation du PKK semblent assez différentes de celles de sa transnationalisation : les différents partis pro-PKK en Iran, Irak et Syrie possède leur propre agenda qui ne vise pas en premier lieu à soutenir le PKK dans sa lutte contre l’Etat turc. Alors qu’il existait une véritable division du travail militant entre les branches moyen-orientale et européenne du PKK (avec l’utilisation d’un répertoire d’action propre à chaque espace), il semble ici que chaque organisation a aujourd’hui développé un répertoire d’action très proche de celui du PKK et s’inscrit davantage dans une logique de mimétisme que dans l’idée de constituer une force d’appoint.

Il est en fait remarquable que la constitution de ce « pôle PKK » répond elle-même à une politique d’influence régionale menée par le Kurdistan Regional Government (KRG, Gouvernement régional du Kurdistan) et le PDK (Parti démocratique du Kurdistan) de Barzani depuis la chute de Saddam Hussein. Ainsi, le TCK (Mouvement de la jeunesse kurde de Syrie), de même que l’ENKS (Conseil national kurde de Syrie) sont tous deux soutenus par le PDK. Et des réfugiés syriens ont été entraînés dans la région d’Erbil par les forces militaires du PDK afin de constituer un bras armé de l’ENKS visant à concurrencer les YPG. L’accord d’Erbil signé le 11 juillet 2012 entre le PYD et l’ENKS, sous l’égide de Barzani, a aussi pu être lu comme une tentative de rapprocher les deux organisations et de distendre les liens qui unissent le PYD au PKK. De même que nous avions dit qu’il existait une mouvance PKK en Turquie, il semble qu’il faille aujourd’hui parler au Moyen-Orient d’un pôle PKK à vocation hégémonique et qui concurrence les velléités elles aussi monopolistiques du PDK.

Il apparaît au final que si la transnationalisation et la régionalisation peuvent prendre certaines formes communes, les deux processus sont différents et doivent être distingués. L’analyse montre également, contre les interprétations téléologiques développées par le PKK lui-même, que la régionalisation n’a pas été planifiée pour s’adapter rationnellement à une situation anticipée depuis 2002. En fait, un certain nombre de contraintes ont conduit le PKK à se transformer, à développer une nouvelle stratégie qu’il a adaptée de manière incrémentale à l’évolution de la situation au Moyen-Orient. C’est ainsi que s’est développée une nouvelle mouvance PKK à l’échelle régionale, qui procède d’une gouvernementalité souple et relativement décentralisée.

Sigles

ARGK : Artesa Rizgariya Gele Kurdistan, Armée populaire de libération du Kurdistan (ancienne branche armée du PKK)
ENKS : Encumana Niştmanî ya Kurd li Sûriyê, Conseil national kurde de Syrie (Syrie, pro-PDK)
HPG : Hêzên, Parastina Gel, Forces de défense du peuple (ex-ARGK, branche armée du PKK)
HRK : Hezên Rojhilata Kurdistan, Forces du Kurdistan de l'Est (Iran, branche armée du PJAK, pro-PKK)
KADEK : Kongreya Azadî û Demokrasiya Kurdistanê, Congrès pour la liberté et la démocratie au Kurdistan (nom du PKK de 2001 à 2003)
KCK : Koma Civakên Kurdistan, Union des communautés du Kurdistan (ex-KKK, pro-PKK)
Kongra-Gel : Kongreya Gelê Kurdistanê, Congrès du peuple kurde (parlement du KCK, pro-PKK)
KRG : Kurdistan Regional Government, Gouvernement régional du Kurdistan (Irak, dirigé par le PDK)
KKK : Koma Komalên Kurdistan, Union des organisations du Kurdistan (ancien KCK, pro-PKK)
PAJK : Partiya Azadiya Jin a Kurdistan, Parti de la femme libre du Kurdistan (pro-PKK)
PÇDK : Parti Çareseri Demokrati Kurdistan, Parti pour une solution démocratique au Kurdistan (Irak, pro-PKK)
PDK : Partîya Demokrata Kurdistan, Parti démocratique du Kurdistan (Irak)
PDKI : Partîya Demokrata Kurdistan –Iran, Parti démocratique du Kurdistan – Iran (Iran)
PJAK : Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê, Parti de la vie libre du Kurdistan (Iran, pro-PKK)
PKK : Partiya Karkerên Kurdistan, Parti des travailleurs du Kurdistan
PYD : Partiya Yekîtiya Demokrat, Parti de l’union démocratique (Syrie, pro-PKK)
TCK : Tevgera Ciwanên Kurd, Mouvement de la jeunesse kurde (Syrie, pro-PDK)
TJAK : Tevgera Jinên Azadîxwazên Kurdistanê, Mouvement des femmes libres du Kurdistan (Irak, branche féminine du PÇDK, pro-PKK)
UPK (ou YNK) : Yekîtîya Niştimanîya Kurdistan, Union patriotique du Kurdistan (Irak)
YPG : Yekîneyên Parastina Gel, Unités de défense du peuple (Syrie, branche armée du PYD pro-PKK)
YJA-Star : Yekîtiya Jinen Azad-Star, Union des femmes libres (branche féminine des HPG, branche armée du PKK)

  • 1. C’est à dire la diversification des territoires étatiques dans lesquels une organisation opère.
  • 2. Unlu, Murat, « New PKK organizations in Turkey, Iraq, Iran and Syria to unify Kurds », Turkish Daily News, 3 septembre 2002.
  • 3. Bozarslan, Hamit, La question kurde. Etats et minorités au Moyen-Orient, Paris, Presses de Sciences Po, 1997, pp. 311-331.
  • 4. Massif montagneux du Kurdistan d’Irak sis à la frontière avec l’Iran et la Turquie et où sont situées les bases du PKK.
  • 5. Entre 2004 et 2008, plus du quart des 754 combattants du PKK tués ne sont pas originaires de Turquie (2% sont d’origine irakienne, 9% d’origine iranienne, et 15% d’origine syrienne). Cf. Akkaya, Ahmet A. et Jongerden, Joost, « The PKK in the 2000s. Continuity through breaks ? », in Casier, Marlies et Jongerden, Joost, Nationalisms and politics in Turkey. Political Islam, Kemalism and the Kurdish Issue, Oxford et New York, Routledge, 2011, p. 157.
  • 6. Les revendications d’indépendance avaient déjà été abandonnées dès 1993, même si les discours internes au parti conservaient une certaine ambivalence.
  • 7. Tejel, Jordi, Syria’s Kurds. History, Politics and Society, Oxford et New York, Routledge, 2009, p. 79.
  • 8. Ahmadzadeh, Ashem et Stanfield, Gareth, « The Political, Cultural, and Military Re-Awakening of the Kurdish Nationalist Movement in Iran », The Middle East Journal, Vol. 64, n°1, 2010, p. 25.
  • 9. Grojean, Olivier, « Théorie et construction des rapports de genre dans la guérilla kurde de Turquie », Critique internationale, n°60, 2013, p. 21-35.
  • 10. Quesnay, Arthur et Roussel, Cyril, « Avec qui se battre ? Le dilemme kurde », in Burgat, François et Paoli, Bruno, Pas de printemps pour la Syrie. Les clés pour comprendre les acteurs et les défis de la crise (2011-2013), Paris, La Découverte, 2013, pp. 144-157.
  • 11. International Crisis Group, « Syria’s Kurds: A Struggle Within a Struggle », Middle East Report, n°136, 22 janvier 2013, p. 2.
  • 12. http://www.hezenparastin.com/tr/news/news_78.html
  • 13. Même si la branche européenne - et plus précisément allemande - du PKK a parfois pu être en désaccord avec son organisation mère établie en Syrie, notamment en 1995, quand des négociations directes ont été menées entre le PKK et les services de renseignement allemands, et s’autonomiser partiellement et temporairement.
  • 14. Grojean, Olivier, « Bringing the Organization Back in : Pro-Kurdish Protest in Europe », in Marlies Casier et Joost Jongerden (dir.), Nationalisms and Politics in Turkey, op. cit., pp. 182-196.
  • 15. International Crisis Group, « Syria’s Kurds: A Struggle Within a Struggle », Middle East Report, n°136, 22 janvier 2013, p. 21.
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