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19.12.2022

Une étudiante de l'École d'affaires publiques reçoit un prix pour son mémoire

Manon Fortemps à la remise des prix à Lille (crédits : DR)

Chaque année, une cinquantaine d’étudiants choisissent de rédiger un mémoire dans le cadre de leur semestre hors-les-murs à l'École d'affaires publiques. Ils s'engagent ainsi dans un cursus qui leur permet d'approfondir leur expertise dans un domaine de politique publique qui les intéresse particulièrement, tout en bénéficiant d'un soutien pédagogique et méthodologique durant leur seconde année de Master.

Cette expérience permet à des étudiants de découvrir une réelle appétence pour le monde de la recherche, à l’instar de Manon Fortemps, diplômée en 2022, qui s’est vue remettre un prix par la Société Française de l’Évaluation pour son mémoire, lors d’une cérémonie qui s’est tenue à Lille le 17 novembre 2022. Témoignage.

POURRIEZ-VOUS DÉCRIRE VOTRE PARCOURS UNIVERSITAIRE ET NOUS EXPLIQUER LA RAISON QUI VOUS A MOTIVÉE À RÉDIGER UN MÉMOIRE ?

Je suis titulaire du Master politiques publiques, spécialité Economics and Public Policy, de l’École d’affaires publiques de Sciences Po. C’est lors de mon année d’échange à l’Université de Georgetown (Washington DC) que j’ai découvert l’économie du développement. Pendant mon séjour à Washington DC, j’ai assisté à de nombreuses conférences sur l’aide au développement, la pauvreté et les inégalités dans les États fragiles, et les politiques de solidarité internationale. Être immergée dans une capitale qui abrite les institutions au cœur de l’architecture financière internationale pour le développement telles que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, m’a fait prendre conscience du paradoxe central de l’aide au développement. Les populations les plus pauvres et dépendantes de l’aide au développement se situent dans des pays dans lesquels les conflits, l’instabilité politique et la corruption, paralysent les flux de l’aide internationale. Mon mémoire était l’occasion d’étudier en profondeur les critères d’allocation de l’aide au développement.

POURRIEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOTRE SUJET D'ANALYSE ET DE SA CONTRIBUTION AU CHAMP DE L'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES ?

Mon mémoire porte sur l’“Évaluation de la politique et des institutions nationales (CPIA)” et sa relation avec les volumes d’aide au développement reçus par les pays en développement. Le CPIA a été développé dans les années 2000 par la Banque Mondiale pour aider l’institution dans son attribution de l’aide au développement. Mon mémoire révèle d’une part que les flux d’aide au développement reçus par un pays sont positivement corrélés avec son score CPIA, et d’autre part, que les volumes reçus sont d’autant plus élevés que le pays a obtenu un bon score dans la section du CPIA qui évalue la stabilité politique et à la bonne gouvernance. Concrètement, cela confirme que la Banque Mondiale fait office d’institution normatrice dans l’écosystème du développement et que le critère du CPIA a rapidement été repris par de nombreuses organisations publiques et privées pour l’allocation de leur aide au développement. Par ailleurs, la prime à la stabilité politique et à la bonne gouvernance pose la question de la pertinence de l’utilisation du CPIA dans un contexte où les trois quarts des individus en situation d’extrême pauvreté se situent dans des pays fragiles et en conflit, caractérisés par l’instabilité politique et la mauvaise gouvernance.  

DANS QUELLE MESURE LA RÉDACTION DE VOTRE MÉMOIRE A-T-ELLE ENRICHI VOTRE EXPÉRIENCE ACADÉMIQUE ET VOTRE INSERTION PROFESSIONNELLE?

La rédaction d’un mémoire était une chance unique de me familiariser avec la recherche en sciences sociales et d’améliorer ma rigueur méthodologique. Pendant l’écriture de mon mémoire, j’ai rejoint le comité d’aide au développement de l’OCDE, ce qui m’a permis d’enrichir mes recherches et de rencontrer des chercheurs et praticiens impliqués dans l’aide au développement. La rédaction d’un mémoire m’a également transmis une passion pour la recherche que j’entends cultiver puisque je suis actuellement en processus de candidature en doctorat. 

PARLEZ-NOUS DU PRIX DU MÉMOIRE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’EVALUATION, ET DE SA CONTRIBUTION AU CHAMP DE L’ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES ?

La Société Française de l’Évaluation (SFE) a récompensé mon mémoire dans la catégorie “Réflexion sur les pratiques évaluatives”. La SFE a pour mission de contribuer au développement de l’évaluation et de promouvoir son utilisation dans les organisations publiques et privées. Cette vocation s’inscrit dans la lignée du mémoire de l’École d'affaires publiques, puisque celui-ci a pour objet de formuler des recommandations de politiques publiques fondées sur une recherche scientifique rigoureuse et approfondie. La cérémonie de remise des prix, organisée pendant les Journées Françaises de l'Évaluation, était l’occasion de rencontrer des chercheurs et praticiens et d’échanger sur les thèmes de l’évaluation et du développement. J’encourage tous les étudiants qui se lancent dans l’aventure du mémoire à candidater à ce prix, afin de permettre à leurs travaux d’avoir un impact concret sur le champ de l’évaluation des politiques publiques. 

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