Un an à Bangalore : la 3A de Mathilde Rinchet à la National Law School of India

Je souhaitais découvrir un pays encore largement inconnu pour moi, dont je n’avais qu’une perception partielle à travers des lectures portant sur le droit des femmes, le système des castes ou encore les conflits au Cachemire. J’étais convaincue que ces problématiques ne pouvaient être saisies qu’en les approchant sur le terrain, en dialoguant avec celles et ceux qui les vivent au quotidien.

Plus largement, je ressentais le besoin de confronter ma pensée à une autre manière de concevoir le monde. L’Inde, pays à la richesse culturelle, religieuse et philosophique remarquable, difficile à appréhender de l’extérieur, représentait pour moi une opportunité intellectuelle et humaine inestimable. 

Sur le plan personnel, étant passionnée de montagne, je voyais dans la proximité de l’Himalaya et du Népal un terrain idéal pour explorer des espaces naturels qui m’attiraient depuis longtemps. 

La National Law School of India est classée comme étant la première faculté de droit d’Inde. Les cours proposés vont de l’équivalent de la première année de licence au doctorat. Comme à Sciences Po, il est obligatoire pour les étudiants de première et de deuxième année de suivre, en plus des cours de droit, des cours d’économie, de sociologie ou encore d’histoire.

En tant qu’étudiante en échange, j’ai pu bénéficier d’une grande flexibilité quant au choix de mes enseignements. J'ai pu choisir des cours provenant de l’ensemble du syllabus, tout niveau confondu, ce que j’ai fortement apprécié. 

Mes cours préférés ont été ceux de sociologie et de science politique portant sur les partis politiques en Inde.

Le premier ressemblait beaucoup à ceux de Sciences Po, avec des thématiques similaires (socialisation, inégalités…), tout en intégrant des spécificités indiennes comme le système des castes ou le concept de tribes. Chaque notion était abordée à travers des auteurs occidentaux et indiens, ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant.

Le second m’a permis de mieux appréhender le système des partis politiques en Inde en étudiant leur histoire, fonctionnement et en s’intéressant aussi bien à des partis nationaux que régionaux. 

Je dirais que cette année en Inde a développé mon sens de l’adaptation et ma “débrouillardise”. Ayant souvent voyagé seule en Inde et plus généralement en Asie, j’ai pu me retrouver dans des situations improbables (barrage brisé à cause d'inondations lors d’un trek, hospitalisation, se retrouver seule au commissariat en Inde…).

Au contact de personnes du monde entier, j’ai aussi pu pratiquer mon anglais avec des interlocuteurs anglophones, ou non, et ouvrir mon esprit à différentes cultures. 

Je suis partie en Inde avec l’ambition de développer mon projet professionnel de devenir journaliste. J’espérais y filmer et produire des documentaires, mais ce projet s’est heurté à certaines limites liées au contexte local. J’ai néanmoins pu créer et animer un podcast sur l’actualité indienne au sein de l’Alliance française de Bangalore.

Rêvant depuis petite d’intégrer l’École de journalisme de Sciences Po, j’ai eu le temps pendant cette année d’avancer sur ma préparation du concours écrit et oral de cette école, que j’intégrerai à la rentrée.

À l’avenir, je souhaite continuer à voyager, notamment en Asie du Sud et en Asie centrale, pour y réaliser des documentaires et devenir correspondante de presse, notamment en Inde !