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27.10.2015

Sciences Po et le Louvre racontent l'avenir

Dans le cadre de l’exposition du musée du Louvre “Une brève histoire de l’avenir”, trois professeurs de Sciences Po explorent les différentes facettes de la notion d’avenir dans nos sociétés modernes, sous les angles divers des sciences sociales, de l’histoire de l’art et de l’histoire politique. Trois conférences à ne pas manquer : 

Le fracas de l’Histoire, Lévi-Strauss le vit dans une biographie épousant le long XXe siècle et ses épisodes de tourment : l’exil pendant les années de la Seconde guerre mondiale où il est proscrit par les lois antijuives. Face à ces extrêmes, il oppose la science (notamment anthropologique) mais aussi, dans un rapprochement audacieux, la mythologie amérindienne, la « pensée sauvage », comme ordonnancements du monde. Si par goût et par ethos professionnel, il est habité par un ou plutôt des passés (la préhistoire, la Renaissance, le XIXe siècle), il les vit moins comme des âges d'or que des étincelles pour faire exploser les certitudes d'aujourd’hui. Faire ressortir l'archaïque dans le présent, c'est être activement contemporain. C'est ce qui ressort des dernières interventions de l'anthropologue dans le domaine des nouvelles parentalités, de l'art, des rapports entre les hommes et la nature. C'est aussi, au-delà des illusions de notre modernité, ce qui dessine l'horizon d'un humanisme véritablement réconcilié.

> Étudiants et membres de la communauté scientifique de Sciences Po : des places gratuites vous sont offertes, à réserver ici.

Les artistes ne prévoient pas l’avenir en tant que devins  mais  ils donnent une forme à ce qui n’est pas encore admissible par leurs contemporains. Ainsi, au tournant des années 1800, au moment où l’Europe s’enlise dans les guerres napoléoniennes, Goya et Géricault ont tout imaginé de ce qui nous trouble dans les représentations des conséquences de la guerre et jusqu’aux plus actuelles. Goya imposa les premières images des populations civiles prises dans la tourmente de l’histoire et Géricault peignit pour la première fois les sentiments du soldat anonyme perdu, à l’écart de la bataille. À tous égards, ces deux artistes sont les pionniers de ce que nous sommes aujourd’hui, nous, si attachés à la paix, non pas en vertu de notre sagesse improbable, mais en raison du calcul des conséquences de la guerre qui rapporte toujours moins qu’elle ne coûte.

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La conférence porte sur les  expériences, après la deuxième guerre mondiale, d’une destruction du futur ; une rupture entre passé, présent et futur que l’on retrouve dans les écritures de certains intellectuels dont Hannah Arendt et Lewis Mumford.  On verra ensuite comment une évacuation du futur en tant qu’espace politique et morale, décrit par ces philosophes, semblait permettre une colonisation du futur par  l’invention de certaines formes de prédiction (la théorie des jeux rationnels, les simulations, les panels d’experts) dans le contexte de la guerre froide. Enfin on s’intéressera à la réémergence de l’idée du futur comme une espace utopique à la fin des années 60 avec l’émergence des formes alternatives de prédiction qui se base sur la pédagogie radicale, le social work, la psychanalyse et la modélisation des valeurs. 

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Des lectures par les étudiants de Sciences Po

À ne pas manquer non plus, les étudiants de 2ème année du Collège universitaire de Sciences Po, issus des ateliers d’écriture et de théâtre, vous proposent : 

  • le vendredi 27 novembre à 19h00, une lecture publique de nouvelles écrites par les élèves à partir des oeuvres de l’exposition « Une brève histoire de l’avenir ».
  • le vendredi 4 décembre à 19h00, une lecture publique de textes littéraires et poétiques, classiques et contemporains, sur le thème de la liberté.

Ces interventions sont encadrées par les enseignants, Alexandre Lacroix, écrivain, et Stanislas Roquette, comédien, et s’intègrent dans le programme « Les jeunes ont la parole » du Musée du Louvre. Elles se dérouleront dans l’espace Wei-Wei à l’intérieur de l’exposition.

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Légende de l'image de couverture : collection de la New York Historical Society © The New York Historical Society