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23.04.2018
“J’ai passé deux mois à étudier les favelas à São Paulo”
Bruno Ramdjee a été lauréat du prix Max Lazard lors de sa dernière année à Sciences Po en 2016, ce qui lui a permis de passer deux mois et demi à São Paulo pour étudier les favelas. Ce prix, souvent méconnu des étudiants, permet de financer un projet personnel à l’international.
Bruno Ramdjee, vous êtes parti en 2016 à São Paulo pour étudier l’accès au soins des populations des favelas grâce à la bourse Max Lazard de Sciences Po. Comment vous est venue l’idée de ce projet ?
Le sujet du droit à la santé a toujours été très présent dans mon cursus. Avant d’entrer à Sciences Po, j’avais déjà commencé des études de médecine et je suivais également des études en droit. En arrivant à Sciences Po, j’ai donc tout naturellement choisi la filière “santé et protection sociale” du master en Affaires publiques. C’est dans ce cadre que j’ai découvert le système juridique brésilien qui est très différent de celui qu’on connaît. Là-bas, la santé est vue comme un droit de l’homme : tout individu a accès aux soins gratuitement. C’est ce qui m’a amené à aller là-bas une première fois pour étudier au Centre de recherche en droit de la Santé de São Paulo (CEPEDISA). Et c’est à l’occasion de ce séjour que j’ai eu envie de revenir pour étudier les favelas.
Concrètement, comment s’est déroulé votre séjour ? Qu’avez-vous fait ?
Je suis parti deux mois et demi à São Paulo, sur le terrain, aux côtés des “agents communautaires de santé”. Ce sont des professionnels qui font le lien entre les centres de santé et la population des favelas en allant à la rencontre des gens pour les encourager à aller consulter et à se soigner. C’est grâce à eux que j’ai pu rentrer dans les favelas et voir comme cela fonctionne. Grâce à ce séjour, j’ai pu mûrir mon sujet de thèse sur la protection constitutionnelle du droit à la santé. Enfin, humainement, c’était également très intéressant : c’était la première fois que je me retrouvais ainsi en immersion dans une nouvelle culture, avec une langue que je ne connaissais pas du tout, dans un milieu social très différent… et un contexte politique et démocratique particulier.
Qu’est-ce que le prix vous a apporté ?
Le prix m’a permis de le faire ! Il a financé le billet d’avion et le logement. Sans cela, cela aurait été impossible financièrement pour moi. Je suis aujourd’hui dans le jury du prix et j’encourage les étudiants à candidater. L’idée du prix, c’est vraiment de faire quelque chose d’un peu extraordinaire, de vivre une expérience. Il n’y a pas de restriction, cela peut être un peu de tout : une idée de reportage vidéo, l’étude de forages pétroliers, etc. La seule exigence est l’ouverture d’esprit et une démarche intellectuelle et personnelle sincère.
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Candidatez au prix Max Lazard (jusqu’au 30 avril)