Festival "Visions for the Future" : 22 étudiants de bachelor invités à la LSE

Mon projet de recherche porte sur la pauvreté numérique à laquelle les femmes migrantes peuvent être confrontées.

Les travaux de Gayatri Chakravorty Spivak ont été déterminants pour ma recherche. Son approche postcoloniale des questions liées au genre est éclairante et donne à réfléchir, en particulier dans sa conception de la connaissance située, qui résonne vraiment avec la question de l'inclusion numérique.

J'ai abordé la question de la fracture numérique en mettant l'accent sur les personnes les plus exposées. Contrairement aux idées reçues, il ne s'agit pas simplement d'une question de génération ou d'âge, mais plutôt d'une question sociale et de genre. Les femmes migrantes, qui sont disproportionnellement plus vulnérables à la précarité économique, qui n'ont pas accès à l'éducation, et qui sont invisibilisées par les politiques publiques, se trouvent plus exposées à l'anxiété numérique et au manque d'accès aux appareils.

J'ai donc voulu souligner la pertinence d'une approche horizontale de l'enseignement des compétences numériques, de leur intégration dans les cours de langue, mais j'ai également cherché à aller au-delà de la simple réduction de la fracture en considérant l'inclusion numérique comme un moyen d'émancipation, notamment par le biais de pratiques d'externalisation à vocation sociale.

J'ai présenté une analyse comparative de la manière dont la protection du patrimoine et la sobriété énergétique peuvent être conciliées, avec comme étude de cas la région transfrontalière du Rhin supérieur (France, Allemagne, Suisse).

Cette analyse s’inscrit dans la continuité du cursus de Sciences Po, en particulier des enseignements sur la dimension territoriale de la gouvernance transfrontalière.

Je pense notamment au cours “Élaboration d’une stratégie pour le développement équilibré des territoires entre la France et le Grand-Duché de Luxembourg” au cours duquel nous avions été amenés à conduire recherches et entretiens.

Pour la méthodologie, l’attention à l’articulation entre la sphère des réflexions théoriques sur l’analyse des politiques publiques et celle d’études de terrain ancrées dans la dimension locale et dans la recherche d’une documentation de première main m’ont été très utiles.

Ma présentation était assez unique. J'ai partagé les résultats de mon Grand écrit (produit dans le cadre de mon Parcours Civique) consacré à l’éducation par l’art, fondé sur un projet que j’ai animé au Pérou. Ce projet, mené auprès de jeunes en refuges, visait à favoriser leur développement personnel et professionnel à travers des pratiques artistiques.

Ma présentation prenait la forme d’une performance poétique accompagnée d’un reportage vidéo retraçant l’évolution du projet sur trois ans. J’y ai abordé la problématique du manque d’accès à une éducation de qualité pour les populations vulnérables. Ma proposition centrale consistait à combler cette lacune par des programmes holistiques de développement créatif et artistique. Les résultats ont montré que l’expression artistique peut constituer un levier éducatif puissant, favorisant l’autonomisation, l’engagement et l’apprentissage.