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05.06.2021
Fariba Adelkhah : deux ans sans liberté
2 ans de privation de liberté : le 5 juin 2021 marque le deuxième anniversaire de l’arrestation en Iran de Fariba Adelkhah et Roland Marchal, chercheurs du centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI).
Si Roland Marchal a été libéré le 20 mars 2020, Fariba Adelkhah demeure, depuis deux ans, “privée de liberté sur la seule base de ses travaux universitaires,” selon le comité de soutien à la chercheuse qui le souligne dans une tribune à l’occasion de ce triste anniversaire.
Fariba Adelkhah a été condamnée le 16 mai 2020 à cinq ans de prison pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » et « propagande contre le système » politique de la République islamique d’Iran. Après un an et quatre mois d’incarcération à la prison d’Evin, au cours de laquelle elle a mené une grève de la faim de 49 jours conjointement avec l’universitaire australienne Kylie Moore-Gilbert aussi incarcérée en Iran, elle a pu bénéficier le 3 octobre 2020 d’une permission de sortie et a regagné son domicile à Téhéran où elle est assignée à résidence, sous contrôle d'un bracelet électronique.
“Vu de loin, cela peut sembler être un régime de privation de liberté moins sévère. Vécu de près, tel n’est pas forcément le cas : c’est sortir des murs d’une prison pour retrouver ceux d’un périmètre de 300 mètres qu’elle ne pourra pas franchir pendant trois ans encore” écrit le comité de soutien : “Mais c’est surtout, pour Fariba, être encore privée de sa vie affective et professionnelle depuis deux ans pour la seule et unique raison qu’elle a exercé son métier d’anthropologue en toute intégrité scientifique.”
Fariba Adelkhah a été nommée “Femme scientifique de l’année 2020” le 15 décembre dernier, recevant le Prix Irène Joliot-Curie décerné par le Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche pour l'ensemble de ses travaux de recherche en anthropologie et science politique.
Sciences Po et les autorités françaises continuent de tout mettre en œuvre pour que Fariba Adelkhah soit définitivement libérée sans condition.
Avec le comité de soutien, rappelons-le : “À travers elle, c’est chacune et chacun d’entre nous qui est attaqué(e) car, comme l’écrit Fariba Adelkhah dans l’un de ses derniers papiers, « la recherche est l’abreuvoir de la liberté »”.
Free Fariba !
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