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07.08.2015

Des Beaux-Arts au ballon solaire

Julie Dautel et Cédric Tomissi
Julie Dautel

Diplômée en design objet, Julie Dautel a imaginé avec Cédric Tomissi un ballon photovoltaïque capable d’alimenter en électricité des populations sinistrées. Récompensé par de nombreux prix, ce projet a rejoint l’incubateur de Sciences Po. Rencontre avec Julie Dautel.

En quoi consiste le projet Zéphyr ? Comment est-il né ?

Zéphyr est un kit énergétique 100% autonome, prenant la forme d'un ballon photovoltaïque captif qui réceptionne et distribue l’énergie solaire. En moins d’un mètre cube au sol, Zéphyr produit l’équivalent en énergie solaire de ce qu’un groupe électrogène classique permet.

La genèse, c’est un concours de projets étudiants auquel nous avons participé avec Cédric Tomissi, avec qui j’ai co-fondé Zéphyr. Le concours portait sur les énergies du futur. Nous avons commencé à réfléchir à la façon dont l’énergie est consommée dans le monde et nous avons choisi l’humanitaire, un contexte drastique avec énormément de besoins et peu de solutions innovantes. Mais Zéphyr peut être utile pour tous les lieux isolés et les personnes ayant choisi de vivre "hors réseau".

Quel est votre parcours académique ?

J’ai suivi un cursus à l’École Supérieure des Beaux-Arts du Mans. En quatrième année, je suis partie ensuite six mois en échange aux Pays-Bas. Puis j’ai entamé un master en Arts Décoratifs à Paris, tout en terminant mon cursus aux Beaux-Arts. C'est ainsi que j'ai rencontré Cédric Tomissi, lors de notre quatrième année. Et en septembre 2014, j’ai intégré le master en Communication de l’École du management et de l'innovation de Sciences Po.

Pourquoi avoir rejoint Sciences Po en master ?

Je voulais faire un master complémentaire à mes études en design, pour me préparer à gérer un projet comme Zéphyr. Je suis la communicante du projet donc j’apprends grâce au master tous les outils dont je vais avoir besoin : la communication, la stratégie de marque, les relations médias. Mais cela m’apporte aussi énormément de compétences pour le démarrage de l’entreprise et sa gestion.

​Votre projet Zéphyr a déjà reçu un nombre considérable de prix. En quoi ce master peut-il être utile au projet ?

Ce master propose des cours de gestion d’entreprise qui me sont très utiles. Les enseignements de sciences sociales se révèlent aussi très riches. Ils aident à garder l’esprit ouvert sur la façon dont fonctionne la société. C’est très intéressant de réfléchir à la manière dont on communique autour d’un projet en fonction des différentes cibles. Par exemple, j’ai trouvé le cours sur la cartographie des controverses passionnant : on travaille par petits groupes, on est amené à rencontrer des intervenants très différents. Et on produit des livrables très proches de ce que j’ai pu faire auparavant dans mon parcours.

​Comment votre formation antérieure vous aide-t-elle dans ce parcours ?

Avec ma formation en design produit, j’ai appris à formaliser un projet et des idées : c’est déjà de la communication. Après un petit temps d’adaptation à Sciences Po, je me suis aperçue qu’il y avait beaucoup de liens entre ces parcours : il faut apprendre à être créatif et à trouver des concepts. J’ai également suivi des cours d’entreprenariat grâce à Sciences Po Entrepreneurs, et Zéphyr a rejoint l’incubateur de Sciences Po.

​Qu’apporte l’incubateur de Sciences Po ?

Cela va nous permettre d’être accompagné dans le domaine juridique et comptable, et dans la recherche de financements. L’intérêt, c’est aussi de  faire partie d’un réseau d’entrepreneurs : on peut comparer nos problématiques et échanger là-dessus. On se sent moins isolés !

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