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04.09.2018

Deux héroïnes donnent leur nom à des amphis

Les étudiants auront bientôt cours en amphithéâtre Simone Veil ou Jeannie de Clarens : pour la première fois, Sciences Po donne le nom de deux femmes à des amphithéâtres. Un hommage à deux diplômées au parcours exceptionnel, qui prend place parmi ses nombreux engagements en faveur de l’égalité femmes-hommes.

La cérémonie d'inauguration s'est déroulée mardi 4 septembre à Sciences Po : 

Simone Veil (1927-2017), figure politique majeure, icône de la lutte pour les droits des femmes, mémoire de la Shoah

Au 28, rue des Saints-Pères, l’amphithéâtre Caquot portera désormais le nom de Simone Veil, l’une des plus illustres diplômées de Sciences Po décédée en juin 2017. Elle y entre à 18 ans, en octobre 1945, moins de six mois après son retour des camps d'extermination, où sont morts presque tous les membres de sa famille. Elle vit trois années d’études “heureuses et fortes” dans la section Service Public, une des plus masculines dans une institution qui ne compte alors que 20% de femmes. Elle obtient son diplôme en 1948, à 21 ans, bien décidée à entrer dans la vie professionnelle une fois que son mari - Antoine Veil, rencontré à Sciences Po - aura terminé l’ENA. Elle le fera quelques années plus tard : reçue au concours de la magistrature en 1956, elle devient secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature en 1970, puis ministre de la Santé en 1974. Elle fait adopter la même année la loi dépénalisant le recours à l’avortement, devenant une icône de la lutte des femmes pour leurs droits. Première présidente du Parlement européen (1979 - 1982) Simone Veil est également une figure politique majeure de la construction européenne. Elle œuvra également toute sa vie pour la transmission et la mémoire de la Shoah. Élue à l’Académie française en 2008, elle est décédée en juin 2017 et a fait son entrée au Panthéon en juillet 2018.

> Lire le portrait complet sur www.sciencespo.fr

 

Jeannie de Clarens (1919-2017), l’espionne-interprète, héroïne de la Résistance

Née en 1919, Jeannie Rousseau, fille de diplomate brillante et polyglotte, étudie à Sciences Po de 1937 à 1940 en section Finances Privées et en sort première de sa promotion. À Dinard où sa famille s’installe après la débâcle, sa maîtrise de l’allemand lui ouvre une carrière d’interprète qui fera d’elle l’une des espionnes les plus talentueuses (et méconnues) de la Seconde Guerre mondiale. En Bretagne, puis à Paris où elle est de retour en 1941, elle transmet les informations récoltées auprès des autorités allemandes grâce à son habile travail de traductrice, et se fait recruter en 1942 au service du réseau Alliance de la Résistance. Sous le nom de code “Amniarix”, elle signe l’un des plus grands exploits du réseau : ce sont ses renseignements qui permettent aux Britanniques de retarder la mise au point des bombes volantes allemandes V1 et V2. Arrêtée une première fois à Rennes en janvier 1941 puis relâchée, elle poursuit ses missions de renseignement à Paris avant d’être arrêtée une seconde fois  en avril 1944 et déportée à Ravensbrück où elle se distingue par des actes de rébellion et dont elle est rapatriée un an après en avril 1945. Après la guerre, elle épouse Henri de Clarens et poursuit une carrière de traductrice pour des organisations internationales, témoignant à de rares occasions sur son passé. Elle est titulaire de la Médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre, et avait été élevée au rang de Grand officier de la Légion d’honneur en 2009. Elle est décédée à 98 ans le 23 août 2017.

> Découvrir son histoire sur www.sciencespo.fr 

Les actions de Sciences Po pour l’égalité femmes-hommes

Nommée parmi les 10 “champions universitaires” du programme de l’ONU HeForShe, Sciences Po s’engage pour faire avancer l’égalité entre les femmes et les hommes à travers de nombreuses actions : ateliers professionnels pour prévenir les inégalités et combattre le sexisme, recommandations pour les enseignants, journée de la parentalité le 28 mars 2018, actions de sensibilisation par les clubs étudiants, etc. Retrouvez tous nos engagements.

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Légende de l'image de couverture : @Sandrine Gaudin/ Sciences Po