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11.12.2025
Politisation de l’environnement et naturalisation du politique
À propos de cet événement
Du 11 décembre 2025 à 10:00 au 12 décembre 2025 à 18:15
Sciences Po - 1 pl. Saint-Thomas-d'Aquin
Organisé par
CERI- FASOPOAujourd’hui, l’essor des enjeux environnementaux survient alors que les arguments légitimant les choix politiques sur la base de leur supposé caractère « naturel » sont redécouverts. Les ordres de recomposition politique et idéologique véhiculent ainsi des processus croisés de politisation de la nature et de naturalisation du politique qui annoncent peut-être un basculement politique mais également un basculement épistémique, qui interpelle la place que la vérité prend à l’heure actuelle comme principe de légitimation par excellence. La Rencontre annuelle 2025 du REASOPO s’efforcera d’en démêler les fils en partant de situations contemporaines concrètes, sans s’interdire d’en faire l’archéologie dans la mesure où les débats actuels trouvent souvent leurs origines dans des disputes philosophiques et religieuses beaucoup plus anciennes.
Jeudi 11 décembre, Sciences Po, Salons scientifiques
Mots d’ouverture : AFD (Camille Laporte), CERI-Sciences PO/CNRS (Stéphanie Balme), comité de rédaction de SPC (Irene Bono, Béatrice Hibou, Françoise Mengin)
Fondée en 2008 par le FASOPO, Sociétés politiques comparées. Revue européenne d’analyse des sociétés politiques (SPC) est une revue scientifique en ligne à comité de lecture, bilingue (français et anglais) et interdisciplinaire, qui parait deux fois par an (avril et novembre). Elle vise à développer l'étude des phénomènes sociaux et politiques dans une perspective comparative inspirée de la sociologie historique du politique, revendiquant une conception décloisonnée des sciences sociales. Elle promeut la réflexion comparative non pas entre cas, mais entre questions et problématiques, ce qui conduit à définir les enjeux et les méthodes de recherche pour comprendre une situation empirique spécifique en la mettant en perspective avec des phénomènes apparemment très éloignés, que ce soit par l'aire culturelle ou par l'époque historique. Depuis 2025 son éditeur est Firenze University Press.
Structurée autour de dialogues entre auteurs, lecteurs et archives de la revue, cette rencontre vise à mettre en évidence les éléments qui caractérisent l’approche intellectuelle de SPC : une attention particulière portée aux sociétés non européennes, notamment africaines, asiatiques et latino américaines, dans le refus d’une analyse fondée exclusivement sur les canons des aires culturelles, et la valorisation de la contribution que l’étude des sociétés dites du "sud" peut apporter à la compréhension des sociétés européennes.
https://oaj.fupress.net/index.php/spc/
- « Encore la guerre. Du trauma psychique au militantisme, une analyse politique » de Jean-Pierre Warnier (université Paris-Descartes) discuté par Louise Guttin-Vindot (Centre d’histoire, SciencesPo)
- « Lieux abandonnés et fabrique de la mémoire. Sur les traces du Centre de documentation sur la guerre psychologique à kinmen (Taiwan) » d’Alexandre Gandil (D2iA, Université Bordeaux Montaigne) discuté par Judith Audin (CNRS-Prodig)
- « Penser le moment actuel en Tanzanie avec SPC », intervention d’Emma Hunter (Université d’Edinburgh) à partir d’archives de SPC
Avec le soutien :




Ouverture de la REASOPO en partenariat avec l’African Program de Sciences Po
The Waste Commons/ De l’ordure à l'or dur
La fermeture des décharges à ciel ouvert et l’interdiction de la récupération des déchets sont des mesures essentielles pour moderniser les villes du monde entier. The Waste Commons/ De l’ordure à l'or dur explore les transformations radicales liées à la fermeture imminente de la décharge de Dakar, au Sénégal, et les vies qui en dépendent. Le documentaire suit le charismatique Zidane, la pionnière Adja et leur communauté de récupérateurs de déchets, qui luttent pour défendre leur univers soigneusement construit et leur droit à la gestion des déchets.
Projection du film en présence de la réalisatrice Rosalind Fredericks (NYU).
> https://www.thewastecommons.com/ (à propos du film)
> https://vimeo.com/1017988635?fl=tl&fe=ec (bande-annonce en français)
Introduction par Laurent Fourchard (CERI-SciencesPo)
Commentaires et ouverture du débat avec Côme Salvaire (LAM, Sciences Po Bordeaux), Alice Carchereux (GSI-Université de Genève et CERI-Sciences Po Paris) et Patrick Belinga (FNS, CERI-Sciences Po Paris).
Vendredi 12 décembre, Sciences Po, Salons scientifiques
Mot d’ouverture : Irene Bono (Université de Turin)
Aujourd’hui, même si les arguments varient d'une situation politique à l'autre, les forces conservatrices élaborent des représentations qui ont en commun de faire de la nature un nouvel argument de vérité, exacerbant de ce fait la polarisation entre positions inconciliables. Que font ces représentations de la nature à leurs agendas politiques, à leurs styles de gouvernement et à leurs arguments de légitimation ? Quelles sont les questions qui sont soustraites du jeu politique lorsque les autorités gouvernent « au nom de la nature » ou « dans l’intérêt de la nature » ? Comment leurs représentations de la nature s’articulent-elles avec leur prédilection pour les paradigmes d’action qui privilégient le marché comme dispositif « naturel » ? Il s'agira de comprendre comment les questions environnementales sont abordées politiquement dans une cohabitation tout sauf évidente entre place accordée à la nature et foi dans la naturalité du marché.
Introduction par Jean-François Bayart (Chaire Yves Oltramare-IHEID, Genève)
Michał Kozłowski (Université de Varsovie), Ahmet Insel (İletişim), Gabrielle Saumon (université de Limoges), Hamza Meddeb (Carnegie Middle East Center)
L'impératif de la protection de l’environnement et celui de la sauvegarde des peuples autochtones sont souvent présentés comme deux questions qui se renforcent mutuellement. Les peuples autochtones sont présentés comme les gardiens de la nature par excellence, et leurs savoirs sont considérés comme essentiels pour sa conservation. Cependant, quand l’autochtonie est revendiquée en tant que statut attribuant des droits de contrôle d’un territoire, on observe plutôt une naturalisation des rapports entre groupes ou identités sociales différents. Qui sont les acteurs qui portent ces instances ? Quelle est la tension entre la définition de la nature et celle de l’autochtonie ? En quoi la (ré)invention de l’autochtonie contribue-t-elle aux définitions de la nature ? Comment ces définitions se répercutent-elles, en dernière instance, sur les façons d’approcher les questions environnementales ?
Introduction par Armando Cutolo (Université de Sienne)
Peter Geschiere (Université d’Amsterdam), Thomas Fouquet (CNRS), Beatrice Ferlaino (Université de Turin), Lorenza Fontana (Polytechnique de Turin)
Vendredi 12 décembre, Sciences Po – Salle K011 (après-midi)
Les politiques climatiques constituent aujourd'hui un élément central de la transformation des États. Elles opèrent des changements dans le rapport des centres étatiques aux périphéries, par exemple dans le cadre de politiques de lutte contre la déforestation, mais aussi dans les relations entre gouvernants et bailleurs dans les États sous régime d'aide, ou encore les concurrences internes aux États. Cette table ronde interroge ces changements, en les approchant comme un élément majeur du rapport entre pouvoir politique, globalisation et territoires.
Introduction par Zakaria Kadiri (Université Hassan II de Casablanca)
Jacobo Grajales (université Paris I), Sophie Russo (CERI-Sciences Po Paris), Rozenn Diallo (LAM, Sciences Po Bordeaux), Camille Popineau (CESSP, Université Paris I)
La description du monde par des chiffres et des statistiques sophistiquées a structuré la formation des appareils d’États contemporains, y compris dans les pays dits « en développement ». Les chiffres constituent à la fois un vecteur et un révélateur de la manière dont les sociétés se gouvernent et sont gouvernées. Étudier ces dispositifs techniques, les conventions sur lesquelles ils s’appuient et les dynamiques de pouvoir qui les traversent est un moyen fécond pour comprendre la manière dont s’articulent au quotidien les dimensions sociale, politique et économique de l’activité humaine, au moins depuis la période coloniale, voire dans l’histoire longue. Cette table ronde abordera les enjeux de la mise en chiffres de l’environnement par différents angles : la quantification de la biodiversité, des apports et des coûts de l’extraction minière, ou encore des processus de mise en transparence de la gestion
des ressources naturelles par les États.
Introduction par Boris Samuel (IRD-Imaf)
Florent Bédécarrats (IRD, université St Quentin-en-Yvelines), Guillaume Bagayoko (CERAPS, université de Lille), Daniel Enama (ENTPE, Université de Lyon)
Liens vers les programmes complets :
- Sociétés politiques comparées. Revue européenne d’analyse des sociétés politiques, 11/12/2025, 10H-13H : Programme complet
- XIVème Rencontre Européenne d’Analyse des Sociétés Politiques, 11-12/12/2025 : Programme complet







Légende de l'image de couverture : Peinture de André Derain (crédits : André Derain - Creative Commons )
À propos de cet événement
Du 11 décembre 2025 à 10:00 au 12 décembre 2025 à 18:15
Sciences Po - 1 pl. Saint-Thomas-d'Aquin
Organisé par
CERI- FASOPO