[Les lundis du CEVIPOF] Le pouvoir municipal entre déclin et réinvestissement politique

Les Lundis du CEVIPOF réunissent personnalités politiques, chercheurs et journalistes.

Après une première séance intitulée "Les communes, leurs maires et les élections municipales : état des lieux", cette seconde édition thématique des "Lundis du CEVIPOF" consacrée aux élections municipales 2026 a pour thème :  Le pouvoir municipal entre déclin et réinvestissement politique.

La table ronde réunit :

• Luc Rouban, chercheur CEVIPOF 
• Edmond Jorda, maire de Sainte Marie la Mer (Pyrénées-Orientales) et Président de l'Association des Maires des Pyrénées
• Bastien Scordia, journaliste au Monde

Modératrice : Anne Muxel, directrice déléguée du CEVIPOF, directrice de recherche émérite CNRS

Entrée libre sur inscription

Par Luc Rouban

On sait que les maires restent les seuls élus à bénéficier d’un capital de confiance important au
regard de celui qui est accordé aux élus nationaux, européens voire aux autres catégories d’élus
locaux. Le maire incarne la proximité et l’écoute comme la bonne gestion du moins dans les
communes de petite taille. Les élections municipales de 2026 vont cependant s’inscrire dans une
double perspective politique.
La première tient à la rétraction des finances publiques et aux difficultés budgétaires qui vont
mécaniquement renforcer le rôle des intercommunalités qui prennent de plus en plus en charge la
gestion des affaires quotidiennes. Ce renforcement de l’échelon intercommunal dissocie la vie
démocratie locale de l’action publique locale. On peut donc enregistrer, au-delà de l’hommage rendu au rôle des maires, une mise en cause de leur légitimité et un rapport dégradé avec les citoyens. Le maire apparaît de plus en plus dépendant de pouvoirs extérieurs et condamné à la gestion des petits problèmes.
La seconde, tient à la crise démocratique sans précédent que connaît la Vᵉ République. Le maire
devient dès lors l’objet d’un réinvestissement politique. Celui-ci est double. Les élections de 2026
vont servir aux partis politiques radicaux comme LFI ou le RN à démontrer leur ancrage territorial et
aux partis modérés à définir des rapports de force avant l’élection présidentielle de 2027. Mais
l’échelon municipal vient également relancer la question du modèle républicain unitaire alors que la
demande de diversification et de différenciation territoriale est devenue forte.