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07.06.2011
De l’Ecole libre du 19ème au Sciences Po du 21ème
À propos de cet événement
Le 07 juin 2011 de 11:00 à 12:30
“Sciences Po dans la mondialisation”, par Francis Vérillaud, directeur adjoint, directeur des affaires internationales et des échanges.
« Sciences Po est certainement une des institutions universitaires les plus originales de France. Cette place singulière, l’école la doit à son histoire ».
Pierre Rain, Jacques Chapsal,
L’Ecole libre des sciences politiques / Pierre Rain.
Notice centre d’histoire
* L’Ecole libre des sciences politiques naît en février 1872. Quatre-vingt-neuf élèves et auditeurs s’inscrivent lors de cette première année. Une trentaine suit régulièrement les cours de l’historien Albert Sorel et de l’économiste Paul Leroy-Beaulieu. A l’origine de cette initiative, un homme de 36 ans, Emile Boutmy, qui l’année précédente a entrepris la rédaction d’un projet de réforme de l’enseignement supérieur et la création d’une faculté libre de sciences politiques. La chute de l’Empire, la défaite de la France et la Commune mobilisent des hommes de science tel Ernest Renan, Hippolyte Taine ou Anatole Leroy-Beaulieu autour de Boutmy. L’ancien ministre François Guizot apporte son soutien actif. Des financiers et des industriels participent à la constitution du patrimoine. L’initiative d’Emile Boutmy cristallise alors la volonté de réforme qui touche à la société et à l’état nouvellement républicain. L’Ecole libre se donne pour mission de former l’élite dirigeante de la nation.
Ainsi, en marge des facultés de droit et des lettres se développe un enseignement humaniste et pragmatique. Le séminaire est introduit de même que l’étude systématique des sociétés modernes contemporaines. L’Ecole s’installe en 1879 dans l’Hôtel de Mortemart sis rue Saint-Guillaume. La liste des enseignements s’enrichit de matières nouvelles, l’histoire constitutionnelle comparée, l’étude des législations commerciales, etc. Le corps enseignant s’étoffe. Emile Boutmy, Albert Sorel, Anatole et Paul Leroy-Beaulieu sont rejoints par Elie Halévy. Très vite, les hauts fonctionnaires sont sollicités pour transmettre leur expérience et leur pratique. Conseillers d’Etat, Ministres en exercice, régent de la Banque de France viennent dispenser leurs enseignements à un public toujours plus nombreux. Les étudiants viennent rue Saint-Guillaume compléter leurs études juridiques ou littéraires et bon nombre d’entre eux passent les concours de la haute administration.
Aux innovations pédagogiques, Boutmy ajoute une coopération universitaire internationale. Des bourses permettent d’organiser des échanges d’étudiants. De grands noms de l’université sont invités comme le philosophe russe Vladimir Soloviev.
Emile Boutmy meurt en 1906, il est remplacé par Anatole Leroy-Beaulieu. A son décès en 1912, Eugène d’Eichtal, ancien vice-président du conseil d’administration du Chemin de fer du Midi et membre de l’Institut, devient le troisième directeur de l’Ecole.
En 1945, l’Ecole libre des sciences politiques est nationalisée. Elle donne naissance à la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et à l’Institut d’études politiques (IEP). Parmi les anciens élèves de l’Ecole libre, citons Marcel Proust, Pierre de Coubertin, François Mitterrand.