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10.03.2015

Sauver les médias : un nouveau modèle pour le XXIème siècle

Julia Cagé, professeur au département d’économie de Sciences Po, s’attaque avec son dernier ouvrage : Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie - à un sujet des plus épineux. Face à la crise qui touche aujourd'hui les médias, elle propose un nouveau modèle économique.

Dans le monde entier, pas un seul média n’est épargné par la crise engendrée par la gratuité du numérique.  Les contenus originaux se raréfient, les rédactions sont exsangues, l’information n’est que survolée en ligne et les journaux n’arrivent pas à monétiser leur audience sur le web auprès des annonceurs, qui leur préfèrent Google ou Facebook. Tous les médias cherchent à survivre, à se réinventer, à se diversifier. En vain.

C’est à partir de ce constat, basé sur une étude approfondie des médias français et américains, que Julia Cagé propose un nouveau modèle économique. Il s’agirait  de créer un statut radicalement nouveau, celui de « société de média à but non lucratif ».

À mi-chemin entre le statut de fondation – les sommes investies le seraient une fois pour toutes et ne pourraient être récupérées – et celui de société par actions, il permettrait de repenser le partage entre capital et pouvoir. Ainsi, les plus gros actionnaires verraient leur pouvoir limité : au-delà de 10 % du capital, leurs droits de vote n’augmenteraient que pour un tiers avec leur apport en capital. Parallèlement, se développeraient des opérations de financement participatif (crowdfunding) et les sommes investies par les particuliers pourraient être défiscalisées.  Outre que cela apporterait des ressources supplémentaires aux médias, ce type de financement permettrait de mieux garantir l’indépendance de l’information.  

Un modèle qui mérite que l’on s’y penche, tant une société sans média est une société sans oxygène.

Normalienne, titulaire d’un doctorat de l’université de Harvard, Julia Cagé est également membre de la Commission économique de la nation.

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Légende de l'image de couverture : © Emmanuelle Marchadour