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22.02.2024
Jad Hammani, Promotion 2019
POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOTRE PARCOURS ACADÉMIQUE ? COMMENT EST NÉ VOTRE INTÉRÊT POUR LA SOCIOLOGIE ?
Après mon bac, j’ai fait le bachelor de Sciences Po, dans le programme Europe-Afrique. J’ai eu la chance d’avoir en première année deux excellents professeurs en sociologie en cours magistral (Pierre François) et en conférence de méthode (Arthur Jatteau). J’ai ensuite profité de mon année à l’étranger pour m’intéresser à d’autres pans de la sociologie plus en profondeur, notamment la sociologie de l’économie.
QUEL EST L’ENSEIGNANT·E OU L’ENSEIGNEMENT QUI VOUS A LE PLUS MARQUÉ ?
J’ai énormément apprécié les cours sur les classiques de la sociologie qui m’ont offert un bagage théorique riche. Par ailleurs, les cours sur la sociologie de l’action publique et sur la sociologie des sciences, au cœur de mon mémoire de master, m’ont vraiment marqué et offert des clefs de compréhension du monde utiles, notamment dans le cadre de la crise Covid.
QUELLE FONCTION OCCUPEZ-VOUS AUJOURD’HUI ?
Je travaille au sein de la Direction générale du Trésor du ministère de l’Économie, au sein de la sous-direction des finances publiques.
QUELLES ONT ÉTÉ LES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA CONSTRUCTION DE VOTRE PROJET PROFESSIONNEL ?
À l ’issue de mon master de sociologie s’est posée la question de l’opportunité de poursuivre mon parcours dans la recherche. À ce moment, je sentais que j’avais besoin d’être davantage proche de la décision publique, en dépit de mon intérêt pour la recherche. J’ai donc décidé, après un deuxième master en affaires publiques, d’entamer une préparation aux concours administratifs. J’ai eu la chance d’être reçu au concours d’administrateur de l’Assemblée nationale et à celui de l’Institut national du service public (anciennement École nationale d’administration), que j’ai rejoint en janvier 2022.
QUELLES ONT ÉTÉ LES CONTRIBUTIONS DE VOTRE FORMATION À LA FONCTION QUE VOUS OCCUPEZ AUJOURD'HUI ?
La formation à la recherche m’a permis d’acquérir une réelle rigueur méthodologique, qui est indispensable dans mes fonctions actuelles. Cette rigueur m’a, plus largement, été utile dans le cadre de ma préparation aux concours. A titre d’exemple, une matière comme le droit public, que l’on retrouve presque systématiquement aux concours, requiert une rigueur comparable à celle attendue dans le monde de la recherche.
S’agissant de compétences techniques, les cours de méthodologie quantitative m’ont été particulièrement utiles dans la suite de mon parcours, à la fois parce que les méthodes quantitatives sont essentielles dans mes fonctions actuelles mais plus largement parce qu’ils m’ont offert une opportunité de comprendre plus finement les nombres qui nous gouvernent aujourd’hui, pour reprendre les termes d’Alain Desrosières et d’Alain Supiot. Il est indispensable de savoir prendre du recul sur cette omniprésence de nombres, de comprendre comment ils sont construits et surtout, de garder à l’esprit que nos concitoyens ne sont pas des chiffres !
AURIEZ-VOUS UN CONSEIL À DONNER À UN·E ÉTUDIANT·E QUI SOUHAITE S'ORIENTER VERS LE SECTEUR D’ACTIVITÉ DANS LEQUEL VOUS TRAVAILLEZ AUJOURD'HUI ?
Lorsque l’on est en master de recherche, on peut avoir tendance à ne pas explorer les chemins alternatifs à la recherche. Faire de la recherche son métier n’est pas un choix anodin et j’invite les étudiants à bien mesurer s’ils prennent cette décision par conviction ou par mimétisme / manque d’alternatives.
Pour ceux qui veulent se lancer dans la préparation des concours administratifs, s’ils ont été rigoureux pendant leurs deux années de master, ils disposent d’un avantage certain sur les autres candidats : la fonction publique a besoin de chercheurs !
Enfin, je recommanderais à tous les étudiants de mesurer la chance qu’ils ont de disposer de cours de haut niveau, en particulier en méthodologie qualitative et quantitative : ces compétences seront utiles quel que soit le chemin qu’ils empruntent par la suite.
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