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17.05.2016
“Génération Erasmus” au pouvoir : 3 questions à Sandro Gozi
Sandro Gozi, secrétaire d’État italien aux affaires européennes - et enseignant à Sciences Po depuis une quinzaine d'années - donnera une conférence le 18 mai 2016 sur le thème de son dernier livre, intitulé Génération Erasmus. Ils sont déjà au pouvoir (éd. Plon). Dans cet ouvrage, il met en lumière l'arrivée d'une nouvelle génération de dirigeants, anciens Erasmus comme lui, qui renouvellent les perspectives d'avenir pour l'Union. Entretien.
Vous avez étudié à Bologne, Paris, Londres, et appartenez donc à cette “Génération Erasmus”, aux côtés de jeunes dirigeants européens actuels tels que Manuel Valls, Emmanuel Macron ou Alexander Stubb. Comment définiriez-vous cette “génération” ?
Sandro Gozi : C'est une génération qui a pleinement bénéficié des opportunités que l’Union européenne a su lui offrir : la liberté de circulation, une monnaie commune unique et la multiplication des échanges entre universités européennes. Une génération de jeunes qui a vu tomber le mur de Berlin et qui croit à la liberté et à la solidarité sur l’ensemble de notre continent. Une génération qui s’engage pour amplifier ces succès et préparer au mieux l’avenir de ses enfants.
Vous considérez les membres de cette Génération Erasmus, qui succède au pouvoir à la génération des Pères Fondateurs de l’Union Européenne, comme des “fils re-fondateurs”. En quoi le fait d’avoir participé à des échanges européens permettrait de mieux refonder l’Europe du futur ?
S. G. : Notre génération Erasmus a vécu le meilleur de l’Europe. La génération des Pères fondateurs avait vécu le pire de l’Europe. Nous leur sommes redevables de leur engagement et des efforts accomplis pendant plus d’un demi-siècle. Ce que nous sommes devenus leur doit beaucoup. Notre responsabilité, maintenant que nous le pouvons, dans différents pays et au sein des institutions européennes, est dès lors évidente : nous devons poursuivre la construction européenne, parce que nous en connaissons mieux que d’autres les nombreux bénéfices.
Pour vous, le principal défi de la Génération Erasmus est de rétablir la confiance entre les citoyens et l’Europe. Comment, en tant que secrétaire d’état aux Affaires Européennes, mettez-vous cela en place en Italie ?
S. G. : La première fonction d’un homme politique est un travail d’explications. Les succès comme les faiblesses de nos institutions européennes doivent être exposés, mis en perspective. Honnêtement. Nous devons annoncer et expliquer les alternatives possibles et leurs conséquences, pour l’Italie comme pour l’Europe. Ensuite, les décisions que je prends et les politiques que nous développons, à Rome comme à Bruxelles, doivent être discutées avec les citoyens. Encore et toujours. Et puis nous devons assumer nos choix et en prendre toute la responsabilité devant nos électeurs. Avec une vision claire de notre détermination, qui pour moi, prend la forme d’une Union européenne renforcée, car mieux à même de répondre aux défis de notre époque.
Assistez à la conférence de Sandro Gozi le 18 mai 2016 à Sciences Po (15 h - 17 h)
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- Sur Sandro Gozi (it.)
- Sur l'ouvrage Génération Erasmus, ils sont déjà au pouvoir