Essor, politisation(s) et reflux du salafisme égyptien. Entretien avec Stéphane Lacroix

Stéphane Lacroixprofesseur associé de science politique à Sciences Po, chercheur au CERI et codirecteur de la Chaire d'études sur le fait religieux, vient de publier, vient de publier Le Crépuscule des saints. Histoire et politique du salafisme en Egypte (CNRS Editions). Il répond à nos questions sur cet ouvrage et plus largement sur le salafisme en Egypte.

Après le 7 octobre
"Le terme « salafisme » désigne tout d’abord une compréhension particulière de l’islam, articulée autour d’un certain nombre de fondamentaux : les salafistes appellent à revenir à ce qu’ils considèrent être une orthodoxie des origines, ancrée dans une lecture littéralisante des textes sacrés, en rupture avec les approches plus rationalisantes du dogme qui ont dominé l’islam depuis l’époque médiévale. Ils nourrissent une hostilité particulière à l’égard des courants non sunnites (le chiisme notamment) mais aussi de la mystique soufie, dans laquelle ils ne voient que superstitions. Ils prônent en outre, dans la vie quotidienne du musulman, la mise en œuvre d’une orthopraxie rigoriste qu’ils considèrent comme conforme à la tradition du Prophète de l’islam et de ses compagnons.

Outre cette compréhension particulière (et jusqu’aux dernières décennies du XXe siècle très minoritaire) de l’islam, le terme « salafisme » désigne aussi le mouvement qui s’est constitué pour la propager. Celui-ci prône, dans les grandes lignes, une « purification » de l’islam (je parle dans mon livre pour désigner la « grammaire d’action » des salafistes de « grammaire de la pureté ») et l’édification de nouvelles générations musulmanes adhérant à cet islam purifié."

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