Ce que l’épidémie de Covid-19 révèle de l’orientalisme de nos catégories d’analyse du politique

21/07/2020

Quel régime est le plus efficace face au Covid-19, la démocratie ou la dictature ? Durant les premières semaines de février, l’existence même de l’épidémie était analysée1 comme découlant presque mécaniquement des caractéristiques autoritaires de la Chine : absence de liberté d’expression d’une part, verticalité bureaucratique du pouvoir d’autre part. La première avait étouffé l’alerte du Dr. Li Wenliang quand la seconde avait freiné la remontée d’informations du pouvoir local vers le pouvoir central, transformant une épidémie locale en pandémie mondiale d’une ampleur inédite. Sur ce fondement, des voix ne cessent de s’élever pour réclamer l’engagement de la responsabilité internationale de la Chine devant la Cour internationale de justice des Nations unies2. Si la convocation du Dr. Li Wenliang au poste de police pour diffusion de fausses rumeurs a été immédiatement dénoncée par la Cour suprême comme caractérisant un abus policier3, cette information a été largement passée sous silence dans la presse occidentale4, en partie parce qu’elle venait nuancer l’argument selon lequel la pandémie serait imputable au système politique autoritaire chinois, en particulier à son régime institutionnalisé de censure.

L'argument est ancien. Il affirme que toute catastrophe dite naturelle est en réalité une catastrophe politique due à un déficit de gouvernance démocratique, à savoir un manque de transparence et de responsabilité des gouvernants, lui-même produit de l’absence de liberté d’expression (dont la liberté de la presse). Cette théorie renvoie notamment aux travaux de l’économiste et philosophe Amartya Sen qui, dans sa thèse publiée en 19815, avance que la famine n’est pas un enjeu de pénurie alimentaire mais un problème politique structurellement imputable à la dictature. En démocratie, affirme-t-il, lorsque l’information circule et que les gouvernants doivent répondre de leurs actes, ces derniers sont tenus de réagir au plus vite, au plus efficace et en transparence pour mettre un coup d’arrêt à un désastre en cours. L’exercice de la liberté d’expression serait ainsi le premier levier d’une action gouvernementale transparente et responsable. Aujourd’hui, dans le sillage de Sen, nombreux sont les chercheurs qui affirment que la démocratie constitue l’ultime remède à la famine6. Dès lors, sur le fondement de telles théories (extrapolées aux catastrophes dites technologiques, dont Tchernobyl est devenu le symbole), il est compréhensible que les démocraties occidentales se soient crues immunisées contre le coronavirus, du fait même de leur « identité » démocratique. 

La notion de démocratie n’est en effet pas qu’une simple catégorie d’analyse (« un idéal-type » à la Weber). Elle fonctionne aujourd’hui largement comme le marqueur identitaire de l’Occident, comme le signifiant de sa quintessence même. En cela, elle fonde le complexe de supériorité de l’Occident vis-à-vis du reste du monde, la démocratie représentant le modèle universel de « fin de l’histoire »7. Dès lors, il n’est rien d’étonnant à ce que les démocraties occidentales s’agacent du fait que la Chine se refuse obstinément à « transiter » vers la démocratie conformément à la prophétie de la démocratie comme fin de l’histoire et de l’Occident comme destin du monde. Devant l’émergence du Covid-19 à Wuhan, les démocraties occidentales ont prôné la supériorité de leur régime politique – avec en arrière-plan le maintien de la croyance en une forme de rationalité démocratique supérieure. Néanmoins, à partir de mars-avril, alors qu’elles sont à leur tour durement touchées par l’épidémie, cette posture révèle son caractère tout autant illusoire que mortifère. 

La démocratie protège-t-elle des épidémies ?

A l’annonce de l’émergence de l’épidémie, en France comme dans de nombreux pays occidentaux, le discours médiatique s’est immédiatement engagé dans une démarche de dénonciation du système politique chinois : éditoriaux, tribunes et débats télévisés ont condamné le décès du Dr. Li Wenliang, « martyr du coronavirus »8, analysé comme un révélateur de « la défaillance » du système chinois9, de son « totalitarisme »10. Les médias n’ont pas hésité à imputer la mort du jeune docteur à son traitement par les autorités chinoises, dénonçant pour certains son « emprisonnement »11, d’aucuns allant même jusqu’à suggérer par association d’idées son assassinat par les autorités12. En d’autres termes, le coronavirus fut traité moins comme une question de santé publique que comme un enjeu de politique étrangère. Fin janvier, l’annonce du confinement chinois renforce encore davantage cette lecture : le lockdown est présenté comme une mesure totalitaire dictée par la nature profonde du régime chinois, plutôt que par la sévérité du problème en termes épidémiologiques. La décision de mettre en résidence surveillée des dizaines de millions de personnes ne fait que renforcer le sentiment de radicale altérité entre l’Europe et la Chine : plus que jamais, il n’était pas question de comparer les deux entités, quand la supériorité de la démocratie se trouvait quant à elle énergiquement réaffirmée13.

Dans un deuxième temps, à partir de mars, alors que la perspective d’un confinement n’apparaît plus si « exotique/archaïque » en Europe et que Wuhan se dirige vers un déconfinement, l’appel à la comparaison s’instaure timidement au sein du débat public, et le ton change : d’abord triomphants, les éditoriaux et tribunes deviennent interrogatifs. S’exprime un doute : l’autoritarisme ne serait-il pas in fine mieux à même de répondre aux crises sanitaires14 ? Si la question désormais est posée, la réponse, invariante, se veut rassurante : non, bien sûr que non15

Enfin, depuis début avril, alors que la Chine signale avoir éradiqué le virus, les démocraties occidentales ont imposé des mesures de quarantaine – celles-ci produisant néanmoins de moindres résultats qu’en Chine: d’après les chiffres officiels, les taux de mortalité sont plus élevés en Europe qu’en Chine. S’opère alors un retour au discours de l’incomparabilité : les chiffres chinois seraient évidemment faux, révélateurs d’une entreprise de « propagande »16, la Chine étant « un système structurellement mensonger »17 et ce, contrairement aux démocraties dont les statistiques seraient par nature sincères et fiables. Ainsi, par manque de données comparables, la comparaison entre démocratie et dictature serait impossible – en plus d’être moralement condamnable. 

Les politiques publiques ne peuvent-elles être comparées qu’entre démocraties ? 

Il n’y a guère de situation qui se prête mieux à la comparaison internationale que celle générée par la pandémie mondiale du Covid-19. John Stuart Mill, l’un des fondateurs de la comparaison qualitative, dresse dans A System of Logic publié en 1843, une typologie des méthodologies comparatives : la méthode dite des « cas semblables » (most similar cases) donnant lieu à un résultat dissemblable et celle des « cas dissemblables » (most different cases) donnant lieu à un résultat semblable. Ces méthodes permettent d’isoler et de tester les variables d’un phénomène donné18

La comparaison Chine-France semble a priori s’inscrire dans la matrice des cas dissemblables : pour le même objectif, à savoir la suppression du virus, deux méthodes différentes, l’une démocratique, l’autre autoritaire. Pourtant, c’est plutôt la configuration « cas semblables » qui s’impose : les deux pays ont utilisé quasiment les mêmes méthodes, le lockdown (confinement), mais avec des objectifs et résultats différents, la Chine se donnant pour objectif la suppression rapide du virus, la France le ralentissement de son passage (l’« aplanissement » de la courbe). Certes, le lockdown a été plus strict en Chine qu’en France, mais peu à peu, avec l’utilisation de drones et de données par cette dernière, l’écart s’est réduit19. Surtout, par certains aspects, le confinement français a été plus contraignant que celui imposé par la Chine : cette dernière n’a confiné qu’une seule province et quelques grandes villes, soit une infime partie de sa population, et ce sans recourir à l’état d’urgence, alors que Paris a imposé un confinement national et a déclaré l’état d’urgence. 

Ainsi, en France, la liberté de la presse a pu être mise au service d’une entreprise collective, presque rituelle, de blâme de la Chine, ce qui semble avoir ralenti plutôt qu’accéléré la réaction du gouvernement. Les effets positifs escomptés de la transparence sur la gestion des catastrophes, transparence qui entraînerait une réaction plus appropriée et efficace – c’est-à-dire, en cas d’épidémie, rapide – des gouvernants n’ont pas été probants. A cet égard, l’absence initiale de réaction face au virus contraste avec la « surréaction » déployée devant le H1N1 en 2009, au taux de mortalité bien moindre que le Covid-19, mais s’étant déclaré aux Etats-Unis, un pays également considéré comme faisant partie des démocraties libérales occidentales. Alors, pourquoi la théorie d’Amartya Sen, appliquée aux épidémies, ne se vérifie-t-elle pas dans le cas du Covid-19 ? 

Du prisme orientaliste de la dichotomie démocratie-dictature 

En 1978, Edward Saïd avait défini, à la suite de Syed Hussein Alatas20, l’orientalisme comme un procédé épistémique au cœur de la domination de l’Occident sur l’Orient, reposant sur une série de stéréotypes essentialisants21. Au prisme orientaliste, l’épidémie de Covid-19 a été interprétée en Occident comme l’émanation dysfonctionnelle, presque méritée, du totalitarisme chinois, davantage que comme un problème de santé publique. Les préjugés sur la Chine, réactivés par le déclenchement de l’épidémie, sont révélateurs des préjugés à l’égard des régimes autoritaires, dont Pékin constitue en quelque sorte le cas d’école empirique22. L’orientalisme du discours politico-médiatique puise sa source dans l’orientalisme de nos sciences sociales. Il figure au cœur de la genèse de la discipline de la science politique comme du droit comparé. Sans remonter aux Grecs, il suffit de citer Montesquieu, qui le premier dans son Esprit des lois établit le despotisme comme la condition « naturelle » de l’Orient, à partir de ses lectures sur le Japon, la Chine, le Siam et l’empire ottoman23

Viennent ensuite John Stuart Mill puis Max Weber, qui, dans le sillage de Montesquieu associent distinctivement liberté, légalité et modernité à l’Occident24. Après la Seconde Guerre mondiale, la transitologie, qui emprunte beaucoup à la théorie de la modernisation dérivée des thèses de Weber, devient le pilier de la politique comparée25. Les régimes non-occidentaux  sont  envisagés comme ayant vocation à « transiter » vers la démocratie. La dichotomie dictature-démocratie devient un nouvel avatar sémiotique de la frontière entre Orient et Occident.  La question centrale, formulée depuis l’Occident, se focalise sur la manière d’ « aider » les pays non-démocratiques à devenir démocratiques, réactivant le mythe de la mission civilisatrice de l’Occident. 

A partir des années 1980, les sciences sociales sont diversement affectées par la révolution que constituent les travaux de Saïd. Si l’orientalisme a un impact majeur sur la discipline de l’anthropologie, il fait une entrée plus feutrée au sein des disciplines de la politique et du droit comparés. L’eurocentrisme est certes dénoncé, mais la comparaison entre les dictatures et les démocraties reste limitée à la mise en exergue de leur profonde altérité. L’orientalisme est adopté avec davantage de facilité dans le champ interdisciplinaire des « aires culturelles », par ailleurs peu valorisé. Si la plupart des aires culturelles sont souvent construites en fonction de leur homogénéité religieuse ou politique – réelle ou fantasmée26 – , ce n’est pas le cas de l’Asie orientale, qui se caractérise par son extrême diversité tant religieuse que politique. 

Peut-on se penser en semblable de la Chine ? Réflexions à partir des pays confucianistes d’Asie orientale

Dans son espace de production des savoirs, au sein de la « communauté épistémique » asiatique, la frontière démocratie-dictature n’est pas utilisée comme une variable première de comparaison des politiques publiques ; de la même manière, le discours politique et médiatique, tel que relayé par les chaînes d’information publiques comme CNA (Singapour) ou CGTN (Chine), n’est pas structuré autour de cette question. En Asie orientale, la comparabilité des démocraties et des non-démocraties est établie prima facie et la comparaison régionale pratiquée à large échelle. 

Cette dynamique de comparaison semble expliquer en partie la grande réactivité des régimes d’Asie orientale, notamment Hong Kong, le Vietnam, Taiwan et Singapour face à la pandémie de Covid-1927. Chacun d’entre eux a pris des mesures contraignantes dès le mois de janvier : contrôles aux frontières, isolement et suivi des personnes infectées par le coronavirus. Aujourd’hui, leurs bilans respectifs ne dépassent pas les 50 morts. Ces résultats ont été obtenus sans état d’urgence ni véritable lockdown28. Qu’ils soient démocratiques et disposent d’une grande liberté de la presse (Taiwan) ou autoritaires avec une presse très contrôlée (Vietnam), ces Etats s’inscrivent dans un référentiel commun à la Chine, que cette dernière représente à leurs yeux un modèle, un repoussoir, un rival ou un concurrent – mais surtout sans que la considération démocratie-dictature n’entre en jeu pour les empêcher de se penser en semblables de cette dernière. 

Durant les premiers temps de l’épidémie, Hong Kong, Singapour et Taiwan n’ont eu de cesse de s’observer mutuellement, de se comparer, de se critiquer, de s’imiter, dans une sorte de compétition pour la médaille de la meilleure gestion épidémique. Et ceci alors que le premier est un régime libéral non-démocratique, le second un régime de facto de parti unique illibéral et le troisième une démocratie libérale. Les comparaisons, inspirations, circulations n’ont pas été neutralisées sous le prétexte que ne peut se « comparer que ce qui est comparable » et qu’une démocratie ne devrait jamais se comparer à une dictature. L’incapacité de la matrice occidentale du comparatisme à intégrer ensemble les différents régimes politiques est d’autant plus problématique qu’eu égard à leur cadre commun de déploiement qui est l’Etat, les régimes, démocratiques ou autoritaires, procèdent fondamentalement de la même manière : en articulant processus de légitimation et processus de répression.

La dichotomie à l’épreuve des faits : contrat social autoritaire et processus de légitimation

Les régimes autoritaires ont longtemps été étudiés sous l’angle uniquement répressif et souvent de façon caricaturale. Depuis une vingtaine d’années, les chercheurs en sciences sociales s’attachent à rattraper le temps perdu en s’intéressant aux modes de légitimation, notamment en analysant les modes de négociation du contrat social autoritaire, producteur de consentement29. Ce dernier repose souvent sur les résultats plus que sur les processus, et notamment sur le développement économique. Cette observation fait écho au large soutien  de la population chinoise à son président Xi Jinping (ou de la population singapourienne à l’égard du Premier ministre Lee Hsien Loong), taux de soutien parmi les plus élevés au monde30

Il en découle que les régimes autoritaires, dont la légitimité, fondée sur le principe méritocratique, repose sur les résultats (output legitimacy), peuvent plus difficilement se permettre de faire preuve d’incompétence face à une gestion de crise que les démocraties dont la légitimité, issue du principe représentatif, repose sur le processus de l’élection (input legitimacy)31. En ce qui concerne le volet répressif, il faut noter que les régimes autoritaires ont moins eu recours à l’état d’urgence face au coronavirus que les démocraties, qui se sont massivement engagées dans cette voie32  – or l’état d’urgence, qui vise précisément à déroger à l’état de droit, considéré comme l’un des marqueurs ultimes de la dichotomie démocratie-dictature33

Ainsi, l’idée longtemps admise qu’il était impossible qu’un scénario apocalyptique de lockdown massif à la chinoise puisse être déclaré en démocratie, où la « transparence » et les flux d’information, combinés à l’existence d’une société civile organisée et mobilisée, seraient autant de leviers pour déclencher l’action d’un gouvernement qui, anticipant qu’il devra « rendre des comptes », ne pourrait être, par nature, que respectueuse des libertés, s’est heurtée à la réalité, révélant l’aveuglement idéologique né du narcissisme de nos catégories politiques. 

La dichotomie comme obstacle épistémologique à l’analyse comparée des politiques publiques

Pourquoi les informations sur ce « virus chinois » n’ont-elles pas alerté à temps les autorités du monde occidental ? A côté des biais cognitifs habituels, les démocraties occidentales n’ont pas pris la mesure du danger du fait de leur représentation d’elles-mêmes comme fondamentalement distinctes de la Chine, appréhendée uniquement au prisme de son régime politique considéré comme totalitaire, dès lors ontologiquement incomparable à la France. L’association de la démocratie à l’Occident et de la dictature à l’Orient dans le cadre de la construction sociale de leur irréductible altérité est un obstacle épistémologique majeur à l’exercice nécessaire de la comparaison internationale. Cette association a eu pour effet de jeter une suspicion d’autoritarisme sur toute « bonne pratique » en provenance d’Orient et de provoquer son rejet, comme l’ont montré l’affirmation initiale de l’inutilité du port du masque et de la dangerosité du contact tracing alors que ces solutions étaient mises en œuvre avec succès dans toute l’Asie, démocratique comme non-démocratique34

Le 24 janvier 2020, lors de son retour d’Israël, le président Emmanuel Macron déclarait : « La dictature est un régime où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature est un régime où l’on ne change pas les dirigeants, jamais ». Une telle méconnaissance du monde au plus haut niveau de l’Etat révèle une faillite, en amont, des catégories construites et analysées par les sciences sociales, enseignées dans les universités et reprises par les médias. Mais les crises sont des moments de fluidité extrême, propices à l’anomie35. C’est ainsi qu’à la faveur de l’épidémie de Covid-19, l’ensemble du dispositif identitaire-idéologique démocratie-autoritarisme/Orient-Occident connaît un ébranlement profond. Si cette crise vient rappeler aux démocraties occidentales que leurs populations ne sont pas moins mortelles que celles des régimes autoritaires non-occidentaux, elle devrait également leur rappeler que la démocratie non plus n’est pas immortelle. Les illusions des régimes démocratiques quant à leur propre invulnérabilité sont en train d’accélérer leur déclin – quitte à emporter dans leur chute l’ensemble du modèle libéral occidental36.

Une autre question émerge alors : plus qu’une ignorance, le maintien de l’incomparabilité des deux catégories ne traduit-elle pas en réalité une volonté de déni ? En d’autres termes, les démocraties occidentales ne craignent-elles pas la comparaison avec les systèmes non-démocratiques et/ou non libéraux orientaux, comme la Chine ou Singapour ? Il est nécessaire de décentrer voire « décoloniser » nos catégories d’analyse du politique pour mettre un terme au complexe de supériorité occidental qui les sous-tendent et les renforcent à la faveur de la réactivation régulière de réductionnismes mystificateurs concernant le « despotisme oriental ». Ceci est d’autant plus urgent que cette contemplation autosuffisante est destructrice : le sentiment d’invulnérabilité des démocraties occidentales a déjà coûté la vie à des centaines de milliers de personnes, alors que les exemples d’Asie orientale prouvent qu’il aurait pu en être autrement. 

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