Participation politique des populations issues de l’immigration asiatique en France (PolAsie, 2020-2023)

 
Responsable(s)

- Hélène Le Bail, chargée de recherche, CNRS, CERI Sciences Po, IC Migrations (general coordination, coordination axe 1)
- Aurore Merle, maîtresse de conférence, Université de Cergy-Pontoise - AGORA (coordination axe 2)
- Vincent Tiberj, Professeur, Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim, IC Migrations (coordination axe 3)

Membres 
- Ya-Han Chuang, chercheuse, CERI Sciences Po, IC Migrations Integer
- Laura Morales, Professeur, CEE-Sciences Po Paris, IC Migrations Integer
- Patrick Simon, Directeur de recherche, Ined, IC Migrations Integer
- Djamel Sellah, doctorant, Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim
- Lun Zhang, Professeur, Université de Cergy-Pontoise - AGORA

Membres associés 
- Augustin Théodore Debsi pinel de la Rotte Morel, masteurant, Inalco
- Cao-Minh Ho, doctorante, INED et Sciences Po Paris
- Nara Keo Kosal, association du Mekong à la Marne
- Kai Yan Ly, diplômée de master, Inalco
- Jean-Alex Quach, diplômé de master, ENSCI
- Anh-xuan Riebeer, étudiante, Sciences Po Paris

A propos

Le projet PolAsie prévoit d’analyser la spécificité de la participation politique en France des Asiatiques et Français d’origine asiatique dans différents domaines (pratiques de vote, participation à des campagnes électorales, trajectoires d’élus, mobilisations politiques et actions collectives au niveau local, etc). Il vise aussi à analyser ces pratiques politiques en évaluant les processus de socialisation politique tels qu’ils interviennent avant la migration, après la migration et au sein des groupes diasporiques.

Le projet de recherche portera une attention particulière aux divergences entre générations. À ce titre on peut noter que les citoyens qui se font le plus entendre sont les premières générations nées en France, qui ont actuellement entre 25 et 35 ans, et qui peuvent être comparées au « mouvement beur » – les enfants d’immigrés nord africains des années 1980. Le projet s’intéressera aussi aux effets des mobilisations collectives apparues depuis 2010 et à la diffusion de nouveaux modes d’action collective. Enfin, l’attention portée sur les processus de socialisation permettra de questionner la continuité entre le pays d’origine et le pays de résidence, et l’influence des espaces sociaux diasporiques transnationaux. En d’autres termes, PolAsie vise à explorer les hypothèses suivantes :

• La population asiatique en France – les immigrés et leurs descendants – vit un tournant générationnel qui transforme sa participation politique et son sentiment d’appartenance (en tant que Français.es et Asiatiques).

• Des actions collectives récentes menées par des Asiatiques en France contre les violences et les discriminations encouragent des formes de participation politique plus classiques aux niveaux local et national (participation dans des conseils municipaux ou régionaux, pratiques électorales, adhésion à un parti, engagement dans des campagnes électorales, etc.)

• Ressource matérielle et symbolique, le pouvoir économique croissant de la Chine (et plus généralement, de la région asiatique) et sa stratégie de promotion d’un modèle alternatif à la démocratie libérale jouent un rôle dans le processus de socialisation politique des immigrés et de leurs descendants. Ces expériences n’excluent toutefois pas d’autres formes d’apprentissage et d’adhésion aux pratiques citoyennes propres aux pays de résidence.

Afin d’explorer la pertinence de ces hypothèses, le projet s’organise autour de trois axes d’enquêtes qui seront menées par une équipe de recherche composée de spécialistes de l’étude de la participation politique, des migrations et de la société chinoise :

Axe 1. Les élus d’origine asiatique. L’étude des pratiques électorales et des carrières politiques documentera la réalité du « vote communautaire », de l’adhésion politique communautaire. Cet axe questionnera aussi le rôle des élus et leur capacité à représenter de manière substantive ce groupe minoritaire (les élus de la diversité).

Axe 2. Citoyenneté locale et politiques de la diversité. Cet axe de la recherche documentera les formes d’action collective de la société civile avec une attention particulière aux exemples récents de violence à l’encontre des populations asiatiques. Il explorera les initiatives de dialogue, de coopération et de confrontation avec les autorités locales ainsi qu’au sein même des communautés asiatiques (solidarité et compétition entre organisations, divisions sociales, générationnelles et de genre). Une attention sera également portée sur les interventions diplomatiques potentielles des pays d’origine et leur acceptation par les groupes diasporiques.

Axe 3. Cultures politiques et socialisation politique avant, après la migration et au sein de la diaspora. Cet axe étudiera les formes d’adhésion aux systèmes politiques (des démocraties libérales aux régimes autoritaires) en prenant en compte des processus complexes de socialisation politique : dans le pays d’origine avant le départ, dans le pays de résidence après l’immigration, ainsi qu’au sein des réseaux de la diaspora.

L’équipe est composée de sociologues, de démographes et de politistes. Elle est construite à partir de la complémentarité entre les chercheurs spécialistes des questions de migrations et de mobilisations asiatiques et des spécialistes des discriminations et des de la participation politique en France. Cinq chercheurs viennent de l’Institut Convergence des migrations qui cofinance les axes 1 et 3.

Type de projet
ANR
Travaux

Chuang, Ya-Han, et Aurore Merle, « Insécurité et (re)négociation des frontières ethno-raciales. Les mobilisations d’habitants chinois contre les agressions en Seine-Saint-Denis », Terrains & travaux, Vol. 39, n° 2, 2021, pp. 87-111.

Partenaires

Retour en haut de page