La spoliation des biens juifs en Bulgarie pendant la seconde guerre mondiale : un état des lieux historiographique

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03/2016

A l’historiographie sur la spoliation des biens juifs en Europe, l’étude du cas bulgare fournit un apport original. La Bulgarie présente en effet une singularité de prime abord irréductible : dans ce pays allié de l’Allemagne nazie, une législation antisémite fut adoptée en janvier 1941, qui posait les cadres de l’aryanisation de l’économie. Pourtant, dans le « vieux Royaume », la dépossession économique des Juifs de citoyenneté bulgare ne préfigura pas leur déportation ; dans les territoires de Yougoslavie et de Grèce occupés, en revanche, spoliation, déportation et extermination furent inexorablement liées. La question de la spoliation pourrait-elle dès lors fournir un angle sous lequel aborder à nouveaux frais l’histoire de cette tragique bifurcation ? Comment interpréter, en particulier, les dynamiques microsociales qui ont sous-tendu la participation à l’accaparement de biens juifs et, parfois de la part des mêmes acteurs sociaux, la mobilisation contre les déportations ? La parution d’un ouvrage pionnier dû à l’historien bulgare, Roumen Avramov, fournit ici l’opportunité de dresser un état de la littérature sur la Shoah et la spoliation en Bulgarie, ainsi que de suggérer des pistes de recherche dans le prolongement de ses travaux.

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