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12.05.2015
L’égalité sous conditions : genre, parité, diversité
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12 May 2015 from 19:00 until 21:00
Réjane Sénac, politiste, chargée de recherches CNRS-CEVIPOF (Sciences Po), membre du comité de pilotage PRESAGE (OFCE-Sciences Po), présente son dernier ouvrage “L’Egalité sous conditions : Genre, Parité, Diversité” (Presses de Sciences Po), préface de Janine Mossuz-Lavau et postface de Joan W. Scott
dans le cadre d’un débat avec :
– Cécile Daumas, responsable des pages Idées de Libération
– Françoise Gaspard, sociologue et historienne
– Monique Orphé, députée PS de la Réunion, vice-présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances à l’Assemblée nationale
Présentation de l’ouvrage
Que disent les usages contemporains de la parité et de la diversité ainsi que les controverses sur la prétendue théorie du genre du principe d’égalité à la française ? En quoi permettent-ils de comprendre la persistance des inégalités sociales et économiques malgré l’égalité proclamée dans le droit ?
En ces temps de crise économique et la défiance politique, il n’existe pas de consensus sur le sens du principe d’égalité, sur ses justifications publiques et sur les moyens à mettre en œuvre pour l’atteindre. L’analyse croisée de rapports, de discours, de données quantitatives et d’enquêtes qualitatives montre qu’en transformant les facteurs d’exclusion, puis de discrimination, en facteur d’inclusion, la promotion de la parité et de la diversité porte une égalité sous conditions de performance de la différence. Inclus.es pour la plus-value de leur singularité, les femmes et les racialisé.e.s sont en effet enjoint.e.s de « performer » leur.s différence.s, au sens à la fois de les rentabiliser et de les théâtraliser.
Les politiques d’inclusion au nom de la richesse des différences ou/et de la mixité ne remettent pas en cause la dimension centrale que joue la complémentarité sexuées et racialisées dans l’ordre politique. Elles l’utilisent au contraire comme une justification et une condition. Elles contribuent ainsi au tournant néolibéral, dans la mesure où elles se réapproprient les approches critiques, en particulier féministes et postcoloniales, allant jusqu’à marchandiser le principe d’égalité.
Afin que l’égalité retrouve une épaisseur politique, n’est-il pas temps de dénoncer cette ruse de la raison néolibérale qui consiste à la paralyser, voire à l’empoisonner, en l’exaltant ?
Biographie: Réjane Sénac, chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po – CEVIPOF, enseigne à Sciences Po. Elle est membre du comité de pilotage du programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre – PRESAGE et du conseil scientifique de l’Institut Emilie du Châtelet. Elle est aussi présidente de la commission parité du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, instance consultative auprès du Premier ministre.
Ses recherches croisent pensée politique et approche cognitive des politiques publiques pour interroger les tensions entre politique d’égalité et politique de l’identité, république indivisible et société de la reconnaissance.
Elle a notamment publié L’invention de la diversité (PUF, 2012), L’ordre sexué – La perception des inégalités femmes-hommes (PUF, 2007) et le « Que sais-je ? » sur La parité (PUF, 2008).