Crisis and Change : the Reinvention of Public Health in France

Le projet "Crisis and Change : the Reinvention of Public Health in France" co-mené par Henri Bergeron reçoit une subvention de la National Library of Medecine...

La National Library of Medecine, affiliée aux US National Insitutes of Health, accorde une subvention au projet "Crisis and Change : the Reinvention of Public Health in France" sur 3 ans. Auparavant, ce projet a obtenu deux financements consécutifs par le Programme Alliance de Sciences Po et l’Université de Columbia.

Ce projet est mené par :

  • Henri Bergeron, sociologue sur les politiques de santé et les transformations des pratiques et de la profession médicale. Il est également Coordinateur scientifique de la Chaire Santé de Sciences Po-FNSP.
  • Constance A. Nathanson, Professeur en Sciences Sociomédicales à la Mailman School of Public Health Heath de l’Université de Columbia.

Objectif du projet

L’objectif principal de ce projet est la reconstruction détaillée des processus sociopolitiques qui ont conduit de la "catastrophe du sang contaminé" à la transformation du champ de la santé publique, celle-ci devenant progressivement, à la fin du XXe siècle, une préoccupation d’importance pour l’Etat français et un secteur de l’action publique particulièrement concerné par l'innovation et le changement social.

Les événements autour de l’affaire du sang contaminé ont été, en France plus que nulle part ailleurs, interprétés comme composant une "catastrophe nationale", et ont été le point de départ de changements conséquents, d’un point de vue non seulement institutionnel, mais également symbolique, en ce que la signification même de la santé publique s’est profondément bouleversée (notamment avec l’émergence de l’idée de sécurité sanitaire).

À partir de cette date, le champ de la santé publique - et une de ses branches principales : la sécurité sanitaire – n’a cessé de se transformer, en particulier en réponse à ce qui s’est imposé comme d’autres grandes "crises", "scandales" ou "affaires" de santé publique : vache folle, canicule, et aujourd’hui, médiator et dispositifs médicaux.
L’enjeu principal de cette recherche est ainsi de saisir les dynamiques sociales et politiques à l’œuvre dans les processus de changement institutionnel et en particulier de comprendre ce que l’expression "gérer une crise" (crise du sang contaminé, de la vache folle et de la canicule) signifie précisément pour les autorités publiques.

Approche méthodologique

Constance A. Nathanson et Henri Bergeron entreprennent un travail de reconstruction historique des événements (en particulier des trois "crises" mentionnées ci-dessus) et de leurs conséquences tout au long de la période 1990-2005.

Cette recherche s’appuie sur divers matériaux empiriques : documents officiels du gouvernement français, revue de presse, archives du ministère de la santé, littérature grise et scientifique, et une série d’interviews menées avec des acteurs clés.

Ces matériaux leur permettent de décrire et d'interpréter les nombreux changements survenus au cours de cette période, tels que la transformation de la signification de la santé publique qui passe d'une question de prévention des maladies et de promotion de la santé, principalement, à celle de sécurité sanitaire ; l’adoption et la mise en œuvre d’un vaste corpus de nouvelles lois relatives aux politiques et aux institutions de santé publique ; la création de nouvelles agences et l’institutionnalisation de la sécurité sanitaire comme domaine quasi-régalien d’action public ; l'émergence de nouveaux acteurs administratifs et professionnels, mais également d'associations de patients qui se posent comme de nouvelles forces politiques.

Si la plus grande partie de l’histoire de la santé publique au XXe siècle est marquée par son progressif déclin politique, cette recherche tente de comprendre comment ce champ d’action publique, longtemps négligé, voir méprisé, recouvre, à la fin du siècle, une importance aussi cruciale qu’inédite aux yeux des autorités publiques.

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