Bonne rentrée !
Chères et chers collègues,
Pour le CERI, l’année académique 2024-2025 a débuté par une participation à l’Association américaine de science politique (APSA) qui s’est tenue à Philadelphie, dans l’ambiance du duel électoral Donald Trump/Kamala Harris.
A cette occasion, les panels organisés par l’Association française de science politique (AFSP) sur la liberté académique ont montré que, bien que les atteintes à cette liberté varient selon le degré d’illibéralisme des sociétés, elles revêtent désormais un caractère global en raison de la similitude de leurs causes. En somme, on exige des universités qu’elles servent de dernier rempart à l’apaisement des débats socio-politiques, tandis que le monde médiatique, y compris les réseaux sociaux, politise et hystérise le plus souvent la vie des idées au sein des établissements d’enseignement et de recherche.
Ce phénomène, qui ne fera que s’intensifier, doit susciter l’attention et le soutien de la société civile, en partenariat avec les universitaires, afin de prévenir toute forme de censure dans la recherche et l’enseignement. Il s’agit là d’une des conditions indispensables pour préserver un savoir d’excellence et humaniste. Une autre leçon à tirer des rencontres de l’APSA est que les écosystèmes scientifiques américains et chinois, pour des raisons différentes, sont aujourd’hui incapables de proposer un tel projet. Seul l’environnement de recherche européen, positionné entre ces deux géants et concurrents, peut assumer un rôle décisif en matière de liberté académique en faisant entendre de manière engagée la voix de la tradition du savoir humaniste.
Ce semestre a également démarré avec la tenue d’un premier séminaire de relations internationales et politique planétaire autour de Kalypso Nicolaidis de l’université d’Oxford. À l’échelle de Sciences Po seront aussi lancés les programmes MENA (Moyen-Orient et Afrique du nord) et Afrique, auxquels participe un collectif important de chercheurs du laboratoire. Par ailleurs, la nouvelle formule de notre séminaire de laboratoire (le Labsem) sera bientôt dévoilée. Enfin, nos contributions aux grands projets de recherche institutionnels (AMI-SHS 2030) de Sciences Po, déjà sélectionnés lors de la première phase par l’Agence nationale de la recherche, sont en cours de finalisation.
Au niveau de l’équipe, le CERI accueille un nouveau chargé de recherche CNRS, douze nouveaux doctorants et ouvre ses portes à une vingtaine de chercheurs internationaux invités, cinq doctorants en échange, un chercheur en délégation du CNRS, un collègue du programme PAUSE ainsi que, pour la première fois, une chercheure en résidence alternée avec le musée Picasso, autour d'un projet mêlant art et politique comparée sur la réception des oeuvres du peintre en Afrique et en Amérique latine.
Tout cela se déroule en attendant notre première rentrée solennelle, qui se déroulera au musée Guimet, en présence de Rita Abrahamsen, le 24 septembre. Les recherches de notre collègue de l’université d’Ottawa portent sur la politique africaine, la privatisation de la sécurité et ses conséquences sur le développement ainsi que les mouvements transnationaux d’extrême droite. Cet événement marquera le lancement de plusieurs autres nouvelles initiatives du CERI en matière de médiation scientifique, tant il est devenu crucial de valoriser la recherche de manière novatrice voire non conventionnelle.
D’ici là, nous vous invitons à assister aux séminaires et conférences ouverts, dans nos locaux récemment réaménagés.
Avec l’ensemble de l’équipe du CERI, nous vous souhaitons une année académique riche d’échanges et de connaissances !
Stéphanie Balme
Directrice du CERI