Les espaces de la colère

Les espaces de la colère

occuper l’espace pour contester, de Madrid à Sanaa
Interview d'Hélène Combes
  • Nuit Debout - Crédits : Laurent GayerNuit Debout - Crédits : Laurent Gayer

Occuper l’espace pour contester. C’est l’angle d’attaque choisi par Hélène Combes, David Garibay, Camille Goirand, et une équipe de chercheurs pluridisciplinaire pour aborder un thème encore peu exploré : les lieux où se cristallisent les contestations populaires. Interview

Les citoyens lorsqu’ils souhaitent manifester se rassemblent dans la ville et choisissent un espace. Pourquoi analyser cet espace ?

Les mobilisations sont souvent associées, dans les médias, à des lieux physiques. Pendant les révolutions arabes, elles ont souvent été  nommées en fonction de la place où elle se tenait : place Tahrir, la place du changement à Sanaa, puis Gezi en Turquie, etc. En revanche, si on regarde la production académique française sur les mouvements sociaux, cette question est peu traitée. Dans les années 1990, il y a eu un renouveau de l’étude de l’action collective qui est souvent passé par l’analyse du répertoire d’action: manifestations, grèves de la faim, occupations. Paradoxalement, ces travaux, même s’ils s’intéressent à des mobilisations situées dans l’espace, ne traitent pas de la question spatiale de façon  spécifique. On a donc souhaité, combler cette lacune à travers un regard pluridisciplinaire. L’ouvrage réunit donc des politistes, géographes, urbanistes, sociologues et anthropologues qui ont apporté leur regard sur des situations locales et nationales contrastées : la France dont la Guyane,  les Etats-Unis, le Pérou, Le Mexique, Le Chili, l’Argentine ou encore le Yémen.

Concrètement, en quoi l’espace compte ?

La question de l’espace est abordée sous différents angles. Nous montrons tout d’abord comment l’espace structure physiquement la mobilisation. Prenons l’exemple de Nuit Debout : l’espace de la place a un effet sur les possibilités de ce mouvement.  L’ampleur de l’assemblée dépend en partie de questions techniques : la sono ne permet pas de couvrir l’ensemble de la place. Rapidement, l’espace s’est divisé entre un côté consacré aux discussions et un autre consacré à la dimension plus festive de la mobilisation.  La localisation de la place de la République, au centre de Paris, a permis des mobilisations flash en forme de toile d’araignée...

Lire la suite de l'interview sur le site de Sciences Po

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