Le « Printemps arabe »

Le « Printemps arabe »

et ses suites dans la péninsule Arabique
in Arabian Humanities
  • Yemeni Protests 4-Apr-2011 Yemeni Protests 4-Apr-2011

Laurent Bonnefoy et Laurence Louër, tous deux chercheurs au Centre d'études internationales de Sciences Po (CERI) et spécialistes des mondes arabes, viennent de diriger le dernier numéro de la revue "Arabian Humanities" consacré au Printemps arabe dans la péninsule Arabique.

Extrait de l'introduction

"Dans la péninsule Arabique, les mobilisations de 2011 ont pris des formes variées et ont poursuivi des objectifs différents. Les mobilisations de masse au Yémen, à Oman et au Bahreïn, contrastent avec les timides mouvements au Qatar et aux Émirats arabes unis, où seuls de petits groupes d’intellectuels ont demandé des réformes. Les contestations n’ont pas débouché, non plus, sur les mêmes résultats. Le Yémen, où le président ‘Alī ‘Abdallāh Ṣāliḥ a été contraint à la démission, se distingue ainsi du Bahreïn où la répression a semble-t-il préservé la « stabilité » (istiqrār) du pays. Par conséquent, une analyse comparative au niveau régional tend à confirmer l’idée que les monarchies et les États riches en ressources étaient mieux armés que les républiques pour répondre aux protestations1. Cependant, et au-delà des événements eux-mêmes, ces mobilisations ont partout généré des processus de changement au long court et à différents niveaux des ordres politiques et sociaux.

Le pays le plus peuplé de la péninsule Arabique, le Yémen, a récemment fait l’objet de publications2 auxquelles s’est ajouté un certain nombre de tribunes et de courts textes d’analyse rédigés par des chercheurs souvent dotés d’une importante expérience de terrain. Cet intérêt est non seulement dû au caractère massif du « Printemps yéménite », mais aussi à l’existence d’un important contingent de spécialistes du Yémen. Liberté de mouvement pour les Européens et les Nord-Américains, facilité d’obtention du visa, présence d’institutions de recherches étrangères comme le Centre français d’Archéologie et de Sciences sociales (CEFAS) et l’American Institute of Yemeni Studies (AIYS) — ou même d’institutions nationales comme le Centre yéménite d’Études et de Recherches —, ainsi qu’une réelle fascination pour l’histoire et la société du pays ont produit un intérêt académique de premier ordre pour le Yémen, malgré des conditions sécuritaires de plus en plus dégradées...."

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