Sujet précis

Identification des types d’aménagements proposés aux personnes handicapées physiques en emploi, à partir d’une revue de la littérature de sciences médicales et de sciences sociales.

Méthodologie

Recherche sur des bases de données de littérature médicale ou de sciences sociales (Medline, EMBASE, PsycINFO, Social Science Abstracts, Sociological Abstracts, ABI Inform) d’articles publiés en anglais entre janvier 1990 et mars 2016. Les mots-clés de la recherche combinent un critère de population (« disabled » or « blind » or …), un critère d’aménagement sur le lieu de travail (« assistive device » or « flexible hours » or…) et un critère de résultat (« recruitment » or « earnings » or…).

Les 117 articles retenus et analysés répondent aux critères d’inclusion : porter sur des personnes handicapées physiques, décrire ou évaluer des aménagements sur le lieu de travail, et être publiés dans des revues à comité de lecture. 35 sont des études qualitatives, 19 des études quantitatives, 19 des documents de travail, 18 des études de cas, 15 des revues de littérature.

Principales conclusions

Les auteur·e·s repèrent 12 catégories d’aménagements, résumées en 3 grandes catégories :

1. les aménagements qui visent à pallier les barrières physiques et améliorer l’accessibilité du lieu de travail ou du poste de travail, ou les modifications physiques/technologiques : technologies d’assistance (ordinateurs adaptés, logiciels d’assistance, équipement/outils adaptés, service d’assistance technologique), environnement bâti (ajustement du poste de travail, du lieu de travail, de l’éclairage, bureau séparé, mise en accessibilité du site et des événements hors-site).
2. les aménagements qui augmentent la flexibilité sur le lieu de travail et l’autonomie du travailleur, ou des aménagements à la flexibilité du lieu de travail : modification des tâches (des responsabilités, du rythme, programmes de réadaptation professionnelle), assistance personnelle, aménagement des horaires (changement de plages horaires, horaires flexibles, temps partiel, absences autorisées), localisation et transports (télétravail, réduction des trajets professionnels, parkings accessibles ou services de transports, suppression des critères de déplacement dans l’attribution de promotions).
3. les aménagements qui promeuvent l’inclusion et l’intégration, ou les aménagements sociaux : culture du lieu de travail (« bonnes pratiques », formations aux employé·e·s valides, temps de discussions pour faciliter les interactions, création de réseaux d’employé·e·s dédiés au handicap, inclure le handicap dans les politiques de la « diversité »), processus d’aménagements (aménagements universels, création d’un protocole pour l’attribution d’aménagements), soutiens sur le lieu de travail (assistance entre collègues ou avec un « mentor », soutien de l’employeur dans ses attitudes envers les personnes handicapées et dans la mise à dispositions de services de santé, d’outils de développement professionnels, d’une assurance maladie, et en ajustant les dates limites et standards de performance), pratiques de recrutement (accessibilité de l’annonce, accessibilité du processus de recrutement et de l’entretien d’embauche, engagement à recruter des personnes handicapées), partenariats (avec des professionnel·le·s médicaux et paramédicaux, des services de réadaptation professionnelle, des organisations communautaires, des employeurs expérimentés dans l’emploi de personnes handicapées), communication (communication écrite et orale accessible, « modèle d’aménagement mutuel » par lequel personnes handicapées et personnes valides s’accordent sur une organisation des tâches qui convient à toutes, encourager la révélation des handicaps, encourager la communication sur l’adéquation entre compétences possédées et nécessaires à la tâche).