HANDICAP ET TRAVAIL

Twice penalized: Employment discrimination against women with disabilities

La part de discrimination parmi les différences de salaires en défaveur des femmes handicapées qui commencent un nouvel emploi.

Discriminations

Twice penalized: Employment discrimination against women with disabilities

Journal of Disability Policy Studies
  • Date :
  • Langue : en
  • Discipline : Économie
  • Méthode : Quantitative
  • Thématique secondaire : Discriminations ; Handicap au travail
  • Type de handicap : Moteur ; Auditif ; Visuel ; Mental ; Cognitif ; Maladie invalidante
  • Zone d’étude : États-Unis
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Sujet précis

La part de discrimination parmi les différences de salaires en défaveur des femmes handicapées qui commencent un nouvel emploi.

Méthodologie

Base de données : Survey of Income and Program Participation (SIPP), panel 1990. Les répondant·e·s sont interrogé·e·s tous les 4 mois sur la période 1990-1993.

Les types de handicap sont agrégés et classifiés en 2 degrés de préjudices (lourdeur de handicap).
L’auteur restreint l’échantillon aux femmes de 18 à 63 ans, en distinguant 3 groupes : « no disability » ou ND (13 088 répondantes), déficiences « less prejudice » ou LP (1069 répondantes) et déficiences « more prejudice » ou MP (389 répondantes). Pour classer les déficiences, il reprend la catégorisation de Baldwin et Johnson (2000), lesquel·le·s opérationnalisent la théorie de la distance sociale de Becker pour mesurer la discrimination salariale. Concrètement, ce degré de préjugé semble évaluer une lourdeur de handicap qui serait intrinsèque au diagnostic médical (par exemple, un pied manquant est MP, un pied déformé est LP).

Les régressions contrôlent les caractéristiques sociodémographiques (âge, race, statut matrimonial, enfants, niveau d’études), les caractéristiques liées à l’emploi (occupation, domaine), et les caractéristiques liées au changement d’emploi (dit « satisfactory » si le changement est planifié, « unsatisfactory » sinon). Une correction de Heckman est utilisée pour corriger le biais lié aux femmes qui choisissent de rester hors emploi (indépendamment du handicap).

Principales conclusions

L’auteur revient d’abord sur les désavantages en emploi que connaissent les femmes, d’une part, et les personnes handicapés, d’autre part, notamment en matière de salaire. Il évoque la spécificité de la « discrimination liée au goût » (Becker, 1971) en expliquant qu’elle repose sur des « préjugés », révélés par la « distance sociale » que la personne discriminant veut établir vis-à-vis de la personne discriminée.

Le salaire moyen des femmes sans déficiences est de $10,04, celui des femmes LP est de $9,30, celui des femmes MP de $8,16.
Les 3 groupes ont des caractéristiques différentes : les femmes non handicapées en emploi sont plus jeunes, davantage mariées, ont davantage d’enfants, un niveau d’études plus élevé, et ont plus de chances de faire des changement d’emploi planifiés que les femmes LP, et a fortiori que les femmes MP.
Le désavantage additionnel (« rates of return ») lié à l’âge est plus fort pour les femmes non handicapées que pour les autres, celui lié à la race ne joue que pour les femmes non handicapées (contrairement aux résultats de la littérature). Pour le reste, c’est pour les femmes LP que le désavantage suscité par des caractéristiques autres (statut matrimonial, présence d’enfant, niveau d’étude, type de poste…) est le plus fort.
Les changement d’emplois planifiés sont moins sources d’abaissement de salaires pour les femmes non handicapées.
Pour les femmes LP, après contrôle des caractéristiques, 25 % de l’écart reste inexpliqué (discrimination et erreur statistique). Pour les femmes MP, cela atteint 50 %, laissant penser à davantage de discrimination envers ce groupe.