HANDICAP ET TRAVAIL

Les formes de maltraitance des personnes handicapées sur leur lieu de travail (telles qu’auto-rapportées) et les responsables identifié·e·s.

Handicap au travail

The ill-treatment of employees with disabilities in British workplaces

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Work, employment and society
  • Date :
  • Langue : en
  • Discipline : Sociologie
  • Méthode : Quantitative
  • Thématique secondaire : Discriminations ; Handicap au travail ; Culture organisationnelle
  • Type de handicap : Visuel ; Auditif ; Cognitif ; Psychique ; Autre
  • Zone d’étude : Royaume-Uni
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Sujet précis

Les formes de maltraitance des personnes handicapées sur leur lieu de travail (telles qu’auto-rapportées) et les responsables identifié·e·s.

Méthodologie

Base de données : British Workplace Behaviour Survey (BWBS), enquête menée en 2007/2008 auprès de 3979 adultes britanniques (Angleterre, Pays de Galle, Écosse) ayant été en emploi au cours des 2 dernières années, sélectionné·e·s dans la base de données de l’enquête Omnibus (Taylor Nelson Sofres). BWBS comprend un module « Negative Acts Questionnaire » (NAQ) qui interroge les répondant·e·s sur leur expérience de 21 formes de maltraitance au travail, sur les responsables de ces maltraitances, et sur leurs causes.

Les handicaps sont agrégés et classifiés en 3 catégories : « physique » ( « auditif » et « visuel »); « psychologique » ( « apprentissage » et « émotionnel »); « autre ». Les auteur·e·s conservent les 3979 répondant·e·s. 284 personnes rapportent un handicap ou une maladie longue-durée, que les auteur·e·s recodent en 3 catégories : physique, psychologique, et autre.

Principales conclusions

Pour chacun des 21 items, les personnes handicapées rapportent davantage de maltraitance au travail que les personnes sans handicap, de façon significative. Les taux sont même 2 fois supérieurs pour les violences physiques au travail (10,5 % VS 4,5%). Les auteur·e·s nuancent par type de handicap : les personnes handicapées psychologiques ont 177 % (presque 3 fois plus) de risques que les autres de rapporter une maltraitance ; les personnes handicapées « autres », 102% (2 fois plus) de risques, et les personnes handicapées physiques, 15% plus. À titre de comparaison, être gay augmente les risques de 56 %, travailler dans le secteur public, de 53 %.

Parmi les types de maltraitance, les personnes handicapées psychologiques rapportent notamment des traitements injustes, des rumeurs, des insultes, des moqueries, de l’exclusion, un sentiment d’être menacé, et presque 9 fois plus de violences physiques que les personnes sans handicap. Les personnes handicapées « autres » rapportent notamment des pressions pour ne pas revendiquer leur droit ou pour quitter leur travail et des humiliations. Les personnes handicapées physiques et « autres » rapportent des préjudices (« injury in some way ») causées par des agressions au travail.

Les personnes rapportant au moins 3 mauvais traitements citent leurs supérieur·e·s comme responsables dans 45 % des cas, les clients, dans 28 % des cas, et les collègues, dans 17,5 % des cas. Seule une petite minorité impute la maltraitance à une déficience ou un problème de santé. La plupart citent des facteurs propres au milieu de travail (le fonctionnement de l’entreprise, la position dans la hiérarchie, le manque de performance).

Les auteur·e·s proposent 4 explications issues de la littérature à ces résultats: une perception accrue de la maltraitance ; des conséquences de la maltraitance sur la santé ; le stigmate ou la discrimination comme cause de maltraitance ; et la mauvaise gestion organisationnelle (notamment des congés maladies et des aménagements) comme cause de maltraitance.