Sujet précis

Analyser les raisons (« rationales ») du recours au télétravail citées par les télétravailleurs pour dans le but de construire un modèle révisé de politiques du télétravail.

Méthodologie

Analyse de 2 enquêtes du WorkRERC (Rehabilitation Engineering Research Center on Workplace Accommodations) :

• « policy Delphi », 2010 : enquête auprès de « stakeholders » (ref à Moon et Baker, 2010)
• « user needs » (date non précisée) : enquête auprès de télétravailleurs/télétravailleuses handicapé·e·s (ref à Linden, 2014)

Principales conclusions

Tandis que, dans l’enquête Delphi, les « stakeholders » sont 77% à s’inquiéter de « l’absence physique des télétravailleurs [handicapés] sur le lieu de travail et des conséquences potentiellement négatives du télétravail sur la participation, la satisfaction envers l’emploi, le capital social et les opportunités de promotions » des personnes handicapées (p 107), dans l’étude auprès des télétravailleurs handicapés, seul·e·s 44% indiquent avoir demandé le télétravail dans un but d’aménagement. Le télétravail pourrait fonctionner comme un aménagement plutôt que n’être perçu comme un aménagement -d’autres raisons citées de recours au télétravail sont en effet complexes, comme les transports et la conciliation travail-vie personnelle. Par ailleurs, lorsque le télétravail est cité comme un moyen d’obtenir un aménagement, l’aménagement visé est rarement technologique ; les aménagements humains et logistiques (flexibilité horaire) sont davantage cités.

Les auteur·e·s invitent à penser un modèle de télétravail en 4 pôles : considérations relatives aux employés, considérations relatives aux employeurs, aspects technologiques, dimension communautaire. Ils et elles développent les aspects à prendre en compte parmi les « considérations relatives aux employé·e·s » : ne pas considérer le télétravail des personnes handicapées automatiquement comme un aménagement; mais parfois aussi comme une stratégie de gestion de besoins qui ne rentreraient pas dans la def officielle du handicap; ou encore une commodité personnelle pour les personnes.

Les auteur·e·s proposent aussi des axes pour repenser la mise en œuvre du télétravail :

• envisager des aménagements du lieu de travail pour répondre à certains besoins qui sont actuellement comblés dans le cadre du télétravail (ie possibilité de flexibilité du temps de travail, d’assistance humaine)
• améliorer l’acceptabilité du télétravail aux yeux des employeurs
• continuer à améliorer les aménagements technologiques en place dans le cadre du télétravail (même si les aménagements humains et logistiques semblent plus prévalents dans le télétravail).