Sujet précis

Dans l’écart entre le taux d’emploi en travail indépendant des personnes handicapées et celui des personnes ne déclarant pas de handicap, distinguer la part imputables aux propriétés différentes des population, la part de discrimination, et la part de choix individuel (aménagement).

Méthodologie

Fusion des 4 bases de données trimestrielles de l’année 2003 de la UK. Using Labour Force Survey (LFS) pour créer une base de données unique de l’année 2003.
Analyse par régressions simples et bivariées, puis par décomposition d’Oaxaca (pour différencier les écarts résultant de propriétés différentes des populations et l’écart « inexpliqué ») et enfin par la méthode de DeLeire, 2002 (qui utilise les variables indiquant si les limitations affectent ou non le type et la quantité de travail que les personnes peuvent faire, pour distinguer, dans l’« écart inexpliqué », la part de discrimination et la part de choix des personnes).

Principales conclusions

Régressions: d’abord, les réponses des personnes handicapées sans limitations au travail s’approchent davantage de celles des personnes valides que de celles des personnes handicapées avec limitations au travail. Ensuite, et quel que soit le niveau (ou l’absence) de limitations, le niveau de diplôme est corrélé avec davantage d’emploi salarié et de travail indépendant chez les femmes, et davantage d’emploi salarié et moins de travail indépendant chez les hommes. De même, quel que soit le niveau/l’absence de limitation, les hommes non-Blancs et les immigrants sont plus éloignés de l’emploi en général, ceux en emploi sont davantage travailleurs indépendants ; tandis que pour les femmes, cette tendance ne se retrouve que pour les immigrantes, alors que les femmes non-Blanches sont à la fois moins employées et moins travailleuses indépendantes. Enfin, pour tous les groupes, le travail indépendant est plus prévalent parmi l’agriculture/pêche que dans les services.

Décomposition d’Oaxaca : Les probabilités prédites de travail indépendant sont environ 1 point de pourcentage plus faible parmi les personnes handicapées sans limitations au travail que parmi les PV, et entre 2 (femmes) et 3,8 (hommes) points de pourcentages plus élevées parmi les personnes handicapées avec limitations au travail que parmi les Personnes valides. En se fondant sur l’écart personnes valides- personnes handicapées avec limitations au travail, les auteur·e·s estime que 58 % de l’écart sont liées aux caractéristiques différentes des populations chez les hommes (l’âge en particulier), 15 % chez les femmes. L’écart inexpliqué entre taux d’emplois des Personnes valides et des personnes handicapées limitées au travail est donc de 2 points de pourcentages de plus pour les personnes handicapées limitées au travail, pour les hommes comme pour les femmes.

Méthode DeLeide : En se fondant sur le fait que les personnes handicapées sans limitations sont 1 point de pourcentage moins en travail indépendant que les personnes valides, les auteur·e·s estiment que, si l’écart personnes handicapées avec limitations-personnes valides était dû uniquement à de la discrimination, les personnes handicapées avec limitations auraient 4,3 points de pourcentage de moins de probabilité d’être travailleuses indépendantes ; et que s’il s’agissait uniquement d’un choix, 2,7 points de pourcentage de plus. Les auteur·e·s en concluent que, si traitement inégal il y avait, il serait en faveur de personnes handicapées avec limitations ; et que le travail indépendant des personnes handicapées avec limitations est donc essentiellement un choix.