Résumé 

Dans un contexte européen marqué par une forte dynamique national-populiste, le retour au pouvoir d’une tradition nationale-catholique autoritaire invite à complexifier les paradigmes de la transition par la prise en compte des singularités historiques ainsi que celle des conflits de cultures politiques. En Pologne, la religion, plus exactement sa politisation, est au cœur même de cette conflictualité, opposant la poussée anti-libérale de l’ethno nationalisme religieux à une démocratie, plus soucieuse de pluralisme, d’autonomie du politique et d’Etat de droit. 

Bibliographie 

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Résumé 

Comment le changement d’ordre politique en Bulgarie après 1989 a-t-il modifié l’éternel repos des défunts ? Dans ce chapitre, le monde des cimetières et le traitement des corps morts sont retenus comme sites d’observation des recompositions survenues, à la faveur de la conversion au capitalisme, dans les rapports de pouvoir et les imaginaires sociaux de la réussite, ici-bas comme dans l’au-delà. Nous y verrons les marches de la mort côtoyer le marché orthodoxe des dépouilles et les postulants à une ultime demeure solliciter, en des registres argumentatifs parfois très corporels, des droits de résidence sur des terres socialement hiérarchisées aux éternités indécises. 

Bibliographie 

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Résumé 

Les revendications exprimées en termes d’objection de conscience se multiplient dans les démocraties contemporaines. Manifestant, au moins sous certaines de leurs formes, la remise en cause globale des normes communes au nom d’un droit naturel supérieur ou de valeurs civilisationnelles ou morales, elles traduisent une politisation de la conscience. Renouvelant ainsi la question des rapports entre religion, morale et politique, elles interrogent les démocraties dans leur capacité à répondre à certains défis de la postmodernité. 

Bibliographie 

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Résumé 

Elément clivant d’un système politique, la question religieuse et/ou philosophique figure au centre des démocraties américaines et européennes. Le développement des biopolitiques, du pluralisme des convictions sur le devenir de la personne humaine, de la prise de parole « politique » par les cultes ou bien encore des phénomènes migratoires mondiaux porteurs de diversité pour les sociétés pose à nouveau la question de la nature de la relation du temporel au spirituel. Les partis politiques, à l’image de leurs sociétés, construisent une relation identitaire, coopérative, relativisée et/ou de sujétion à et pour la religion et recourent à des traitements différenciés suivant les cultes et les philosophies.

Bibliographie 

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Résumé 

L’Afrique subsaharienne se caractérise par un pluralisme religieux qui, bien que variable selon les Etats, tend partout à se renforcer. La fragmentation de l’offre, la mobilité des acteurs et la dérégulation des champs religieux favorisent une proximité et une cohabitation souvent inédites des cultes, notamment chrétiens et musulmans, démultipliant les possibilités d’interactions et avivant les rivalités. Quels visages emprunte cette compétition religieuse au quotidien ? Comment façonne-t-elle les relations qui se nouent d’une part entre les acteurs religieux et d’autre part entre ceux-ci et le politique ?

Bibliographie 

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Résumé 

Durant la phase de jeunesse d'Israël (1948-1967), l'Etat, alors dominé par la gauche sioniste, mit en œuvre une politique d'intégration vigoureuse des nouveaux immigrants qui venaient pour l'essentiel d'Europe orientale et des pays d'islam. L'Etat fut l'agent central de construction de la nation juive reterritorialisée, mais sous les auspices d'un patriotisme séculier. La guerre des Six jours (juin 1967) constitua un tournant : en permettant un contact renouvelé avec certains hauts lieux du judaïsme (Jérusalem, Cisjordanie), elle fait émerger un nationalisme religieux qui voit dans le développement de la présence juive un impératif religieux indiscutable. Ce nationalisme religieux n'a pas épargné certains cercles ultra-orthodoxes et, surtout, les milieux traditionnalistes sépharades. Cette valorisation forte de la judéité de l’Etat ouvre la voie à une relativisation de la démocratie, la loi religieuse étant censée être supérieure à la loi civile.

Bibliographie 

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Résumé 

Issu de l’islam politique, Recep Tayyip Erdoğan s’est considérablement éloigné de l’idéologie des Frères musulmans dès son arrivée au pouvoir et a entrepris des réformes qui ont fait de la Turquie un « pays modèle » où islam et démocratie semblaient parfaitement coexister. Ainsi, jusqu’en 2011, l’action du gouvernement était guidée par les principes de dialogue et de démocratie. Pourtant, enivré par ses successives victoires électorales et piégé par la crise syrienne dans laquelle le pays s’est enlisé, le pouvoir a vite oublié la démocratie pour promouvoir une « nouvelle Turquie » où islamisme et nationalisme font bon ménage.

Bibliographie 

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Graphique : Politique religieuse de la Chine, 1949-2017

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Commentaire de Ji Zhe et Vincent Goossaert

L’Etat chinois est un acteur omniprésent du mouvement de renouveau religieux de l’ère post-maoïste. Depuis 1976, sa politique religieuse a connu trois moments essentiels. Tout d’abord en 1982, le PCC a publié le Document n° 19, qui jette les bases de la relation entre religion et politique dans la Chine contemporaine. Ce document abolit la politique maoïste vis-à-vis de la religion et souligne l’importance de la protection des croyances religieuses et de l’alliance nécessaire entre l’Etat-Parti et les religieux. Il restreint également considérablement la liberté religieuse et soumet les activités religieuses au jugement et au contrôle du Parti communiste. Après l'échec du mouvement démocratique de 1989, la politique du PCC en matière de religion a perdu son ancrage idéologique pour devenir de plus en plus pragmatique. Depuis la nouvelle politique de 1993, l’Etat se sert de la religion pour promouvoir ses intérêts économiques et politiques. Enfin, en 1999, peu après le lancement de la campagne anti-sectes lancée contre le Falungong, la politique religieuse du PCC s’est tournée vers un modèle plus sélectif. Le PCC a compris le besoin de religieux exprimé par la population et a commencé à soutenir les organisations religieuses officielles, notamment bouddhiste et taoïste, placées sous la stricte surveillance de l’Etat qui les utilise pour occuper le « marché religieux ». Cette politique différentielle s'est accélérée en 2016. Une « réunion de travail sur les affaires religieuses » s’est tenue à Pékin au cours de laquelle on a pu entendre des discours hostiles aux religions d’origine étrangère : le christianisme, l’islam ou encore le bouddhisme tibétain. Il reste à voir si cette réunion annonce un nouveau virage de la politique religieuse de l’Etat chinois.

Carte : Élections générales en Inde, mai 2014

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Commentaire de Christophe Jaffrelot

Les élections législatives de 2014 ont permis au BJP d’étendre son influence au-delà de ses bastions du nord et de l’ouest, sans qu’il s’implante dans l’extrême sud pour autant. Le parti a ainsi acquis une position hégémonique à la chambre basse du parlement, la Lok Sabha. Depuis trois ans, il a conquis de nombreux Etats de l’Union indienne, ce qui lui a permis de devenir la première formation de la chambre haute, la Rajya Sabha.

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