Bayram Balci, Chercheur au CERI
La Turquie est le pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens. Selon les dernières données du Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies, sur les cinq millions de réfugiés syriens, près de trois millions sont en Turquie. Cette situation fait de la Turquie le premier pays d’accueil de réfugiés au monde.
Gabrielle Angey, doctorante au CETOBAC, ATER à l’Université Paris-Dauphine
Le mouvement musulman de Fethullah Gülen est un groupement religieux né en Turquie à la fin des années 1960, prônant l’engagement social de ses membres au « service » de l’humanité. Il est composé d’hommes d’affaires, d’intellectuels et d’enseignants turcs qui centrent leur action sur l’ouverture d’écoles dans le monde. Il s’est inséré dans le champ éducatif turc à l’aune de sa libéralisation à partir des années 1980.
Bayram Balci, Ingénieur de recherche, CNRS
Rien ne va plus entre l’équipe AKP au pouvoir en Turquie depuis 2002 et le mouvement socio-religieux de Fethullah Gülen, entré en disgrâce aux yeux du président Erdoğan à partir de 2012. Les raisons de cette rupture entre les deux hommes les plus influents du pays tournent autour de désaccords sur plusieurs questions de politique intérieure et extérieure mais aussi de leur rivalité pour un pouvoir d’influence sur les esprits, sinon pour gouverner.
Nevzet Çelik, docteur du GSRL/ EPHE
Le mouvement Gülen est une organisation internationale fondée par le prêcheur turc Fethullah Gülen (né en 1941). Mouvement religieux et nationaliste qui cultive le secret, celui-ci a rencontré un large succès ces trois dernières décennies. Il s’est imposé en particulier dans le domaine de l’éducation, des médias mais aussi du grand commerce et de la finance. Dans la présente contribution, j’aborderai essentiellement la question du journal que cette communauté a fondé en France en 2005, jusqu’à sa disparition en 2016.
sous la direction de Thierry Zarcone, Directeur de recherche HDR CNRS
La tentative de coup d’Etat survenue en Turquie le 15 juillet 2016 est immédiatement attribuée par le président du pays, Recep Tayyib Erdoğan, à la communauté religieuse Hizmet (Service) et à son leader Fethullah Gülen. Ennemie déclarée du président depuis 2013, cette communauté, riche de 5 millions de membres environ, a néanmoins été son alliée et celle du parti AKP (parti de la Justice et du Développement) depuis 2000.
Intervention de Bayram Balci lors du colloque annuel de l’Association française de sciences sociales des religions (AFSR), "Partis Politiques et Religions (XXe-XXIe siècles)", organisé par Myriam Aït-Aoudia (Centre Émile Durkheim – Sciences Po Bordeaux), Philippe Portier (GSRL – EPHE), Yann Raison du Cleuziou (Centre Émile Durkheim – Université de Bordeaux) - 6 février 2017
Issu de l’islam politique, Recep Tayyip Erdoğan s’est considérablement éloigné de l’idéologie des Frères musulmans dès son arrivée au pouvoir et a entrepris des réformes qui ont fait de la Turquie un « pays modèle » où islam et démocratie semblaient parfaitement coexister. Ainsi, jusqu’en 2011, l’action du gouvernement était guidée par les principes de dialogue et de démocratie. Pourtant, enivré par ses successives victoires électorales et piégé par la crise syrienne dans laquelle le pays s’est enlisé, le pouvoir a vite oublié la démocratie pour promouvoir une « nouvelle Turquie » où islamisme et nationalisme font bon ménage.
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