L'histoire du PSU

Chronologie

  • Années 1950 : efforts d'unification des gauches dissidentes, qui dénoncent la guerre d'Algérie, le gaullisme et le stalinisme, et critiquent la SFIO
  • 7-8 déc. 1957 : création de l'Union de la gauche socialiste (UGS), par la fusion de plusieurs organisations socialistes minoritaires. Secrétaire général : G. Martinet
  • juil. 1958 : création de Tribune du communisme par des dissidents du Parti communiste (PCF)
  • 13 sept. 1958 : scission de la SFIO, lors de son 50e congrès : les minoritaires, opposés à la direction du parti sur la politique algérienne, le soutien au général de Gaulle et l'instauration de la Ve République, créent le Parti socialiste autonome (PSA)
  • 3 avr. 1960 : création du Parti socialiste unifié (PSU), lors du congrès d'unification d'Issy-les-Moulineaux, par fusion du PSA, de l'UGS et de Tribune du communisme, rejoints par d'autres groupes de gauche, des chrétiens de gauche, des syndicalistes. Membre du PSA, P. Mendès France adhère au PSU. E. Depreux, l'un des fondateurs du PSA, devient le premier secrétaire national du PSU
  • 1960 : création des Etudiants socialistes unifiés (ESU). R. Le Loch est élu secrétaire général
  • 24-26 mars 1961 : 1er congrès du PSU, à Clichy. Deux motions s'opposent : l'une, majoritaire, préconise la constitution d'un "front socialiste", l'autre défend un projet de "socialisme moderne"
  • 1960-1962 : la guerre d'Algérie. Jusqu'en 1962, le PSU fonde principalement son action sur le combat pour la paix en Algérie et en est l'un des acteurs essentiels. Les manifestations d'oct. 1960, nov. et déc. 1961, fév. 1962 contre la guerre, l'OAS et la répression policière comptent parmi les moments marquants de son combat. Lors du référendum sur l'autodétermination de l'Algérie (8 janv. 1961), il appelle à voter "non" (soutien à l'autodétermination, mais opposition à la politique algérienne du général de Gaulle et au caractère plébiscitaire du référendum). Lors du référendum sur les Accords d'Evian (8 avr. 1962), il appelle à voter nul (oui à la paix, non au gaullisme)
  • oct. 1962 : référendum sur l'élection au suffrage universel du président de la République, le PSU appelle à voter "non"
  • nov. 1962 : élections législatives, le PSU présente 120 candidats : il obtient 2,33% des suffrages et 2 députés
  • 28-30 janv. 1963 : 2e congrès, à Alfortville, "congrès des sept tendances". La fin de la guerre d'Algérie laisse le PSU "orphelin" et longtemps paralysé par les affrontements autour de trois questions, la nature du gaullisme, l'évolution des classes sociales, l'union de la gauche (les unionistes sont majoritaires jusqu'en 1967). Un tiers de ses adhérents le quitte. Il fait pourtant, pendant plusieurs années, figure de "laboratoire d'idées" pour la rénovation de la gauche
  • 9-11 nov. 1963 : 3e congrès, à Paris. Une majorité se dégage en faveur de l'adoption d'un "Contre-Plan", sorte de programme soumis à la gauche et aux Français, ensemble de mesures sociales et économiques qui seront reprises ultérieurement, notamment par le PS et le Programme commun de gouvernement
  • mars 1965 : première victoire électorale du PSU, lors d'une élection municipale à Grenoble
  • 5-7 juin 1965 : 4e congrès, à Gennevilliers
  • déc. 1965 : élection présidentielle, le PSU soutient F. Mitterrand, candidat unique de la gauche
  • déc. 1965 : création de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS), sous l'impulsion de F. Mitterrand, regroupant plusieurs organisations de la gauche non communiste (SFIO, CIR, Parti radical,...), mais sans le PSU. La FGDS refuse le programme commun que celui-ci lui propose
  • 30 avr.-1 mai 1966 : Rencontre socialiste de Grenoble, co-organisée par le PSU et ayant pour objectif la définition des éléments d'un programme socialiste moderne, susceptible d'être utilisé par une gauche parvenue au pouvoir
  • 1967 : les ESU s'emparent de la direction du syndicat étudiant l'UNEF
  • mars 1967 : accord électoral entre le PSU et la FGDS, les élections législatives sont un succès pour la gauche mais le PSU n'obtient que 2% des suffrages et 4 élus (dont P. Mendès France à Grenoble)
  • 22-24 juin 1967 : 5e congrès, à Paris. Le PSU est isolé au sein de la gauche. Deux thèses s'affrontent autour de la question de son rattachement à la FGDS. Les autonomistes (M. Rocard, M. Heurgon,...), pour lesquels on ne peut faire confiance à la volonté réelle de transformation de la FGDS, l'emportent. M. Rocard devient secrétaire national. L'ancienne direction s'efface, plusieurs militants (P. Beregovoy, J. Poperen, A. Savary) rejoignent la FGDS
  • Mai 68 : d'abord surpris par les événements, comme les autres partis, le PSU se jette dans la bataille derrière le mouvement étudiant à partir du 13 mai. Il y joue un rôle important, notamment par l'intermédiaire des ESU et de l'UNEF. Le 27 mai, un grand meeting est organisé au stade Charléty, avec une forte participation du PSU et en présence de P. Mendès France, qui apparaît momentanément comme un recours possible en cas d'effondrement du régime et se dit prêt à former un gouvernement de transition.
    Durant les événements et après, le PSU évolue : vague d'adhésion de nombreux militants jeunes, issus de l'UNEF, et départ d'éléments "droitiers", dont P. Mendès France ; recherche à la fois de contact avec la gauche traditionnelle et d'alliance avec les groupes révolutionnaires. La période qui suit verra une radicalisation doctrinaire entre réformistes et gauchistes au sein du parti
  • juin 1968 : élections législatives, le PSU obtient 3,9% des suffrages et perd ses élus, dont P. Mendès France
  • août 1968 : condamnation de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les forces du Pacte de Varsovie ; condamnation, également, de l'attitude du Parti communiste nord-vietnamien, qui a approuvé l'intervention
  • 14-16 mars 1969 : 6e congrès, à Dijon. L'alliance avec les forces nées de Mai 68 est dite prioritaire. La position de G. Martinet, S. Mallet,... en faveur de l'unité de la gauche est ultra-minoritaire. Adoption des "17 thèses"
  • avr. 1969 : référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation, le PSU appelle à voter "non"
  • 1 juin 1969 : élection présidentielle après le départ du général de Gaulle, M. Rocard obtient 3,61% des suffrages. Malgré l'"effet Mai 68", le PSU ne parvient toujours pas à percer sur le plan électoral
  • oct. 1969 : M. Rocard est élu député lors d'une élection législative partielle dans les Yvelines, battant l'ancien Premier ministre de de Gaulle, M. Couve de Murville
  • 4 mai 1969 : création du Nouveau parti socialiste, succèdant à la SFIO et dirigé par A. Savary (congrès d'Alfortville)
  • 10 janv. 1971 : les ESU perdent le contrôle de l'UNEF, au moment de la scission de cette dernière
  • juin 1971 : congrès d'Epinay, unification du PS et de la Convention des institutions républicaines. F. Mitterrand est élu premier secrétaire
  • 26-28 juin 1971 : 7e congrès, à Lille. Victoire de la tendance de droite du parti, autour de M. Rocard
  • 23-24 oct. 1971 : manifeste de G. Martinet et ses amis, Le socialisme pour aujourd'hui, qui vaut à leurs auteurs un rappel à l'ordre de la direction du parti
  • 1972 : en pleine crise d'identité politique et perte d'influence, le PSU voit G. Martinet et ses proches adhérer au PS, une partie du courant marxiste-révolutionnaire, à la Ligue communiste ; le courant Gauche ouvrière et paysanne s'organisera en parti indépendant
  • mars-mai 1972 : le PSU joue un rôle important dans la grève du Joint Français
  • juin 1972 : le Programme commun de gouvernement est signé par le PS, le PCF, les radicaux de gauche et rejeté par le PSU
  • 9-11 déc. 1972 : 8e congrès, à Toulouse. Le PSU se prononce pour le socialisme autogestionnaire en adoptant le manifeste Contrôler aujourd'hui pour décider demain. Maoïstes et trotskistes sont marginalisés, l'intermède gauchiste est terminé
  • mars 1973 : élections législatives, le PSU obtient 3,3% des suffrages et un seul député, Y. Le Foll, à Saint-Brieuc
  • avr.-sept. 1973 : le PSU se mobilise pour l'"affaire Lip". C. Piaget, membre du parti, devient la figure emblématique du mouvement
  • nov. 1973 : R. Chapuis succède à M. Rocard comme secrétaire national du parti
  • déc. 1973 : adhèsion collective au PSU des Centres d'initiatives communistes (groupe issu du PCF, avec V. Leduc)
  • 1974 : élection présidentielle. Face à une proposition de candidature PSU de C. Piaget, la direction du parti décide le soutien à F. Mitterrand
  • été 1974 : mobilisation pour le Larzac
  • 12-13 oct. 1974 : Assises nationales du socialisme. A l'initiative de P. Mauroy et M. Rocard, le PS, le PSU et des militants CFDT et associatifs avaient lancé un appel pour ces assises, qui avaient en vue la constitution d'un "parti des socialistes". Mais la majorité des militants du PSU refuse la fusion avec le PS et le PSU est finalement exclu de la préparation de la réunion. M. Rocard et ses amis adhèrent au PS, portant ainsi un nouveau coup au parti
  • 14-16 déc. 1974 : 9e congrès, à Amiens. Affirmation du projet autogestionnaire. M. Mousel est élu secrétaire national
  • 3-4 juil. 1976 : le PSU organise à Malakoff les "Etats généraux de l'autogestion socialiste"
  • 28-30 janv. 1977 : 10e congrès, à Strasbourg. Trois courants s'affrontent : alliance avec les partis de gauche, unité d'action avec les formations révolutionnaires ou liberté pour les sections du parti de se prononcer "au coup par coup"
  • 11 janv. 1978 : Appel pour la constitution d'un Front autogestionnaire, afin de faire émerger une "nouvelle gauche socialiste, écologiste et autogestionnaire". Cette tentative de recentrage échoue
  • 12-14 janv. 1979 : 11e congrès, à Saint-Etienne. H. Bouchardeau est élue secrétaire nationale
  • 1981 : 12e et 13e congrès. H. Bouchardeau, candidate du PSU à l'élection présidentielle, obtient 1,1% des voix au premier tour. J. Salvator lui succède comme secrétaire national du parti
  • 1983-1984 : H. Bouchardeau entre dans le gouvernement Mauroy comme secrétaire d'État à l'Environnement et au cadre de vie, puis ministre de l'Environnement, portant ainsi le PSU au pouvoir
  • 1984 : allié aux Communistes démocratiques unitaires, le PSU connaît un désastre électoral lors de l'élection européenne : 0,72% des suffrages. Lors de son 15e congrès, les 14-16 déc. à Bourges, la minorité hostile à la présence d'H. Bouchardeau au gouvernement devient majoritaire (J.-C. Le Scornet devient secrétaire national). La question de l'avenir du parti est posée. Dans les mois qui suivent, environ 250 militants rejoignent le PS, avec J. Salvator. Tout au long des années 1980, de très nombreux militants quittent le PSU pour le PS (dont H. Bouchardeau, S. Depaquit et M. Mousel, tous trois anciens secrétaires nationaux)
  • 12-14 déc. 1986 : 16e congrès, à Bourg-en-Bresse
  • 16-18 déc. 1988 : les élections législatives de mars avaient confirmé le déclin du parti (1,05% des suffrages) ; le 17e congrès, à Angers, vote la fusion, avant la fin de 1989, avec la "Nouvelle gauche" issue des comités de soutien à P. Juquin (dissident communiste), mais cette dernière tentative de redressement s'avère inutile. A cette époque, le PSU ne compte plus que 1000 adhérents, il est isolé
  • 24 nov. 1989 : 18e congrès, à Paris, dissolution du PSU

Sources :
-Becker, Jean-Jacques ; Candar, Gilles (dir.). - Histoire des gauches en France. Volume 2, XXe siècle : à l'épreuve de l'histoire. - Paris : la Découverte, 2005. - 776 p.
-Biard, Roland. - Dictionnaire de l'extrême-gauche de 1945 à nos jours. - Paris : Belfond, 1978. - 411 p.
-Kernalegenn , Tudi ; Prigent, François ; Richard, Gilles... [et al.] (dir.). - Le PSU vu d'en bas : réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d'idées (années 1950 - années 1980). - Rennes : Presses universitaires de Rennes, 2009. - 373 p.
-Kesler, Jean-François. - De la gauche dissidente au nouveau Parti socialiste : les minorités qui ont rénové le PS. - Toulouse : Privat, 1990. - 471 p.
-Parti socialiste unifié (France). - Archives d'espoir : 20 ans de PSU., 1960-1980. - Paris : Syros, 1980.
-Sirinelli, Jean-François. - Dictionnaire historique de la vie politique française au XXe siècle. - Paris : Presses universitaires de France, 2003. - 1254 p.

Mis à jour le 23/09/2016

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