Journée d'études du 19/09/2017 dans le cadre de l'Observatoire international du religieux du CERI / GSRL

Introduction :

Alain Dieckhoff, directeur du CERI-Sciences Po, et Philippe Portier, directeur du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL)

Elise Féron, Université de Tampere
Communautés transnationales, religions et conflits
Chantal Saint-Blancat, Université de Padoue
Islam et diaspora

Discutante : Riva Kastoryano, Sciences Po-CERI/CNRS

Matthias König, Université de Göttingen
Droits de l’homme et mobilisations transnationales du religieux

Discutant : Jean-Paul Willaime, EPHE/GSRL

Responsables scientifiques : Alain Dieckhoff, Sciences Po-CERI/CNRS, et Philippe Portier, directeur, Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL)

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Colloque du 5-6 décembre 2016, avec les interventions de Laurent Bonnefoy, Alain Dieckhoff, Stéphane Lacroix, Laurence Louër, Pierre-Jean Luizard et Jean-Paul Willaime.

L’Islam est pluriel, dans ses approches juridiques, théologiques, spirituelles, mais depuis quelques temps, il est traversé, dans le monde sunnite, par la montée d’un courant fondamentaliste qui entend revenir, de façon stricte, aux « principes originels » de la religion. Cette volonté de « retour aux sources » est portée par le salafisme qui connaît un essor indéniable, sous des formes diverses, avec des rapports au politique eux-mêmes changeants, allant d’un quiétisme assumé à l’engagement dans l’action violente (djihadisme).
Pour comprendre ce fondamentalisme, il est impérieux de se pencher sur ses assises doctrinales, sur les représentations de soi et de l’Autre qu’il véhicule, sur les concepts (shari’a, sunna, djihad, califat…) qu’il mobilise, sur les mythes et utopies qu’il invoque. Certes, les idées seules ne font pas l’histoire, mais elles forment un soubassement indispensable à l’action des hommes. Il convient donc de prendre au sérieux les discours religieux eux-mêmes, sans les tenir pour de simples travestissements.
L’objectif de ce colloque interdisciplinaire qui réunit islamologues, historiens, sociologues, politistes, venant de différentes institutions de recherche en France comme à l’étranger, a précisément pour objectif de débrouiller cet écheveau complexe en engageant une réflexion en profondeur sur le fondamentalisme sunnite contemporain.

Résumé 

La présence des organisations religieuses à l’ONU est favorisée par une communauté de langage et d’objectifs autour des idéaux de paix et de fraternité universels. Forum de débats et, quelquefois, d’oppositions frontales sur les droits de l’homme, l’ONU est une scène internationale privilégiée pour des acteurs religieux. La promotion onusienne des dialogues interreligieux (Alliance des civilisations) et la valorisation onusienne du rôle des autorités spirituelles dans la sauvegarde de la paix mondiale ne font que renforcer et légitimer le rôle des représentants religieux sur la scène internationale. 

Bibliographie 

Balibar Étienne, Des universels, Paris, Galilée, 2016.

Berger Julia, « Les organisations non gouvernementales religieuses. Quelques pistes de recherche », dans Bruno Duriez, François Mabille et Kathy Rousselet (dir.), Les ONG confessionnelles. Religions et action internationale, Paris, L’Harmattan-Association française de sciences sociales des religions, 2007, p. 23-40.

Berger Julia, « Religious Nongovernmental Organizations. An Exploratory Analysis », International Journal of Voluntary and Nonprofit Organizations, 14 (2), 2003, p. 15-39.

Debray Régis, Un mythe contemporain : le dialogue des civilisations, Paris, CNRS Éditions, 2007.

Fabius Laurent, « Religions et politique étrangère », dans Denis Lacorne, Justin Vaïsse et Jean-Paul Willaime (dir.), La Diplomatie au défi des religions. Tensions, guerres, médiations, Paris, Odile Jacob, 2014, p. 13-21.

Favret-Saada Jeanne, Jeux d’ombres sur la scène de l’ONU : droits humains et laïcité, Paris, Éditions de l’Olivier, 2010.

Koenig Matthias, « Institutional Change in the World Polity. International Human Rights and the Construction of Collective Identities », International Sociology, 23 (1), 2008, p. 95-114.

Koenig Matthias, « Minorités religieuses et droit international des droits de l’homme. Trajectoires historiques et dynamiques sociologiques », dans Denis Lacorne, Justin Vaïsse et Jean-Paul Willaime (dir.), La Diplomatie au défi des religions. Tensions, guerres, médiations, Paris, Odile Jacob, 2014, p. 241-255.

Lacorne Denis, Vaïsse Justin et Willaime Jean-Paul (dir.), La Diplomatie au défi des religions. Tensions, guerres, médiations, Paris, Odile Jacob, 2014

Lehmann Karsten, « Shifting Boundaries Between the Religious and the Secular: Religious Organizations in Global Public Space », Journal of Religion in Europe, 6 (2), 2013, p. 201-228.

Lehmann Karstens, Religious NGOs in International Relations. The Construction of « the Religious » and « the Secular », New York (N. Y.), Routledge, 2016.

Marie Jean-Bernard, « Les ONG confessionnelles aux Nations unies et les droits de l’homme », dans Bruno Duriez, François Mabille et Kathy Rousselet (dir.), Les ONG confessionnelles, Religions et action internationale, Paris, L’Harmattan-Association française de sciences sociales des religions, 2007, p. 41-52.

Martinez de Codes Rosa Maria, « Les droits de l’homme et le monde arabe : un double défi », Conscience et liberté, « L’universalité des droits de l’homme », 73, 2012, p. 79-98.

Morsink Johannes, The Universal Declaration of Human Rights. Origins, Drafting and Intent, Philadelphie (Pa.), University of Pennsylvania Press, 1999.

Nye Joseph S., Soft Power: The Means to Success in World Politics, New York (N. Y.), Public Affairs, 2004.

Petersen Marie Juul, « International Religious NGOs at the United Nations: A Study of a Group of Religious Organizations », The Journal of Humanitarian Assistance, 17 novembre 2010.

Religion and Public Policy at the UN, A Religion Counts Report, 2002.

Trigeaud Sophie-Hélène, « Les ONG religieuses face aux États : quelle place pour construire la justice dans les mécanismes des Nations Unies ? », dans Yazid Ben Hounet, Sandrine Lefranc et Deborah Puccio-Den (dir.), Justice, religion, réconciliation, Paris, L’Harmattan-Association française de sciences sociales des relgions, 2014, p. 135-152.

Willaime Jean-Paul, « Le Conseil de l’Europe face à la diversité culturelle et religieuse », Les Champs de Mars, Revue de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire, 26, mars 2015, p. 152-166.

Affiliation 

Ecole pratique des hautes études (EPHE) ; Groupe sociétés, religions, laïcités (GSRL), CNRS.

Biographie 

Jean-Paul Willaine est docteur en sciences des religions et docteur en sociologie de l’Université de Strasbourg. Directeur d’études émérite à l’Ecole pratique des hautes études, il y a occupé la chaire Histoire et sociologie des protestantismes de 1992 à 2015. De 2005 à 2010, il a dirigé l’Institut européen en sciences des religions (E.P.H.E.).
Il est membre du laboratoire de recherches Groupe sociétés, religions, laïcités (EPHE-CNRS), qu’il a dirigé de 2002 à 2007. Entre 2007 et 2011, il a présidé la Société internationale de sociologie des religions/International Society for the Sociology of Religion.
Ses travaux portent sur les théories et méthodes en sociologie des religions, la sociologie des protestantismes contemporains, l’état religieux de l’Europe, les relations religions-Etat et les relations écoles-religions en Europe.

Bibliographie 

- Le défi de l’enseignement des faits religieux à l’école. Réponses européennes et québécoises, Paris, Riveneuve, 2014.

- Avec Denis Lacorne et Justin Vaïsse (co-dir), La diplomatie au défi des religions. Tensions, guerres, médiations, Paris, Odile Jacob, 2014.

- Sociologie des religions, Paris, Presses universitaires de France, 5e édition, 2012.

- Avec Sébastien Fath (co-dir), La nouvelle France protestante. Essor et recomposition au XXIe siècle, Genève, Labor et Fides, 2011.

- Avec Micheline Milot et Philippe Portier (dir.), Pluralisme religieux et citoyenneté, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.

- Avec Céline Béraud (co-dir), Les jeunes, l’école et la religion, Paris, Bayard, 2009.

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