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26.11.2021

Publication du guide réalisé par nos étudiants avec l’AIMF !

Intitulé « Sobriété et Frugalité Numériques », ce guide pratique à destination des maires de l’AIMF, a été réalisé dans le cadre d’un capstone par Rim Ayouch, Kenza Fahim, Hermine Martinez, Mocktoub Razaki et Juliette Yaniv, étudiants du master Governing the Large Metropolis.

En 2019, l’Agence parisienne du climat estimait à 70% la part des émissions mondiales de carbone générée par les villes. Dans le contexte d’urgence climatique que nous connaissons, ces dernières se voient souvent présenter des solutions numériques pour les aider à réduire leur impact environnemental. Ces dispositifs dits intelligents (smart) ont recours à des outils connectés qui permettent par exemple une meilleure évaluation des besoins de consommation de la ville dans laquelle ils sont installés et donc de réduire les consommations inutiles (en eau, électricité, en mobilité…). D’importantes économies d’énergie peuvent en effet être réalisées en intégrant de nouvelles technologies numériques au mobilier urbain traditionnel.

Toutefois, si dans le cadre de la gestion administrative de la ville mais aussi des pratiques individuelles, le numérique a longtemps été présenté comme propre et immatériel, il est aujourd’hui nécessaire de mettre un terme à cette conception. Le secteur du numérique était en 2020 la source de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et le think tank The Shift Project estime que ce chiffre atteindra quasiment 10% en 2030, à raison d’une croissance annuelle autour de 8%. À ces chiffres des émissions de gaz à effet de serre s’ajoutent d’autres types de pollution, tels que celle des sols liée à l’extraction de métaux rares.

De plus, le progrès technologique rapide a paradoxalement pour résultat une augmentation de la demande et donc de la consommation. Bien que les fabricants orientent l’innovation vers des appareils plus performants et donc moins énergivores, ces améliorations encouragent un élargissement toujours plus vaste du champ des utilisations du numérique. Ainsi, en créant un numérique plus “propre”, les économies d’énergie réalisées à l’échelle d’un appareil sont finalement compensées par une augmentation globale de la consommation d’équipements et de services. Ce phénomène, désigné sous le nom d’« effet rebond », démontre que l’innovation pour créer des appareils plus performants ne peut suffire à fournir une solution.

En outre, lorsque le numérique est présenté comme substitut à des méthodes plus traditionnelles, l’énergie ainsi que les matières premières utilisées pour produire les terminaux numériques (ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés) finissent parfois par engendrer une pollution supérieure à celle qui aurait été produite sans recours à ces appareils. C’est en tout cas ce que certains experts affirment à l’instar de Philippe Bihouix, ingénieur centralien spécialiste des low techs et de l’épuisement des minerais. Enfin, la consommation énergétique constante liée à certaines technologies et aux objets connectés notamment, pèse aussi souvent dans le sens d’une aggravation du bilan environnemental.

Le numérique ne peut dès lors pas être envisagé comme un problème ou à l’inverse comme la solution unique. Afin d’assurer son déploiement effectif, il est nécessaire de maîtriser ses opportunités de gestion urbaine mais également ses répercussions sociales et environnementales.

Ce guide portera sur la sobriété et la frugalité numériques, deux démarches qui tentent de fournir aux maires des clés pour comprendre comment tirer des bénéfices environnementaux des dispositifs numériques et comment éviter que ces derniers n'aggravent finalement leur impact.

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