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24.06.2025

Portrait de Stefan Swift : Responsable de la communication et des relations médias pour l’Enquête sociale européenne

 

Pouvez-vous nous parler brièvement de votre parcours ? Comment en êtes-vous venu à travailler dans la communication ?

   

J’ai toujours été fasciné par les médias et j’ai étudié le journalisme à l’université. Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai rejoint une agence de relations publiques à Londres et, depuis, je m’efforce de faire apparaître des sujets dans les médias.

 

 

 

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le projet de l’Enquête sociale européenne (ESS) ?

Quand j’ai vu que l’ESS recrutait, j’ai été très enthousiaste à l’idée de rejoindre l’équipe. C’est un projet formidable, et les données produites par l’enquête sont de la plus haute qualité dans leur domaine, même à l’échelle mondiale. J’ai su très tôt que j’aimerais construire des récits à partir de ces données, pour qu’elles continuent à éclairer un monde en perpétuelle évolution.

En quoi consiste votre rôle de responsable de la communication de l’ESS ?

Tout ce que je fais vise à promouvoir la qualité et la portée comparative de nos données à travers les pays. Pour cela, je m’adresse aux utilisateurs actuels de nos données, tout en essayant d’en attirer de nouveaux, via différents canaux de communication internes, numériques et externes. Cela passe notamment par notre site web, nos newsletters, nos événements, et notre collaboration avec des chercheurs pour produire des rapports et analyses. 

Nous travaillons également avec les médias, suivons l’impact du projet, et mettons de plus en plus en valeur nos résultats auprès des décideurs. Je contribue aussi à la production et à la promotion de livrables pour plusieurs projets Horizon Europe, dont le projet Infra 4 NextGen, qui soutient les objectifs de Next Generation EU.

Quelles sont les principales priorités ou difficultés liées à la communication autour d’un projet comme l’ESS ?

La priorité, c’est de promouvoir les nouvelles vagues de données auprès de notre cœur de cible : les chercheurs, universitaires et étudiants. J’attache aussi une grande importance à l’accompagnement de celles et ceux qui souhaitent utiliser nos données mais ne savent pas forcément comment s’y prendre. Notre outil visionneur de variables  disponible sur notre portail de données est un bon point de départ, mais nous cherchons constamment à rendre les données plus accessibles, que l’on soit universitaire ou non.


Côté défis, ils sont nombreux ! Le financement et les ressources restent un enjeu permanent. Avec un projet aussi complexe que l’ESS, nous travaillons avec plus de 30 agences de financement, qui dépendent elles-mêmes des budgets nationaux, souvent décidés à des moments différents. Cela rend la planification budgétaire difficile, notamment pour les équipes nationales. D’un point de vue communication, il n’est pas toujours simple de soutenir la diffusion dans les 30 pays aussi largement que je le souhaiterais. Il est aussi parfois difficile de toucher les bons décideurs ou journalistes au bon moment. Et je suis actuellement en pleine lutte avec les algorithmes des réseaux sociaux !

Selon vous, en quoi l’ESS permet-elle de mieux comprendre nos sociétés ?

Je pense que nos données sont particulièrement efficaces lorsqu’elles permettent de déconstruire des idées fausses ou des perceptions erronées. Par exemple, lors de la vague 7 (2014/15), les répondants ont été interrogés sur la proportion d’étrangers dans leur pays. Dans tous les pays, la réalité était inférieure à ce que les personnes interrogées imaginaient. Apporter des preuves factuelles dans un contexte de désinformation croissante est peut-être plus crucial que jamais.


L’ESS a déjà donné lieu à un volume de recherche impressionnant – plus de 7 500 articles scientifiques – et je suis convaincu que cela a permis de mieux comprendre nos sociétés. Le défi pour nous, désormais, est de transformer ces résultats – produits par les chercheurs à partir de nos données – en savoir public ou en décisions politiques qui améliorent concrètement la société.


Toutes nos actions de communication s’inspirent d’une citation du regretté Sir Roger Jowell, cofondateur de l’ESS :
 

« Lorsqu’ils élaboraient de nouvelles politiques, les gouvernements étaient autrefois souvent ignorants des préférences et besoins de leurs citoyens. Aujourd’hui, les gouvernements européens disposent d’une source pour combattre cette ignorance. »

Si vous pouviez choisir un thème ou une question que l’ESS devrait explorer davantage à l’avenir, lequel serait-ce ?

Les résultats des questions sur les théories du complot, incluses pendant la pandémie de COVID-19, étaient fascinants. J’aimerais vraiment savoir si ces réponses sont liées à un effet du «confinement». Par ailleurs, certaines de nos dernières données sur les attitudes de genre révèlent des positions sexistes persistantes à travers l’Europe. Il serait intéressant d’explorer ce qui pousse (notamment les jeunes) hommes à adhérer à des courants comme la culture « incel ». 

Enfin, j’aimerais voir davantage de questions axées sur les préférences politiques concrètes, comme celle sur la taxe carbone posée dans le module sur le changement climatique de la vague 8.