Séance de tutorat du cours Espace mondial. Crédit : Caroline Maufroid, 2016


Ressources pédagogiques

Réaliser une carte en Espace mondial

Benoît Martin
Publié le 30/08/2018

Cette section explique les étapes pour réaliser des cartes en Espace mondial.

English version below 


Choisir un fond de carte

Cadrage – Il convient de le choisir avec soin : un cadrage resserré permet une meilleure précision géographique mais exclu des zones du sujet. Le cadrage oriente directement les informations représentées et donc la réponse au sujet. Par exemple, « la puissance chinoise » traitée à une échelle asiatique suggère que sa portée est régionale alors qu’un cadrage mondial propose une influence mondiale.

Crédit : Benoît Martin, 2018

Projection – Le passage d’une sphère (la Terre) à un plan (la carte) entraîne des déformations ou des ruptures du dessin. Il n’y a pas de « bonnes » ou de « mauvaises » projections cartographiques, en revanche celles qui rapportent fidèlement les surfaces sont mieux adaptées aux représentations thématiques (Bertin 1953, Natural Earth). Ce n’est pas le cas de la projection Mercator qui exagère trop les surfaces des pôles. Certaines projections (Buckminster-Fuller voire Atlantis) favorisent le tracé de flux entre les continents.

Crédit : Benoît Martin, 2018

Centrage – Placer l’Europe au centre est une convention historique européenne. Mieux vaut placer l’espace géographique, les acteurs ou les valeurs fortes du sujet au centre de la carte. Le changement s’opère, selon les projections, par coulissement (surtout Est-Ouest, le renversement Sud-Nord pouvant entraîner plus de difficultés pour se repérer) ou par rotation (autour d’un pôle).

Crédit : Benoît Martin, 2018

Représenter les informations

Voir (et non lire) – Les informations choisies sont représentées par des symboles (points, lignes et zones) afin de « voir » une géographie et non de devoir « lire » les valeurs une à une. Celles-ci sont indiquées en légende et non dans la carte. Quelques noms propres peuvent habiller la carte mais ils sont secondaires par rapport à l’information visualisée.

Crédit : Benoît Martin, 2018

Types de données – Les quantités (effectifs, stocks, évolutions, ratios) sont à représenter avec des variations de taille pour les cercles/carrés, d’épaisseurs pour les traits/flèches ou d’un dégradé (du clair au foncé au sein d’une couleur) pour les aplats afin de montrer l’ordre ou la proportionnalité entre les valeurs. En revanche, les qualités (catégories, types) doivent traduire la dissemblance ou la ressemblance à l’aide de couleurs et de formes différentes. Confondre ces visualisations peut mener à des cartes inefficaces voire trompeuses.

Crédit : Benoît Martin, 2018

Une carte lisible – Dans une carte de synthèse, il faut utiliser toutes les visualisation simples (symboles ponctuels, zones colorées, « patates », hachures, flèches, etc.) et faire varier leur taille, leur intensité, leur couleur, leur forme selon le type des données. Les couleurs demeurent les variables les plus visibles dans une carte, surtout en aplat, il convient de les utiliser judicieusement (des familles par partie de la légende ou des contrastes chaud/froid). À force de superposition, la carte devient vite illisible, il faut alors :
a. réduire le nombre d’informations et ne garder que les indicateurs les plus pertinents,
b. combiner les informations redondantes en indiquant en légende ce que cela recouvre,
c. simplifier chaque information en diminuant le nombre de classes/modalités.

Crédit : Benoît Martin, 2018

« Habiller » la carte

Ces informations écrites sont essentielles, elles permettent de donner un sens à l’image. Les textes doivent être courts et précis afin d’éviter toute ambiguïté.

Titre – Souvent situé en haut. Il peut être descriptif (présentation du sujet ou interprétation de la situation) ou problématisé (sous forme de question).

Légende – Positionnée dans les zones inutilisées de la carte (océans, marges, etc.) car si elle est projetée en classe, l’oeil doit pouvoir faire les aller-retour légende/carte. La légende peut être structurée en parties, ce qui oriente la « réponse » au sujet, mais trop de tiroirs imbriqués mènent souvent à des contradictions entre la légende et ce que montre la carte. Pour les statistiques il faut indiquer : le sujet, les unités, l’année et les ordres de grandeurs.

Sources (celles présentées dans la section « rechercher des informations pour cartographier en Espace mondial » ) – Généralement placées en pied de carte. Afin d’alléger le bloc de texte, la forme la plus courte est préférable.

Crédit : Benoît Martin, 2018


Draw a map in Espace mondial

This section explains the steps for drawing maps in Espace mondial.


Choosing a basemap

Framing – It should be chosen with care: a narrow framing allows a better geographical precision but excludes areas of the subject. The frame directly shapes the information represented and therefore the answer to the research question. For example, the « Chinese power » dealing with an Asian scale suggests that its scope is regional whereas a global framing proposes a global influence.

Credit: Benoît Martin, 2018

Projection – The turn of a sphere (the Earth) to a plan (the map) causes deformations or breaks in the drawing. There are no « good » or « bad » cartographic projections, but those that faithfully report surfaces are better suited to thematic visualizations (Bertin 1953, Natural Earth). This is not the case of the Mercator projection which exaggerates the pole surfaces too much. Some projections (Buckminster-Fuller or Atlantis) favor the design of flows between continents.

Credit: Benoît Martin, 2018

Centering – Placing Europe in the center is a European historic convention. It is better to locate the geographical space, the actors or the strong values ​​of the subject at the center of the map. According to the projections, the change is made by sliding (especially East-West, the South-North reversal may cause more confusion to recognize territories) or by rotation (around a pole).

Credit: Benoît Martin, 2018

Visualizing information

See (and not read) – The information chosen is shown by symbols (dots, lines and areas) in order to « see » a geography and not having to « read » the values ​​one by one. These are mentioned in the legend and not in the map. Some proper names can be written in the map but they are secondary.

Credit: Benoît Martin, 2018

Data types – Different quantities (numbers, stocks, trends, ratios) are to be represented with size variations for circles/squares, varying thicknesses for lines/arrows or a gradation/shade (from light to dark within a single colour) for coloured areas to show the order or proportionality between values. On the other hand, different qualities (categories, types) must translate dissimilarity or similarity using different colours and shapes. Confusing these visualizations can lead to inefficient or misleading maps.

Credit: Benoît Martin, 2018

An easy to read map – In a synthesis map, use all simple visualizations (symbols, coloured areas, « potatoes », hatching, arrows, etc.) and vary their size, shade (gradation), colour, shape the type of data. The colours remain the most visible variables in a map, especially when filled, they should be used wisely (groups by part of the legend or hot/cold contrasts). By superimposition, the map quickly becomes illegible, it is necessary to: a. reduce the amount of information and keep only the most relevant indicators, b. combine the redundant information with a legend that mentions what it means, c. simplify information by reducing the number of classes/categories.

Credit: Benoît Martin, 2018

The elements of a map

The written information is essential, it helps to give meaning to the image. The texts must be short and precise in order to avoid any ambiguity.

Title – Often located at the top. It can be descriptive (presentation of the subject or interpretation of the situation) or problematized (in the form of a question).

Legend – Located in the unused areas of the map (oceans, margins, etc.) because during the presentation in class, both the map and the legend need to be visible at the same time. The legend can be structured in parts, which suggest the «answer » to the subject/research question, but too many nested items often lead to contradictions between the legend and what the map really shows. For statistics it is necessary to mention: the subject, the units, the year and the magnitude of quantities.

Sources (those presented in the section « search information to map in Espace mondial« ) – Usually placed at the bottom of the map. In order to lighten the block of text, the shorter form is the better.

Credit: Benoît Martin, 2018

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