Résumé 

Ce chapitre décrit l’émergence d’un catholicisme global, dont le concile Vatican II apparaît a posteriori comme l’événement fondateur. Ce catholicisme global se construit à la rencontre de la bascule, au Sud, du centre de gravité de la catholicité et la délégitimation de la domination occidentale sur un monde devenu multipolaire. Il présente une dimension de globalisation pastorale, liée au statut minoritaire du catholicisme dans les régions où il est le plus dynamique. La globalisation catholique possède aussi de fortes implications théologiques et ecclésiologiques et porte au centre des controverses les enjeux du dialogue interreligieux et de la théologie des religions. 

Bibliographie 

Balas Marie, Sant’Egidio, de la protestation militante à la médiation internationale : sociologie d’un acteur émergent de la diplomatie informelle, thèse de doctorat, Paris, EHESS, 2012.

Bujo Bénézet, « Le christianisme africain et sa théologie », Revue des sciences religieuses, 84, 2010, p. 159-174.

Chenu Bruno, Théologies chrétiennes des tiers mondes, Paris, Le Centurion, 1987.

Cheza Maurice, Paroles de chrétiens en terre d’Asie, Paris, Karthala, 2011.

Colonomos Ariel, Églises en réseaux. Trajectoires politiques entre Europe et Amérique, Paris, Presses de Sciences Po, 2000.

Compagnon Olivier, « La crise du catholicisme latino-américain », L’Ordinaire des Amériques, 210, 2008, p. 9-25.

Doré Joseph (dir.), Le Devenir de la théologie catholique mondiale depuis Vatican II (1965-1999), Paris, Beauchesne, 2000.

Duriez Bruno, Mabille François et Rousselet Kathy, Les ONG confessionnelles. Religions et action internationale, Paris, L’Harmattan, 2007.

Églises d’Asie, Bulletin de l’Agence d’information de la société des missions étrangères de Paris.

Grannec Christophe et Massignon Bérangère (dir.), Les Religions dans la mondialisation. Entre acculturation et contestation, Paris, Karthala, 2012.

Heyberger Bernard, Les Chrétiens d’Orient, Paris, PUF, 2017.

Mayeur Jean-Marie (dir.), Histoire du christianisme. 13. Crises et renouveau de 1958 à nos jours, Paris, Desclée, 2000.

Noé Jean-Baptiste, Géopolitique du Vatican : la puissance de l’influence, Paris, PUF, 2015.

Routhier Gilles, « Gouvernement centralisé et activité mondialisée. Le cas de l’Église catholique », Revue internationale de politique comparée, 7 (2), 2000 p. 355-383.

Affiliation 

Ecole pratique des hautes études (EPHE), Groupe sociétés, religions, laïcités (GSRL), CNRS.

Biographie 

Denis Pelletier est historien, membre du Groupe sociétés, religions, laïcités (GSRL, UMR 8582, EPHE-CNRS). Il dirige depuis 2005 les études d’«Histoire et sociologie du catholicisme contemporain » à l’Ecole pratique des hautes études, établissement qu’il a présidé entre 2011 et 2013.

Bibliographie 

- (co-direction avec Jean Louis Schlegel), A la gauche du Christ. Les chrétiens de gauche en France de 1945 à nos jours, Paris, Le Seuil, 2012 (2e édition, Points-Histoire », 2015).

- La crise catholique. Religion, société, politique en France (1965-1978), Paris, Payot, 2002 (2e édition, Rivages-Poche, 2005).

- Economie et humanisme. De l'utopie communautaire au combat pour le tiers-monde 1941-1966, Paris, Editions du Cerf, 1996.

Graphique : Élections des papes : origines géographiques des cardinaux, 1963-201

Cliquez sur l'image pour l'agrandir

Commentaire de Denis Pelletier

La répartition géographique des cardinaux électeurs (âgés de moins de 75 ans) lors de l’élection de chaque pape permet d’évaluer la politique de nomination du pape précédent sous l’angle de la mondialisation et celle du pape François au cours des quatre premières années de son gouvernement. La répartition est évaluée en fonction des sièges épiscopaux et non en fonction de l’origine nationale des cardinaux. La place de l’Italie tient à la tradition de centralisation et au poids des cardinaux issus de la Curie romaine.

Le pontificat de Paul VI est particulièrement intéressant. Elu par un conclave très majoritairement européen, ce pape est le premier à modifier l’équilibre entre l’Europe et le reste du monde, au prix d’une augmentation du nombre des cardinaux qui facilite ce rééquilibrage. Son successeur est élu par un conclave où l’Europe et le reste du monde sont à égalité. Sous Jean-Paul II et Benoît XVI, les équilibres se modifient peu : Jean-Paul II a surtout été soucieux de nommer des cardinaux issus de l’ancienne Europe de l’Est, Benoît XVI a légèrement renforcé le poids des Italiens, et notamment des Romains. Les premières années du pontificat de François montrent une nouvelle inflexion : le renforcement de l’Afrique, de l’Asie et de l’Océanie. La diminution du nombre des Européens tient surtout au non remplacement des cardinaux italiens, que François estime surreprésentés.

Retour en haut de page