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26.01.2024

Charles Reveillere, Prix de thèse sur la ville 2023

Congratulations to Charles REVEILLERE, a doctoral student at the Centre for the sociology of organisations (CSO), for winning the Prix de thèse sur la Ville awarded by the Plan Urbanisme Construction Architecture (PUCA) and the Association pour la Promotion de l'Enseignement et de la Recherche en Aménagement Urbanisme (APERAU Internationale), for his thesis entitled “Demain c’est loin, et aujourd’hui c’est déjà trop tard. Vivre et gouverner le délogement dans deux espaces populaires en attente de rénovation urbaine”.

The Prix de thèse sur la ville is to reward the best doctoral theses defended in France or abroad, written in French:

  • revealing new or renewed ways of grasping contemporary issues relating to the city and the urban phenomenon, and of understanding their transformations, including through a historical approach ;
  • helping to shed light on, or even challenge, action on the city and urban areas, and the activities of all urban operators, whether in the context of their public policies, professional practices or urban management.

The jury selected Charles REVEILLERE for his doctoral thesis in sociology entitled "Demain c'est loin, et aujourd'hui c'est déjà trop tard. Vivre et gouverner le délogement dans deux espaces populaires en attente de rénovation urbaine", defended at the Institut d'Études Politiques de Paris, under the supervision of Claire LEMERCIER  and Jérôme PELISSE.

Summary (in French):

Ce travail porte sur deux espaces populaires du parc privé et social marseillais ciblés par des projets de rénovation urbaine. Le quotidien des habitant·es est mis en suspens : vont-iels devoir déménager, quand, où et comment ? Au nom d’une éventuelle démolition à venir, la gestion courante est minorée, laissant se dégrader bâtiments et espaces publics.

La thèse analyse le délogement comme un processus dont la brutalité se déploie au long cours. Elle commence par une description de l’attente vécue par les habitant·es, si éprouvante qu’elle fabrique souvent leur consentement au départ avant même que les administrations aient à les en contraindre. Après avoir identifié quelle forme d’action publique produit ce phénomène, l’auteur s’intéresse aux rapports de pouvoir qui déterminent les règles de distribution des biens symboliques et matériels en jeu dans le délogement.

En articulant cadre d’analyse processuel et comparaison spatiale, la démonstration identifie deux modes de gouvernement des espaces populaires, associés à un horizon plus ou moins ouvert de négociation. Trois angles d’analyse se dégagent. Tout d’abord, la relation entre pouvoir et prévisibilité : comment se distribue la maîtrise du temps et que fait-elle aux rapports entre des habitant·es et des administrations qui les délogent ? Ensuite, les pratiques d’intermédiation : dans l’attente des guichets officiels, des voies d’accès alternatives aux biens sont érigées, produisant des règles de distribution structurées par des rapports de domination différents de ceux habituellement observés. Enfin, les liens entre fragmentation interne de l’espace populaire et pratiques des administrations : la comparaison de formes plus ou moins rapprochées de domination permet de voir ce que les pratiques plus ou moins familières des agent·es font aux rapports sociaux localisés.

La thèse étudie plus spécifiquement les différentes faces du gouvernement clientélaire, entre réappropriation populaire des rapports aux administrations, levier de maintien de la paix sociale et instance de politisation conflictuelle. Elle repose sur l’analyse longitudinale de données produites par deux ethnographies des espaces populaires, des entretiens (avec habitant·es, agent·es administrations et intermédiaires) et des recueils de sources écrites.

 

Listen to the "Objets trouvés" podcast with Charles Reveillere

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