L'aide aux juifs sous le national-socialisme. Approches, méthodes et problèmes de recherche

Date: 
28 Août, 2014
Auteur: 
Beer Suzanne

Introduction

De nombreuses recherches ont été menées ces dernières décennies sur les auteurs de persécutions antisémites, mais peu ont été consacrées aux quelques Allemands qui se sont employés à aider les juifs1. D’après certaines estimations, des dizaines de milliers de personnes ont secouru les juifs persécutés en Allemagne pour les protéger des arrestations et de la déportation2. Rapporté à l’ensemble de la population, ce nombre représente une infime minorité qui a dû agir malgré l’environnement hostile. Aujourd’hui encore, nous connaissons trop peu ce petit groupe. Des histoires isolées de planques et de sauvetages ressurgissent régulièrement lors des commémorations officielles de la Shoah depuis les années 1950, mais la recherche s’est rarement saisie de ces histoires pour les soumettre à une analyse systématique3. Les quelques études empiriques menées à ce sujet depuis les années 60 n’ont pas établi de champ de recherche propre, et une discussion globale des sources qu’elles utilisent et de leurs méthodes a longtemps fait défaut.

Cet article ouvre une discussion sur les recherches à mener sur l’aide aux juifs dans l’Allemagne national-socialiste. Il présente les différentes approches du sujet, et analyse les problèmes méthodologiques soulevés par les livres de souvenirs rédigés après-coup. Partant de ces observations, il montre comment le secours porté aux juifs se place dans un jeu intermittent entre des « structures d’opportunité » sociales et leur appropriation individuelle par des individus qui portent secours4. A l’exemple du récent La résistance au génocide, ouvrage collectif qui déconstruit l’image du sauveteur en soulignant l’importance du facteur situationnel, les remarques suivantes visent à contribuer au renouveau de la recherche5.

1. Approches sociologiques et psychologiques dans la recherche sur l’aide aux juifs

Les premiers récits de juifs persécutés qui avaient survécu dans l’illégalité sont parus au lendemain de la guerre. On publia aussi, à la fin des années 1950, des récits concernant des acteurs singuliers qui avaient aidé les juifs6. Mais ce n’est qu’à la fin des années 1980 que l’on peut observer une hausse perceptible des publications sur ce thème7. La majorité de ces parutions est autobiographique et se compose de souvenirs. On trouve aussi, parallèlement, une série de travaux scientifiques qui s’efforcent de reconstruire des histoires singulières sans aller néanmoins jusqu’à en tirer des conclusions sur les conditions de possibilité de l’aide prodiguée. Les quelques études qui s’attachent à des analyses générales visent la plupart du temps à camper un « secoureur type » opposé à un « spectateur type » qui serait enclin à l’indifférence et la passivité. Deux approches se distinguent alors : d’une part, des études sociologiques qui montrent combien les qualités de ceux qui portent secours sont déterminées socio-démographiquement ; d’autre part, des études psychologiques qui mettent en avant à quel point elles proviennent de structures de personnalité et de l’influence de la petite enfance.

L’une des premières études du champ sociologique provient du politologue américain Manfred Wolfson qui, à la fin des années 1960, interrogea 76 Allemands à l’aide d’un questionnaire standard8. Le dépouillement montra que la majeure partie de ceux qui avaient aidé des juifs étaient des hommes (60 % des interrogés) mariés (73 %) et nés avant 1910 (84 %). Quasiment la moitié appartenait aux classes moyennes ou supérieures. Beaucoup avaient non seulement agi en faveur de juifs, mais avaient aussi participé à d’autres formes de résistance active (57 %). C’est pourquoi Wolfson conclut que « la petite bande de sauveteurs n’était pas seulement très proche du mouvement allemand de résistance, mais en formait aussi en réalité une bonne partie. »9

Des études récentes conduisent cependant à s’interroger sur ces résultats. Un projet de recherche constitué autour de l’historien berlinois Wolfgang Benz a ainsi montré que ce n’étaient pas les hommes qui étaient surreprésentés parmi ceux qui aidèrent les juifs, mais au contraire les femmes10. Le profil politique et économique dressé par Wolfson ne s’est pas trouvé, lui non plus, confirmé : plutôt que des membres des couches moyennes et supérieures, le projet berlinois enregistre une prépondérance de gens d’extraction modeste qui n’étaient pas liés à la résistance politique. Ils ne se distinguaient des autres Allemands ni par leur situation économique, ni par leur situation familiale, ni par leur situation au regard de la religion11. La tentative d’une définition sociologique semble donc un échec12.

Un deuxième courant à l’intérieur de la recherche sur l’aide aux juifs s’attache à recenser les traits spécifiques de la personnalité de ceux qui portèrent secours, par opposition à ceux qui ne s’engageaient pas. Le couple de chercheurs Samuel et Pearl Oliner a pris une part active à ce genre de travaux. Ces derniers ont dirigé, à la Humboldt State University de Californie, une grande étude à base de questionnaires sur l’aide altruiste dont les juifs avaient bénéficié. 406 personnes qui les ont secourus dans différents pays d’Europe ont été interrogés, et 231 d’entre elles ont été comparées à un groupe contrôle de 73 spectateurs passifs, qui n’ont pas apporté d’aide aux juifs, ni mené d’autres activités de résistance. Oliner & Oliner utilisent le terme « bystander » (spectateur) pour désigner les membres de ce groupe passif13. Selon eux, la différence entre les actions des sauveteurs et celles des spectateurs s’explique par la hiérarchie de valeurs propre à chaque groupe. Alors que les premiers mettent en avant de fortes valeurs éthiques comme celles d’assistance et de justice, les seconds se décrivent en valorisant fortement la compétence économique14. Oliner & Oliner en déduisent que les uns se caractérisent par des personnalités altruistes et socialement compétentes, et rangent les autres parmi les égocentriques et les individualistes15.

L’enquête de Oliner & Oliner a constitué un moment important de l’analyse du sauvetage des juifs. Jusqu’à aujourd’hui, il s’agit de l’étude la plus englobante menée sur ce thème, et elle a fondé une approche méthodique de l’étude du comportement secourable qui fut, ensuite, toujours plus étudié16. Cette approche se base sur un travail de questionnaires et d’interviews : ceux qui ont porté secours sont interrogés sur leurs motivations, leurs comportements et leurs qualités. L’enquête présuppose que les données recueillies quarante ans après les faits reflètent le passé avec fidélité. Les qualités que se prêtent les interviewés auraient connu une parfaite stabilité. Oliner & Oliner l’affirment clairement : « Nous présupposons donc que, malgré le passage des années et les changements de contexte, les gens que nous rencontrons aujourd’hui présentent la plupart des prédispositions qu’ils avaient déjà au sortir de la guerre. »17

L’idée que les traits de personnalité demeurent constants est cependant contestée par la recherche psychologique. La majorité des études part du principe que les traits de caractère sont en proie à des changements continuels bien après la puberté, qui ne s’atténuent qu’à l’âge de 40, 50 voire même 60 ans18. Certaines études ont même observé des changements décisifs au-delà de ces seuils19. La thèse d’une stabilité de la personnalité tout au long de la vie est donc empiriquement assez peu corroborée. Le psychologue américain Michael Lewis, l’un des critiques les plus véhéments de ce présupposé, avance que les propriétés de la personnalité se forment en grande partie par réaction et dépendent du contexte dans lequel vivent les gens. Leur stabilité dans les âges avancés de la vie ne serait que la conséquence de conditions de vie stabilisées, et non l’expression d’un script psychologique immuable20.

Les études portant sur la mémoire vont dans le même sens. Elles montrent que l’identité change au cours de la vie des gens, et, avec elle, la représentation qu’on peut avoir de son propre passé. Les recherches sur les récits autobiographiques ont prouvé que cette représentation n’était pas fixée une fois pour toutes, mais se transformait en fonction de l’époque à laquelle les souvenirs sont évoqués21.

2. Les souvenirs comme source

Etant donné qu’il existe peu de documents datant des événements eux-mêmes, les livres de souvenirs des survivants et de ceux qui leur ont porté secours sont, pour la recherche, de première importance. Le défaut de sources contemporaines des faits tient au caractère clandestin du secours porté aux juifs : les Allemands qui les aidèrent se soumettaient à la plus grande discrétion et évitaient de laisser des traces de leur activité. Compte tenu de la fréquence des dénonciations émanant de l’entourage ou du voisinage, ils cherchaient à dissimuler leur activité aux yeux de la police et de la Gestapo, mais aussi de leurs voisins, de leurs proches et, dans certains cas, de leurs conjoints et de leurs enfants. Si nous connaissons aujourd’hui nombre de cas de sauvetage c’est seulement parce que les survivants et ceux qui les ont aidés ont témoigné après la guerre. Ces souvenirs ne sont pas, en soi, plus problématiques que d’autres sources. Celles que l’on suppose « objectives », comme les rapports de la police ou de la Gestapo, contiennent de fausses déclarations, par exemple lorsque les prisonniers minimisent leur activité pour se protéger. Aucun type de source n’est à l’abri de biais. Ce serait donc une erreur d’opposer en bloc les récits autobiographiques à d’autres sources. Il est néanmoins important de prendre conscience des problèmes méthodologiques liés à un champ de recherche qui se réfère principalement à un seul type de source, à savoir des récits autobiographiques.

Quelles singularités faut-il alors souligner à propos des souvenirs ? La mémoire ne fonctionne pas comme une machine qui enregistre du vécu et que l’on peut consulter ensuite. Il faudrait plutôt l’appréhender comme un réseau thématique qui modifie sa structure avec chaque vécu et chaque acte de remémoration. Aussi peut-on intégrer à sa biographie certains éléments qui reposent sur un vécu plus tardif ou même indirect22. Cela ne signifie pas que plus on s’éloigne de l’événement raconté, plus les récits perdent en fiabilité. Les gens peuvent au contraire parfois mieux saisir leur passé au fur et à mesure de leur vie et même s’expliquer des actions et des relations qui leur semblaient incompréhensibles alors. Pourtant cette modification de la perception a précisément pour effet qu’une expérience ne peut plus être appréhendée du point de vue « naïf » du début23.

Les mémoires d’Helene Jacobs illustrent le rôle de l’interprétation rétrospective renouvelée d’une action passée. La Berlinoise décrit ce qu’elle a vécu pour la première fois dans un article de 1947. Elle présente son soutien aux persécutés comme l’expression d’un sentiment chrétien de responsabilité. Elle aurait agi dans un cercle actif de chrétiens qui se sentaient responsables des crimes commis à l’encontre de leurs semblables, les juifs. On peut lire dans son texte : « Le caractère impérieux de cette responsabilité nous donnait du courage. Dans cette situation désespérée, Jésus Christ, que nous étions venus ensemble écouter et comprendre, voulait nous préparer à la responsabilité vis-à-vis de quiconque qui voulait voir justifié l’espoir qu’il avait mis en nous. »24 Lorsque, près de quarante ans plus tard, Helene Jacobs accorde une interview à un groupe de jeunes étudiants, elle ne mentionne plus les raisons religieuses de son action. A leur place, elle souligne ses profondes convictions démocratiques et sa loyauté envers la constitution de Weimar. Dans cet entretien de 1983, elle explique : « La discrimination était pour moi impossible, car il s’agissait là de citoyens allemands, et j’étais pour la constitution de Weimar. »25 Le contact avec les chrétiens que Jacobs mettait en avant en 1947 joue alors un rôle mineur. Elle se présente comme isolée, et résume : « En fin de compte, c’était chacun pour soi. »26

Si la manière dont Jacobs se représente sa propre action s’est modifiée, c’est probablement à cause des expériences qu’elle a faites entretemps. Juste après la guerre, elle avait constaté qu’une forte tradition antisémite survivait à l’intérieur de l’église protestante. C’est sur cette toile de fond qu’elle critiqua le comportement des fidèles sous le national-socialisme et en appela à une nouvelle réflexion théologique27. Elle s’engagea alors pendant plusieurs années dans la « Gesellschaft für Christlich-Jüdische Zusammenarbeit » (Société pour la coopération judéo-chrétienne) et dans le « Ständiger Arbeitskreis von Juden und Christen in Berlin » (Groupe de travail permanent réunissant des juifs et des chrétiens à Berlin)28. Mais la différence entre les récits de 1947 et de 1983 renvoie aussi au changement du contexte de narration. Le premier article fut publié en 1947 dans la revue protestante Unterwegs. Jacobs s’adressait alors à un public religieux pour rappeler la résistance des chrétiens au temps du national-socialisme. Le reportage des années 1980, quant à lui, sortit dans le cadre d’un récit de vie : on invita Jacobs à raconter son enfance, sa vie dans la maison de ses parents et ses expériences personnelles. Jacobs parlait alors en tant que témoin d’une époque, qui voulait transmettre les valeurs démocratiques à ses jeunes auditeurs29.

Résumons ce que nous avons dit jusqu’à présent : lorsqu’elles décrivent le passé, les présentations de soi des sauveteurs dépendent de la date d’énonciation et de son contexte. Ces comptes rendus ne livrent pas un savoir définitif, mais changent avec le temps et selon leurs destinataires. La méthodologie de la recherche s’en trouve affectée, puisque les motifs, les valeurs et les attitudes mis en avant dans les années 1980 ne sont pas nécessairement ceux des années 1940.

Oliner & Oliner avaient, eux aussi, buté sur ce problème dans leur étude. Avec leur questionnaire, ils ne s’étaient pas contentés d’enregistrer l’appréciation de ceux qui avaient porté secours aux juifs. Ils leur avaient aussi demandé de raconter comment leur première action s’était déroulée. L’analyse de ces narrations fut surprenant : plus de la moitié des interrogés avait agi en raison d’attentes et de pression de groupe. Ce n’était donc pas l’empathie avec la victime qui était décisive, mais la sensibilité aux attentes du groupe auquel les sauveteurs appartenaient30. Ce résultat contraste fortement avec les renseignements que les interrogés donnèrent sur eux-mêmes, qu’il s’agisse de réflexions éthiques, du besoin d’assister autrui ou d’une sensibilité à la justice universelle : aucun des interrogés n’a évoqué le sentiment du devoir, et seuls 3 % admettent avoir agi sous influence extérieure31.

3. Le contexte de la situation d’aide

L’analyse concrète des situations ouvre une voie à la compréhension du passé. Les sociologues Fritz Schütze et Gabriele Rosenthal partent du principe que les récits autobiographiques contiennent beaucoup plus d'informations que leurs appréciations explicites du passé32. Leur savoir est « latent » : une analyse textuelle est nécessaire pour le faire apparaître33. Dans ce but, les récits des interviewés sont divisés en différents genres de textes, et en particulier en argumentations, en descriptions, et en narrations. Alors que les deux premières se rapportent fortement au présent et peuvent renseigner sur les positions actuelles des interviewés, les narrations des chaînes d’événements comportent des données plus stables qui se soustraient à des argumentations conscientes des interviewés34. Il semble donc justifié, pour reconstruire les dynamiques du secours porté aux juifs, de placer au centre de l’analyse des souvenirs qui contiennent des situations concrètes d’action.

La biographie d’Helene Jacobs nous permet de procéder à une telle analyse de situation. La première action de secours dont Jacobs se souvienne remonte aux évènements concomitants de la « Nuit de Cristal » en novembre 1938. Elle travaillait alors comme employée dans le cabinet d’un conseiller juridique en propriété industrielle, d’origine juive, nommé Hermann Barschall. Lorsqu’un policier présumé sonna à l’entrée du cabinet d’avocats, Jacobs eut peur que Barschall soit arrêté. Elle nia la présence de son supérieur et le protégea ainsi d’une possible arrestation35.

Observons plus attentivement cette situation de secours : alors que ledit policier sonnait, en novembre 1938, à la porte du cabinet, Helene Jacobs se trouvait à l’intérieur avec Elise Barschall, la femme de Hermann. Elle se remémore cette situation :

« Ce jour-là nous avions encore travaillé […] et le soir, alors que nous allions fermer, le voilà qui sonne à la porte. Madame Barschall était en haut au premier étage et le jardin de devant était fermé. On ne pouvait pas entrer par le jardin sans que quelqu’un ouvre de l’intérieur. Madame Barschall demanda alors qui c’était. Elle fut aussitôt sur le qui-vive lorsqu’elle remarqua que la personne qui se présentait était louche. Il n’avait pas d’uniforme évidemment, et c’était un jeune homme. Il devait parler à monsieur […]. Elle répondit du tac-au-tac : "Monsieur n’est pas à la maison." Aussitôt après avoir dit cela, elle me laissa aller seule au portail demander ce qu’il voulait. »36

Au portail, l’homme expliqua qu’il était de la police et qu’il voulait effectuer un contrôle des devises. Jacobs lui expliqua alors que son chef n’était pas à la maison et qu’elle ne savait pas quand il reviendrait37. L’action de secours avait été initiée par la femme de son supérieur, Elise Barschall, qui venait déjà de dire à l’inconnu, probablement par la fenêtre, que son mari n’était pas dans le bâtiment. Helene Jacobs reprit ce mensonge et repoussa l’intrus comme elle l’avait probablement déjà fait avec d’autres indésirables. Elle se conduisit comme on pouvait l’attendre d’une employée loyale.

Le premier geste de secours se déroula ainsi dans un contexte familier et dans le cadre du partage habituel des rôles. C’était un petit pas, qui allait presque de soi. Mais il fut décisif pour Helene Jacobs: il lui avait été possible de tromper le prétendu policier et de protéger Hermann Barschall de la menace d’une arrestation. Ce genre de petits succès était de grande importance pour le développement des actions de secours. Parmi ceux qui aidèrent les juifs à survivre dans l’illégalité pendant les années 1940, nombreux furent ceux qui pratiquèrent d’abord de modestes formes de secours, peu dangereuses. C’est sur la base de ces premières expériences qu’ils purent, à partir d’automne 1941, préserver des gens de la déportation38.

L’aide apportée par Helene Jacobs l’avait été dans le cadre de son emploi dans la Maison Barschall, mais il n’était pas déterminé par lui. Jacobs aurait pu agir différemment et trahir ses employeurs. Dénoncer les juifs de son entourage était une pratique courante sous le national-socialisme. Ceux qui entretenaient des liens privés ou professionnels avec des juifs pouvaient vite et facilement régler un conflit à leur avantage39. Helene Jacobs aurait pu se servir du contrôle des changes pour se venger de son supérieur ou le contraindre à une augmentation de salaire. Elle aurait pu lui montrer que, grâce aux nouvelles relations de pouvoir, elle, petite employée, pouvait le livrer.

Or Helene Jacobs n’a pas saisi cette opportunité. Pourquoi ? Il est utile, pour comprendre sa décision d’aider, d’observer le contexte global de son action. En novembre 1938, Helene Jacob avait 32 ans. Cela faisait 14 ans – près de la moitié de sa vie – qu’elle travaillait dans le cabinet d’avocats. Si l’on en croit ses souvenirs, son embauche la remplit de joie. « C’était une si belle profession que j’avais là, et j’avais tellement de mal à croire que mon chef soit prêt à m’accepter », se souvient-elle40. Barschall encourageait Jacobs et l’incita à passer un examen d’aptitude pour entamer des études de mathématiques et de sciences de la nature41. Il n’était pas seulement son supérieur, mais aussi un mentor intellectuel qu’elle respectait et admirait. C’est par lui qu’elle s’était initiée aux découvertes scientifiques et aux savants « de tendance juive humaniste »42, un domaine qui lui était nouveau et l’impressionnait :

« J’ai aussi connu des gens […] et ils étaient pour certains des prix Nobel, des gens très intéressants que je pouvais rencontrer même si je n’étais pas universitaire, et même si j’étais dans une position plutôt subalterne par rapport à eux puisque je n’étais que chef de bureau. Ils avaient tous quelque chose de spécial, m’ont toujours impliquée, comme si cela allait de soi, dans leurs pensées, et se réjouissaient toujours de mes contributions à la conversation. »43

On peut imaginer que ce traitement respectueux toucha Jacobs et éveilla en elle un profond sentiment de gratitude. Il était pour elle hors de question de trahir son supérieur.

Ce cas montre que les facteurs « structurels » - ici le contact professionnel - ne suffisent pas pour expliquer le comportement de soutien aux juifs. Le plus important ne réside pas dans une position sociale spécifique, mais dans la façon dont elle est appréhendée et interprétée. Le contact avec Hermann Barschall et la présence de Jacobs dans le cabinet au moment d’une menace d’arrestation ne lui indiquaient pas encore comment agir. Helene Jacobs a eu à la fois, dans le cadre de son travail, l’opportunité d’aider, mais aussi celle de trahir son employeur. Sa décision pour l’une de ces deux possibilités ne peut se comprendre qu’à travers un point de vue subjectif : son attachement émotionnel et sa gratitude envers Hermann Barschall. Il est donc nécessaire d’associer les deux perspectives – les opportunités structurelles propres à certains milieux et l’interprétation individuelle des acteurs – pour analyser les comportements d’aide.

4. L’appropriation des opportunités d’action

La relation entre les structures d’opportunités sociales et leur appropriation est complexe. Les acteurs peuvent interpréter différemment un même contexte social mais au-delà ils peuvent aussi l’influencer ou encore le co-modeler par divers moyens. Ils peuvent reproduire leur environnement social, s’y soustraire ou le modifier44. C’est pourquoi une analyse des actes de sauvetage ne peut pas se contenter de saisir les structures d’opportunités existante d’une coté et leur appropriation individuelle de l’autre, comme nous l’avons fait dans les paragraphes précédentes. Au-delà, l’analyse doit prendre en compte les stratégies par lesquelles les sauveteurs cherchent à influencer les conditions mêmes de leur action. Pour clarifier ce point, regardons la suite de la biographie de Jacobs.

Après l’incident de novembre 1938, Elise et Hermann Barschall décidèrent d’émigrer. Helene Jacobs les aida à se préparer et voyagea souvent à l’étranger pour déposer en leur nom des requêtes d’entrée sur le territoire et placer des biens à l’abri45. En juillet 1939, ils parvinrent à émigrer. Helene Jacobs resta seule. Il lui restait à se réorienter, professionnellement comme dans sa vie privée. Agée alors de 33 ans, elle n’avait jamais fondé une famille et, du fait de son opposition politique au national-socialisme, se sentait « très isolée »46.

Elle chercha un nouveau groupe de référence et se retrouva dans l’Eglise confessante de Dahlem, à Berlin. Cette Eglise formait, depuis mai 1934, un mouvement d’opposition à l’intérieur de l’Eglise protestante. Elle visait à contrecarrer l’influence de l’Etat sur l’Eglise et refusait le programme antisémite des « chrétiens allemands »47. Depuis le milieu des années 1930, Jacobs avait assisté aux prêches du prêtre Martin Niemöller de l’Eglise confessante à l’église Sankt-Annen de Dahlem. Elle y avait trouvé « une communauté de gens dont on pouvait être sûr qu’ils étaient restés humains »48. Pourtant, ses relations avec la paroisse ne se sont resserrées qu’à partir de l’automne 1939, lorsqu’ Helene Jacobs fut en proie à une grave crise psychique. Elle venait de mettre fin à une aventure qu’elle avait eue avec un membre marié de la paroisse de Dahlem et se sentait très coupable vis-à-vis de l’épouse. Plusieurs mois après, elle se plaint par lettre auprès de son confesseur Helmut Gollwitzer :

« Ma vie est si étonnamment libre de tous ces liens qu’ont les gens normaux. Je n’ai pas de profession. Et pas non plus de famille. […] Et ça continue comme ça… Alors que je m’étais enfin décidée à m’intégrer à la vie paroissiale de Dahlem, je n’ai pas arrêté de me mettre dans des situations impossibles dès que je le pouvais. C’est vraiment difficile pour une femme de vivre en flottant à ce point, livrée à soi-même. »49

Pour sortir de la dépression et échapper à son sentiment d’isolement, Jacobs se tourna vers la fidèle Gertrud Staewen, qui lui avait été conseillée comme personne référente par un ecclésiastique50. Une grande confiance s’établit progressivement entre les deux femmes. Grâce à Getrud Staewen, Helene Jacobs finit par accéder au cercle des membres engagés socialement. Comme c’était son souhait profond « de pouvoir occuper une place dans l’Eglise de Dahlem »51, elle se saisit de la possibilité de travailler dans la paroisse. Elle participa notamment à la « Dogmatische Arbeitsgemeinschaft » (Communauté de travail sur le dogme), un cercle de lecture qui se consacrait aux écrits du théologien Karl Barth52. C’est dans le cadre de ce cercle de lecture qu’elle rencontra, entre autres, le juriste Franz Kaufmann, autre fidèle de l’Eglise confessante persécuté à cause de ses origines juives, qui militait avec énergie pour la solidarité et le soutien aux juifs. Kaufmann allait devenir un référent important pour Jacobs53.

L’intégration dans les structures de l’Eglise confessante fut de première importance pour les futures actions de secours d’Helene Jacobs. C’est à travers de telles structures que Jacobs entra en contact avec les chrétiens « non aryens » et découvrit des réseaux de soutien dans lesquels elle pouvait s’engager. Depuis 1938, quelques membres de l’Eglise confessante organisaient des actions d’aide aux membres « non aryens »54. En réaction au pogrom de novembre par exemple, on aménagea un service de visite aux membres persécutés55. Jacobs élargit ce service au début de l’année 1941. Elle s’occupa des adresses des persécutés dont prenaient soin jusque-là ceux qui travaillaient pour le prêtre Heinrich Grüber, arrêté en décembre 194056. En mars 1941, elle participa aussi à une mission organisée par les fidèles de Dahlem qui consistait à livrer au ghetto de Lublin en Pologne, des vivres et des vêtements pour les déportés de Stettin et de Schneidemühl57

. A la suite de cette action, la Gestapo soumit Jacobs à un interrogatoire pour lui soutirer les noms des potentiels commanditaires. « C’est ainsi que j’ai eu mon premier interrogatoire avec la Gestapo. Il n’y a eu pas de suites me concernant, mais nous avons dû arrêter la mission de livraison », se souvient Jacobs58.

En octobre 1941, parmi les premiers déportés de Berlin se trouvaient aussi des membres « non aryens » de la paroisse de Dahlem. Helene Jacobs déploya alors de nouvelles stratégies de secours qui dépassaient le travail caritatif à l’intérieur des structures de l’Eglise confessante. En coopération avec Franz Kaufmann, elle commença à soutenir les persécutés qui faisaient leurs premiers pas dans l’illégalité, hébergea des inconnus chez elle, leur communiqua de faux papiers et aida à corrompre des employés de la Gestapo. Par cette voie, elle devint une figure centrale dans le réseau de soutien constitué autour de Franz Kaufmann, qui a dû s’occuper d’environ 300 juifs59. D’après mes recherches, Jacobs elle-même aida au moins une vingtaine d’entre eux. Sur ce point, elle se distinguait d’autres membres de la paroisse qui n’acceptaient pas d’employer des moyens contraires aux lois et aux règlements. Il était par exemple très difficile à sa confidente, Getrud Staewen, de franchir le pas. En septembre 1942, cette dernière écrivit à Helmut Gollwitzer : « Helmut, il y a un an j’étais encore une bonne bourgeoise bien convenable. Aujourd’hui me voilà presque un gangster. Comprends cela par rapport au travail terrible qui nous réunit, Jacobs et moi. »60 On rapproche souvent l’angoisse éprouvée par les Allemands à l’idée de transgresser les lois – même si celles-ci contredisent les principes de l’Etat de droit – et leur soumission à l’autorité. Les Allemands n’auraient pas eu le courage de passer à la désobéissance civile parce qu’ils seraient passionnément attachés à l’autorité de l’Etat en général et à la figure du chef en particulier. Or, dans le cas de celles et ceux qui secoururent les juifs, on peut aussi expliquer l’hésitation par la situation spécifique des années 1940, qui ne présentait pas d’alternative au régime national-socialiste. A la différence de leurs homologues français qui, pour légitimer leurs actions, pouvaient s’appuyer sur le soutien d’une grosse partie de la population française, ainsi que sur un solide réseau de résistance et un gouvernement en exil, les Allemands restaient pour la plupart isolés dans leurs actions.61 En transgressant la loi, ils s’inscrivaient moins dans un large mouvement de résistance qu’ils n’œuvraient à l’écart de la société.

Ceci met d’autant plus en avant la volonté de Jacobs à accepter son isolement et à modifier sa situation personnelle de manière à amplifier sa marge d’action. Malgré sa souffrance de n’avoir ni famille ni enfant, elle écrivait à Gollwitzer fin 1940 : « Que cela ne marche pas chez moi [le succès professionnel, familial, etc.] n’a, bien sûr, pas qu’un sens négatif. Lorsque je me serai enfin tranquillisée, alors le sens positif se montrera. »62 Jacobs reconnaissait qu’en tant que femme sans enfants, elle pouvait faire des choses impossibles aux autres femmes de son âge : elle restait libre de l’utilisation de son temps et pouvait prendre seule des décisions sans mettre en danger des membres de sa famille. Dans le voisinage, elle occupait aussi, comme femme non mariée et sans enfant, une position particulière qu’elle mettait à profit pour mener des actions de secours avec discrétion. Personne ne s’intéressait à cette femme qui comptait parmi les marginaux de la société. Dans une interview de 1986, elle se souvient : « Ma force résidait […] dans l’anonymat, en ce que personne ne se souciait de moi. » Et plus loin : « Je passais pour une originale, à dessein. »63

Qu’Helene Jacobs ait elle-même créé les conditions qui lui permirent de porter secours, cela se voit aussi à son parcours professionnel. Après l’émigration de la famille Barschall, elle chercha un nouveau poste. Mais on exigeait d’elle qu’elle prouve son origine « aryenne » - une demande à laquelle elle aurait pu se plier mais qu’elle trouvait moralement inacceptable. Aussi, le travail dans un système d’employés surveillés et régulés par l’Etat lui était intolérable64. Elle se décida alors à gagner de l’argent en tant que conseillère en brevets et dactylo indépendante. D’après ses souvenirs, elle gagnait ainsi, avec ces activités, la belle somme de 250 RM par semaine, parfois sans travailler effectivement plus qu’un jour65. Grâce à cet arrangement, Jacobs pouvait échapper aux contrôles du front du travail allemand (DAF, Deutsche Arbeitsfront) et consacrer du temps à secourir les juifs et les « non aryens » persécutés.

La biographie d’Helene Jacobs montre que le comportement de secours provient de configurations sociales spécifiques. Pour Helene Jacobs, c’est d’abord le contact personnel avec les juifs qui a été déterminant, puis l’affiliation à l’Eglise confessante, l’intégration à un réseau de soutien déjà existant, l’absence d’obligations familiales et l’indépendance financière, les compétences professionnelles, le temps de travail réduit et la position de marginalité par rapport au voisinage. Tous ces « facteurs » ne se trouvaient cependant pas donnés d’avance, mais ont été co-construits par Helene Jacobs. Les actions d’aide ne se déduisent pas de la seule situation sociale et des occasions qui lui sont liées. Seule l’appropriation individuelle de ces opportunités a rendu possible le développement du secours porté aux juifs.

Conclusion

L’exposé qui précède s’appuyait sur deux idées fondamentales. D’abord, nous avons soutenu que les sources matérielles centrales de la recherche sur le secours porté aux juifs sous le national-socialisme – les souvenirs recueillis après-coup de ceux qui aidèrent et des survivants – ne livraient pas de « données objectives », mais représentaient des récits produits à certains moments et dans certains contextes sociaux. Il faut donc interpréter ces auto-informations en fonction de leur contexte de production et les élaborer à l’aide d’une analyse de contexte socio-historique. Le processus d’analyse de situations fait ressortir combien les cadres sociaux contribuent à constituer les actions de secours et permet de saisir les prises de décision des acteurs indépendamment de leurs propres théories construites après-coup.

Nous avons aussi argué que, dans la recherche sur le secours porté aux juifs, les tentatives pour identifier des « facteurs » psychologiques ou sociologiques permettant de distinguer ceux qui aidèrent de ceux qui n’aidèrent pas aboutissaient à des explications peu satisfaisantes. D’abord, le jeu changeant des opportunités sociales et de leurs interprétations et appropriations individuelles permet de comprendre pourquoi certaines personnes aidèrent pendant que d’autres, pourtant placées dans des conditions similaires, n’ont pas pu franchir le pas. Pour cette raison, la recherche sur le secours porté aux juifs ne devrait plus mettre l’accent sur une distinction tranchée entre sauveteurs et spectateurs, mais se concentrer sur les changements biographiques progressifs des premiers et de leurs tentatives pour s’approprier des possibilités d’actions. Notre proposition d’intervention pour l’analyse de situations relie ces deux aspects : situer l’aide dans son contexte social et rendre visible l’appropriation biographique de possibilités d’actions66.

Bibliographie

Publications

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Jacobs, Helene. Letter to Helmut Gollwitzer from December 2nd and 3rd, 1940. Evangelical Central Archives in Berlin, collection Helene Jacobs, inventory 686/3259.

Jacobs, Helene. Letter to Helmut Gollwitzer from August 24th, 1941. Evangelical Central Archives in Berlin, collection Helene Jacobs, inventory 686/3259.

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Staewen, Gertrud. Letter to Helmut Gollwitzer from September 11th, 1942. Evangelical Central Archives in Berlin, collection Helene Jacobs, inventory 686/974.

  • 1. Nous utiliserons des termes génériques comme « auteurs de persécution », « ceux qui ont secouru les juifs » ou « Allemands » pour désigner des acteurs hommes et femmes. La différence genrée entre juif et juive et entre les hommes et les femmes qui les ont secourus serait certes plus précise, mais elle demeure, tout comme celle entre les juifs et les chrétiens persécutés pour leur origine juive, difficile à développer dans le cadre de ce seul article.
  • 2. Benz 2006 et Kosmala 2004 livrent un aperçu des formes et de l’ampleur de l’assistance sous le national-socialisme. Les estimations du nombre total des allemands qui aidèrent les juifs sont relativement vague. Pour Berlin, Beate Kosmala évalue le nombre de juifs clandestins à 7000, et de ceux qui les secoururent à 30 000. (Kosmala / Croes 2011, p. 124). En ce qui concerne le Reich dans son ensemble, on peut aller jusqu’à 12.000 et 40 000.
  • 3. Sur les commémorations officielles de ceux et celles qui ont porté assistance aux juifs en Allemagne, en France et en Israël, cf. Riffel 2002, Cabanel 2012, p. 19-45, Gensburger 2010, Kabalek 2011 et Semelin 2013, p. 527-536.
  • 4. Le concept de « structure d’opportunité » provient de la recherche en sciences sociales sur les mouvements sociaux. Il a été développé d’abord dans les années 1970 par le politologue américain Peter Eisinger pour expliquer l’apparition de protestations politiques dans les villes américaines. Il s’agissait pour lui de systématiser les influences qui favorisent ou empêchent les mouvements sociaux. Le politologue Sidney Tarrow définit les structures d’opportunité comme « des dimensions cohérentes (mais pas forcément formelles ou permanentes) de l’environnement politique qui fournissent aux gens, en affectant leurs espoirs de succès ou d’échec, des raisons d’assumer l’action collective » (Tarrow 1994, p. 85). Pour l’utilisation du concept dans la recherche sur les mouvements sociaux, cf. Kern 2008, p. 152-174. Dans la recherche sur le national-socialisme, le concept est utilisé pour mettre en lumière le contexte social du surgissement de la violence (cf. Welzer 2005, p. 202 et Welzer/Neitzel 2011, p. 218).
  • 5. Andrieu et al. 2011.
  • 6. Parmi les premiers récits de survivants, on compte Krakauer 1947, Boehm 1949 et Behrend-Rosenfeld 1949. Les premiers portraits de ceux qui leur portèrent secours furent publiés par Friedman 1957, Leuner 1966, Horbach 1967 et Fink 1968.
  • 7. Notre évaluation repose sur le dépouillement de la bibliographie de Leo Baeck Yearbook qui va de 1958 jusqu’à 2010. Une analyse plus précise du développement de la recherche fera partie de ma thèse, parution prévue en 2015.
  • 8. Walter-Busch 2002, p. 356.
  • 9. Wolfson 1971, p. 39.
  • 10. Kosmala / Schoppmann 2002, p. 21.
  • 11. Cf. Kosmala 2007, p. 32 et Benz 2006, p. 48.
  • 12. Dans d’autres pays européens, cette caractérisation sociologique semble avoir eu plus de succès. Pour des tentatives françaises, voir par exemple Gross 1994, Frenk 2008, Cabanel 2012, p. 47-102 et aussi Semelin 2013, p. 536-540.
  • 13. Cf. Oliner 1988, p. 261-262.
  • 14. Cf. Oliner 1988, p. 292 (tableau 6.7.).
  • 15. ibid, p. 256-260.
  • 16. Parmi les études qui ont suivi, on compte Fogelman 1995, Monroe 2004, Varese / Yaish 2005 et Kroneberg 2011.
  • 17. Oliner 1988, p. 11. Voir aussi Kroneberg 2011, p. 265.
  • 18. Cf. la méta-étude de Roberts / DelVecchio 2000.
  • 19. Cf. Aldwin / Levenson 1994, Pervin 1994.
  • 20. Cf. Lewis 1998 et Lewis 2001. Pour une critique conceptuelle et méthodologique, voir aussi Helson et Stewart 1994.
  • 21. Cf. Welzer 2002 et Fried 2004.
  • 22. Sur ce phénomène de montage cf. Welzer 2002, p. 185-206 et Schacter 2001, p. 112-137.
  • 23. Sur le caractère reconstructeur de la mémoire, cf. Halbwachs 1925, Fried 1994 et Rosenthal 1995.
  • 24. Jacobs 1947, p. 12.
  • 25. Jacobs 1983, p. 4.
  • 26. ibid, p. 34.
  • 27. Cf. Jacobs 1987.
  • 28. A propos de l’engagement de Jacobs pour le dialogue judéo-chrétien, voir Lohwasser 1998, p. 24-34.
  • 29. Pour une discussion détaillée des glissements de sens dans les souvenirs d’Helene Jacobs, voir Beer 2010.
  • 30. Cf. Oliner 1988, p. 199-209.
  • 31. Cf. Oliner 1988, p. 142-170 et 287 (tableau 6.2.). Cf. Oliner 1988, p. 142-170 et 287 (tableau 6.2.).
  • 32. Cf. Rosenthal 1995 et Schütze 1983.
  • 33. Cf. Hermanns 1991, p. 185.
  • 34. Sur l’importance de ce genre de souvenirs pour l’histoire orale, cf. Wierling 2003. On trouvera une représentation poussée des catégories de narration, de description et d’argumentation et de leurs sous-catégories chez Kallmeyer et Schütze 1977. Voir aussi là-dessus Rosenthal 1995, p. 240-241.
  • 35. Les jours suivants, elle aida Barschall à se cacher, et il se serait même provisoirement logé chez elle. Cf. Szepansky 1983, p. 61.
  • 36. Jacobs 1983, p. 22-23.
  • 37. Jacobs 1983, p. 23.
  • 38. Nous avons ailleurs, pour décrire le processus d’apprentissage de ceux qui aidèrent alors les juifs, introduit le concept de « carrière d’aideur ». Là-dessus, voir Beer 2010.
  • 39. Cf. Reuband 2001, p. 223 et Diewald-Kerkmann 1995, p. 148.
  • 40. Jacobs 1983, p. 8.
  • 41. ibid, p. 13.
  • 42. ibid, p. 17.
  • 43. ibid.
  • 44. Voir Lüdtke 2002 et Lüdtke 1993, notamment p. 375-382.
  • 45. Jacobs 1983, p. 24. Les voyages de Jacobs à l’étranger ont été confirmés par les souvenirs autobiographiques de Henry H. Barschall, le fis de Hermann et Elise. Cf. Barschall, 1999, p. 7.
  • 46. Jacobs 1983, p. 10.
  • 47. Sur l’histoire de l’Eglise confessante, cf. Gailus 2012. L'Eglise confessante a été créée en réponse à l'exclusion des membres d’origine juive de l'Eglise protestante. Cependant, à l'exception de quelques pasteurs, la BK ne protestait pas publiquement contre l'antisémitisme. Sa résistance se limitait surtout à défendre l'autonomie de l'Eglise contre la politique de Gleichschaltung (la mise au pas). Voir Gerlach 1993.
  • 48. Jacobs 1938, p. 29.
  • 49. Jacobs à Gollwitzer, 2./3.12.1940, Archives centrales des protestants à Berlin (ci-après EVZ), succession Helmut Gollwitzer, fonds 686/3259.
  • 50. Cf. Jacobs 1954.
  • 51. Jacobs à Gollwitzer, 21.11.1939, EVZ, succession Helmut Gollwitzer, fonds 686/3259.
  • 52. A propos de la communauté de travail sur le dogme, voir Schäberle-Koenigs 1998, p. 102.
  • 53. Cf. Jacobs 1947, p. 10. Suite à une délation, Franz Kaufmann a été arrêté en 1943 et assassiné sans jugement en février 1944. Pour la biographie de Kaufmann cf. Rudolph 2005.
  • 54. Pour cela l’Eglise confessante aménagea le « bureau Grüber », un service central d’aide aux membres « non aryens ». Pour l’histoire de ce service, voir Ludwig 1991.
  • 55. Pour la création de ce service de visite, voir Schäberle-Koenigs 1998, p. 184-188.
  • 56. Cf. Szepansky 1983, p. 65-66.
  • 57. Jacobs à Gollwitzer, 24.8.1941, EVZ, succession Helmut Gollwitzer, fonds 686/3259.
  • 58. Citée d’après Szepansky 1983, p. 66.
  • 59. Cf. Kroh 1994, p. 20.
  • 60. Staewen à Gollwitzer, 11.9.1942, EVZ, succession Helmut Gollwitzer, fonds 686/974.
  • 61. A propos du développement de la désobéissance civile parmi les Français qui portèrent secours, voir Semelin 2013, p. 631-647. Sur le rôle du mouvement de résistance nationale contre l’occupation allemande pour l’établissement de comportements de secours, voir aussi Oliner 1988, p. 144.
  • 62. Jacobs à Gollwitzer, 2./3.12.1940, EVZ, succession Helmut Gollwitzer, fonds 686/3259.
  • 63. Jacobs 1983, p. 46-57.
  • 64. Depuis mai 1934, les employés et les employeurs furent rassemblés dans le front de travail allemand et leurs activités dirigées et surveillées par l’Etat. Les gens poursuivis comme juifs ou « métis de premier rang » en étaient exclus depuis 1935. Cf. Rohn 2012.
  • 65. [Jacobs 1983, p. 27. En guise de comparaison, le salaire d’un employé célibataire dans l’industrie du textile s’élevait à 76 RM brut et celui d’une surveillante de camp de concentration non mariée à 185,68 RM brut seulement. Cf. Mailänder 2009, p. 100.
  • 66. Traduction de Marc Berdet (marc.berdet@univ-paris1.fr). Cet article a été élaboré grâce à un soutien financier de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Je remercie également l’Université franco-allemande et le Centre Marc Bloch pour avoir subventionné la traduction du texte effectuée par Marc Berdet. Cet article a été préparé pour une rencontre organisée par l’encylopédie en ligne ds violences de masse à le tant (chercher la date sur le site TITRE

Citer cet article

Beer Suzanne, L'aide aux juifs sous le national-socialisme. Approches, méthodes et problèmes de recherche, Mass Violence & Résistance, [en ligne], publié le : 28 Août, 2014, accéder le 17/05/2021, http://bo-k2s.sciences-po.fr/mass-violence-war-massacre-resistance/fr/document/la-aide-aux-juifs-sous-le-national-socialisme-approches-ma-thodes-et-problames-de-recherche, ISSN 1961-9898
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