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26.05.2025
Concours d’Arbitrage International de Paris : l’École de droit de Sciences Po à l’honneur
Engagés pour la première fois dans un concours international de plaidoirie, six étudiants de première année du master Droit économique de l’École de droit de Sciences Po ont participé à l’édition 2025 du Concours d’Arbitrage International de Paris (CAIP). Séduits par l’approche professionnalisante de cette compétition exigeante, ils ont su mobiliser rigueur, esprit d’équipe et curiosité intellectuelle pour relever ce défi jusqu’à remporter le Second Prix en équipe, ainsi que le Prix individuel de la Meilleure Plaidoirie.
Dans cette interview, ils reviennent sur leur motivation initiale, la constitution de leur équipe, leur méthode de travail, ainsi que les enseignements tirés de cette expérience particulièrement formatrice.
Qu’est-ce qui vous a motivés à participer au CAIP ? Était-ce votre première expérience de ce type ?
L’équipe : Nous avons candidaté au CAIP en octobre 2024, au début de notre première année du master Droit Économique de l’École de droit de Sciences Po.
Tous passionnés par nos enseignements, le CAIP représentait la parfaite opportunité d’aller au-delà de ces savoirs théoriques, et de nous confronter à la pratique concrète du droit. L’organisation du concours, alternant phase écrite avec la rédaction de mémoires, et phase orale avec des plaidoiries, nous a séduits. Ce concours est exigeant et professionnalisant, et offre une véritable immersion dans le monde de l’arbitrage, en nous mettant dans la peau d’avocats. Le cas fictif sur lequel nous avons travaillé a enfin suscité notre curiosité : mêlant des problématiques juridiques à des réalités géopolitiques, nous devions traiter des questions complexes transposables au monde contemporain.
Ce sont toutes ces raisons qui nous ont conduits à participer au CAIP. Nous n’avions encore jamais fait de Moot Court, encore moins en arbitrage international de l’investissement. Nous sommes donc d’autant plus fiers d’avoir décroché le Second Prix en équipe.
Ce fut notre première expérience de ce type, mais certainement pas la dernière !
Anaële Ansart : Sur le plan individuel, je suis très honorée d’avoir reçu le prix de la Meilleure Plaidoirie. Cette distinction reflète le plaisir que j’ai pris à plaider, renforce mon envie de m’orienter vers la pratique contentieuse et m’encourage surtout à continuer d’exercer le droit avec la même rigueur et la même intensité que celles que j’ai mises au service de ce concours.
Comment s’est constituée votre équipe et comment avez-vous réparti les rôles ?
Anaële Ansart et Émilie Terroille : Nous avions échangé autour du cas pratique et nous avons rapidement eu envie de s’engager ensemble, comme co-titulaires. Toutes les deux volontaires et ambitieuses, nous étions sur la même longueur d’onde : porter ce projet le plus loin possible. Puis, grâce à nos connaissances respectives, nous avons constitué le reste de l’équipe, avec Jihane Benhaddad, Noémie De Oliviera, Mélanie Dussan-Perez et Lazare Maarawi. Nous étions donc une équipe de six : deux membres titulaires et quatre suppléants.
Comment vous êtes-vous préparés en équipe et individuellement ?
L’équipe : Le CAIP est un concours exigeant, qui demande un engagement constant sur plusieurs mois. Dès le début, nous avons mis en place une organisation rigoureuse, avec des réunions, à six, toutes les semaines. C’était très important pour nous que toute l’équipe soit présente à ces réunions, pour que l’ensemble des membres soit impliqué dans le travail à fournir.
Pendant la phase écrite, la relecture collective a été une étape clé pour affiner nos mémoires, harmoniser nos styles et construire un raisonnement juridique cohérent. Lors de la phase orale, à partir des demi-finales, nous avons organisé des simulations de plaidoiries, pour nous mettre en condition.
Tout au long de ce processus, nous avons eu la chance d’être accompagnés par Maîtres Alexandra Munoz et Vincent Carriou, qui nous ont prodigué de précieux conseils pour approfondir nos arguments et convaincre à l’oral.
Sur le plan individuel, l’exigence personnelle que nous partageons nous a poussés à donner le meilleur de nous-mêmes, d’abord en rédigeant des mémoires rigoureux, puis en livrant la plaidoirie la plus convaincante.
Quelles ont été les principales difficultés rencontrées durant le concours et comment les avez-vous surmontées ?
L’équipe : Nous n’avions encore aucune connaissance en arbitrage lorsque nous nous sommes engagés dans ce concours. Nous avons dû découvrir par nous-mêmes les grands principes de la discipline, la doctrine et les sentences arbitrales. Le travail était donc conséquent mais très stimulant.
Le principal défi du CAIP est son intensité sur la durée. Il a fallu concilier cet engagement avec les autres exigences du master, et jongler avec les différents niveaux de disponibilité et d’investissement de chacun, tout en conservant la cohésion et la dynamique du groupe. Pour cela, nous avons été particulièrement attentifs à la communication au sein de l’équipe : lors de nos réunions hebdomadaires, nous prenions le temps pour que chacun exprime ses ressentis et inquiétudes. Cela nous a permis de prévenir les tensions, et d’anticiper les moments critiques. Il a également fallu apprendre à composer avec différentes méthodes de travail, de rythme et de sensibilité de chacun.
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait participer au CAIP 2026 ?
L’équipe : Participer au CAIP a sans doute été l’expérience la plus formatrice de notre première année de master. Nous recommandons donc très vivement d’y participer !
Notre principal conseil serait toutefois de s’y engager en pleine conscience : le CAIP est un concours exigeant, qui requiert du temps, de l’énergie et un réel investissement personnel au fur et à mesure des différentes phases de sélection. S’il a parfois conduit à certains moments de pression et de fatigue, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une expérience incroyablement enrichissante, sur le plan intellectuel, professionnel comme humain.