"Sciences po m’a appris à sortir de ma zone de confort"

Pouvez-vous nous décrire votre parcours universitaire ?

Six ans après avoir intégré Sciences Po, j’ai été diplômée du master joint Droit et Finance en 2021. J’ai beaucoup appris, vécu et grandi au sein de l’École de droit. Mes années de Collège universitaire, sur le campus de Paris, m’ont permis de me confronter à de nouvelles disciplines et méthodes d’apprentissage. C’était un sentiment de découverte constant qui a culminé avec mon année d’échange à l’Instituto de Empresa (IE), l’école de commerce de Madrid, ma première immersion à l’étranger. Le master joint Droit et Finance a été tout aussi riche mais avec une coloration différente, plus technique et plus pratique. Dès les premières semaines, j’ai senti que je mettais un pied dans le monde professionnel et il a été fondamental pour moi de compléter ce cursus par de nombreux stages.

A la rentrée 2021, j’ai intégré Harvard pour une année de LL.M. (master de Droit). C’est une nouvelle aventure très prometteuse. Je retrouve ici le sentiment stimulant de m’immerger dans un univers totalement inédit ainsi que la possibilité de développer mes connaissances et mes réflexes dans ma spécialité.

Pourquoi avoir choisi le Master Joint Droit et Finance ?

Je suis entrée à Sciences Po avec un intérêt pour le droit et une aspiration à la profession d’avocat. Mon parcours n’a fait qu’accroître ma détermination à poursuivre dans cette voie. A travers mes premiers enseignements juridiques, sur le campus de Paris et à l’IE de Madrid, et mes rencontres avec des avocats, j’ai été convaincue par la richesse des modes de raisonnement de la matière ainsi que par sa portée pratique. Je souhaite non seulement comprendre le droit comme système, mais aussi le mobiliser dans le monde réel, comme outil de résolution de problèmes concrets et de changement. Mon approche du droit est résolument pratique, ancrée dans des enjeux socio-économiques, et interconnectée à d’autres disciplines.

L’ouverture du master joint Droit et Finance en 2018 faisait donc parfaitement écho à cette vision. Le programme me permettrait non seulement de devenir une bonne technicienne et praticienne du droit, mais aussi de saisir les intérêts plus larges, particulièrement économiques et financiers, qui sont en jeu dans les décisions juridiques. La promesse de devenir, en trois ans, bilingue dans ces deux domaines techniques était ambitieuse et séduisante. Je suis très fière et heureuse d’avoir relevé ce défi tant ces trois années ont été riches et m’ont permis de progresser et de m’épanouir sur les plans académique, professionnel et personnel. J’ai également eu la chance de faire des rencontres fondamentales pour la suite de mon parcours et d’être soutenue par des camarades et professeurs brillants notamment à travers la bourse d’excellence de la Société Berthelot, Mandataire judiciaire.

Quels sont les principaux atouts de cette formation ?

Je retiens d’abord la méthode d’apprentissage proposée à Sciences Po. Les cours se déroulent le plus souvent en classes de taille limitée, ce qui favorise l’interaction entre l’enseignant et tous les étudiants. C’est un apprentissage vivant, engageant et très valorisant.

J’ai également été convaincue par l’accent mis sur le monde professionnel. C’est une caractéristique marquante, en particulier dans l’enseignement du droit en France où il existe une certaine frontière entre le monde académique et celui des praticiens. Être au contact de professeurs mais aussi d’avocats, de magistrats, de banquiers d’affaires et autres professionnels m’a habituée à m’adapter à diverses attentes et audiences et à aborder des problématiques avec différentes intentions et niveaux d’analyse. J’ai apprécié cette fluidité entre théorie et pratique et j'ai été particulièrement touchée et fière que des enseignants me témoignent leur confiance en me proposant ensuite de les rejoindre en stage.

Cette formation constitue également un défi car nous sommes immédiatement confrontés à des problématiques réelles. Sciences Po m’a appris à ne pas me laisser abattre par la complexité et à sortir de ma zone de confort. C’est un exercice permanent qui demande de la rigueur, du travail et de la créativité.

Quels sont vos projets professionnels ?

Je veux devenir avocate. C’est l’objectif avec lequel j’ai intégré Sciences Po il y a six ans. Mes enseignements, expériences et rencontres ont encore renforcé cette envie.

J’ai depuis eu l’occasion de découvrir la spécialité du droit des entreprises en difficulté lors de mes stages à Clifford Chance et Vivien & Associés. Je souhaite continuer à exercer cette pratique au sein d’un cabinet d’avocats à Paris. J’apprécie la technicité de la matière, combinant le droit et la finance. Surtout, je trouve beaucoup de sens à intervenir sur des dossiers complexes dont l'issue a des répercussions considérables sur l’activité et les emplois.

Un conseil pour celles et ceux qui souhaiteraient rejoindre l’École de Droit ?

Je retiens d’excellents conseils reçus de mes professeurs, de mes maîtres de stages et collègues et de mes camarades : prendre le temps de considérer sérieusement chaque opportunité ; ne jamais ignorer une intuition ; apprendre à savourer les succès… Il est essentiel d’être à l’écoute et curieuse de son entourage.

Une recommandation personnelle serait d’aborder toute nouvelle tâche ou situation avec un état d’esprit ouvert et enthousiaste. Au-delà des efforts, toujours nécessaires, je suis convaincue que les meilleurs résultats ne peuvent pas être atteints sans passion. C'est pour moi le principal moteur pour apprendre et progresser.

Anaïs Alle, diplômée 2021 du master joint Droit et Finance.