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08.03.2022

Rencontre avec Charley Bailliard, diplômé 2018 et collaborateur au sein du cabinet Bredin Prat

Charley Bailliard
Charley Bailliard

Pouvez-vous décrire votre parcours universitaire et professionnel ?

J’ai rejoint Sciences Po au niveau undergraduate, en 2012, dans le cadre du double-diplôme entre Sciences Po et ce qui est désormais Sorbonne Université – où j’ai obtenu une licence d’histoire. J’ai passé ma troisième année à National University of Singapore, avant de rejoindre le master Droit économique de l’École de droit de Sciences Po. Après une année de césure passée dans les départements concurrence de Jones Day (Bruxelles), Cleary Gottlieb (Paris) et Allen & Overy (Paris), j’ai intégré la spécialité Droit public économique. Je suis ensuite parti en LLM à University of Chicago Law School, avant de passer le CRFPA. J’ai effectué mon PPI, mon alternance et mon stage final dans l’équipe Concurrence du cabinet Bredin Prat, dans lequel je suis désormais avocat collaborateur. 

Comment est né votre intérêt pour les études de droit ?

Je suis entré à Sciences Po en étant principalement intéressé par l’économie, et je pensais donc me spécialiser dans ce domaine. En première année, je me suis néanmoins passionné pour les questions que soulevait le cours d’Institutions politiques du Professeur Guillaume Tusseau. Je me suis peu à peu rendu compte que les problématiques économiques qui m’intéressaient pouvaient être abordées par le droit. J’avais sur la matière juridique l’a priori selon lequel le droit ne peut-être qu’une matière purement formelle, purement technique, exclusivement positive ou en tout cas incapable d’éclairer les questions qui m’intéressaient. Ce cours, et d’autres, m’ont montré que cet a priori n’était peut-être pas tout à fait exact – le droit a bien un aspect technique et formel mais une fois cet aspect maîtrisé, il devient possible de mobiliser les concepts juridiques pour proposer des réponses créatives à des questions autres que purement techniques. Je me suis rendu compte que l’on pouvait voir le juriste non pas seulement comme un technicien chargé d’appliquer des règles à des cas d’espèce, mais également comme une sorte d’ingénieur institutionnel – quelqu’un capable d’utiliser les principes qui sous-tendent les règles juridiques pour adapter les solutions existantes, et en créer de nouvelles. 

Quelles ont été les contributions de votre formation à l'École de droit envers la fonction que vous occupez aujourd'hui ?

La contribution principale de l’École de droit à mon développement professionnel a été de faire de moi un juriste, tout en me laissant libre de choisir le juriste que je souhaitais devenir. La formation à l’École de droit permet d’obtenir les bases nécessaires à tout juriste, et notamment la capacité à mener un raisonnement juridique et la connaissance des matières fondamentales. Au-delà de l’acquisition de cette base, les étudiants conservent néanmoins une grande liberté dans le choix des cours qu’ils souhaitent suivre. L’offre est importante et couvre de nombreux domaines, souvent de manière interdisciplinaire, qui ne sont parfois pas réellement abordés ailleurs. Pour ma part, je me suis passionné pour l’antitrust, et j’ai eu la possibilité de suivre de très nombreux cours, couvrant tous les aspects de la matière. L’École de droit met également ses étudiants en contact avec des intervenants de tout premier plan, et notamment des praticiens, qui incorporent leur expérience du droit en action à leur enseignement, et sont en mesure de conseiller les étudiants lorsque ces derniers recherchent un stage ou entrent dans la vie active. L’École de droit est finalement très reconnue à l’étranger, ce qui a constitué pour moi un atout non négligeable lorsque j’ai postulé à divers programmes de LLM.

Quelles sont vos missions et votre cadre de travail ?

Je suis actuellement collaborateur au sein de l’équipe Concurrence du cabinet Bredin Prat. Je travaille au quotidien sur des dossiers couvrant l’ensemble des aspects du droit de la concurrence, et notamment les concentrations, le droit des ententes et le droit des abus de position dominante. Le droit de la concurrence est une matière absolument passionnante : elle mêle le droit et l’économie, est profondément internationale, donne l’occasion de se confronter à des problématiques très complexes, et est au cœur d’enjeux majeurs qui ont des conséquences concrètes pour la vie de tous les citoyens, en France et dans le monde. L’École de droit offre à ses étudiants tous les outils nécessaires pour s’y former, et je ne peux que recommander d’en faire le plus grand usage possible ! 

Quels souvenirs gardez-vous de votre école, de votre promotion, de vos enseignants ?

Les enseignements à l’École de droit sont dispensés en groupes de taille réduite. Cela permet un véritable dialogue non seulement entre les étudiants et l’enseignant, mais également entre les étudiants eux-mêmes, qui peuvent confronter leurs points de vue, et raisonner ensemble sur un problème donné. J’ai énormément apprécié ce cadre de travail, qui permet de développer sa capacité à raisonner et à formuler des arguments solides. Je garde un très bon souvenir de tous les enseignants dont j’ai suivi les cours. Deux ont été particulièrement importants à ma formation et mon entrée dans la vie professionnelle :

  • Olivier d’Ormesson, dont le cours de "Droit de la concurrence" de première année est une introduction exceptionnelle à la matière ;
  • Pierre Honoré, dont le cours de "Droit des interventions économiques de l’État" est absolument passionnant, en ceci qu’il permet de comprendre de manière concrète les enjeux qui sont saisis par le droit de la concurrence, et la manière dont cette matière répond aux problèmes ainsi soulevés.

Charley Bailliard, diplômé 2018 du master Droit économique, spécialité Droit public économique (DPE)